Censure

Aminata Touré (maire de Kaloum)/ « Nous sommes fiers du passé de notre pays… »

Au tour du thème « Histoire politique de la république de la Guinée : Balkanisation à nos jours et défi de la réconciliation », une conférence débat s’est tenue à Conakry, ce samedi 4 mai 2019. Organisée par le collectif des jeunes leaders et mouvements, cette rencontre a réuni dans une même salle, les personnes qui sont accusées d’avoir commis directement ou indirectement des exactions dans l’histoire de la Guinée (notamment des anciens membres du PDG), et les accusateurs (les familles des victimes du camp Boiro, du massacre du 28 septembre, des répressions de 1970 etc.)

Selon Mory Kaba, un des conférenciers et consultant paix et conflit à CSK-Group, « tout ce qui s’est passé en république de Guinée incombe à l’État, qui a le droit de protéger sa population. Donc si aujourd’hui, nous nous parvenons à mettre ces personnes dans cette même salle, c’est déjà un message fort à l’endroit du pouvoir public, pour comprendre tout simplement que nous avons vécu certes notre histoire, une histoire qui est jonchée de joie et de douleur, ce qui est inhérent à toutes les sociétés humaines ».

« Mais tout ce que nous demandons, poursuit-il, il ne faut plus que cette histoire tant parlée constitue la source de la destruction de nos acquis, mais qu’elle convie désormais les Guinéens à prendre une certaine hauteur et une grandeur sur les blessures de ses combats politiques, pour regarder maintenant l’avenir ensemble, parce que c’est cela l’avis de nos pères devanciers ».

Parlant des symboliques poignées de mains qui ont eu lieu au cours de cette rencontre entre accusés et accusateurs, Mory Kaba a déclaré : « mille mètres de marche commencent par un pas, le fait déjà de se donner les mains, chose qui n’avait été jamais faite en Guinée, mais je crois que cette image doit montrer aux guinéenx que nous pouvons apaiser les choses. C’est seulement en cela que nous pouvons construire une nation forte et léguer aux générations futures une nation solidaire et prospère…»

Présente à cette conférence, Aminata Touré, maire de Kaloum et fille du premier président de la Guinée, a estimé que « le défi aujourd’hui c’est de dire que nous devons nous mettre ensemble et continuer à être ensemble. Nous, nous tendons la main aux fils de la Guinée sans exception, pour dire que nous sommes fiers du passé de notre pays et nous resterons toujours fiers de ce passé glorieux ».

Pour une meilleure réconciliation en république de Guinée, Aminata Touré conseille la jeunesse « d’être des Hommes conscients, conséquents et se mettre en harmonie avec ce que nous pensons réellement… moi j’ai fait la prison et j’ai perdu des parents en prisons ; mais ce qui est plus important pour moi, ce n’est pas la prison que j’ai faite, c’est plutôt ce que je dois faire pour la Guinée. Parce que cette Guinée nous a tout donné, donc nous n’avons aucun droit de prendre en otage ce pays »

À noter que cette rencontre est une première du genre en république de Guinée.

Mohamed Soumah pour Guinee7.com

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