Censure

Coopération/ La Guinée accueille des acteurs œuvrant pour la défense des droits des immigrés et la mobilité des personnes

C’est dans un complexe hôtelier de Conakry qu’une quinzaine d’acteurs et de responsables issus de différents pays et membres du réseau panafricain Roa-prodmac, se sont réunis, ce lundi 29 avril, autour des questions de défense des droits des migrants et de mobilité des personnes et de leurs biens.

Reçus en Guinée par le réseau Afrique Jeunesse de Guinée (RAJGUI), ces hommes et femmes, venus des pays de l’Afrique subsaharienne, dont la Guinée, la Mauritanie, le Togo, la Côte-d’Ivoire, le Sénégal…, durant deux jours (29 au 30 avril), vont partager les actions menées dans leurs différents pays, dans le cadre de leur lutte commune et échanger pour trouver des solutions, afin de pouvoir formuler des plaidoyers à soumettre aux différents décideurs, pour assurer l’effectivité de ces droits.

Heureux d’accueillir ses confrères en Guinée, Dr Alpha Abdoulaye Diallo, président du conseil d’administration du RAJGUI, a parlé de la rencontre en ces termes : « Cette rencontre est particulière. Parce qu’elle regroupe aujourd’hui l’essentiel des pays de la sous-région sur la question de la migration que nous avons en partage ; sur la question de la mobilité des personnes et des biens dans la sous-région, dans l’espace CEDEAO, mais aussi en Afrique. Nous estimons que cette rencontre va être une occasion pour lancer un appel à l’ensemble des pays africains, aux chefs d’Etat et aux gouvernements, pour que véritablement la mobilité, la circulation des personnes et des biens, soit une réalité en Afrique. Que l’Afrique commerce avec l’Afrique, que l’Afrique communique avec elle, que l’Afrique puisse véritablement valoriser son potentiel, valoriser ses ressources entre elles, pour une question de complémentarité ».

Et dans le vif du sujet, il a analysé que : « Ce qui est très déplorable, il y a une violation systématique et flagrante des droits des migrants. Alors que tous nos Etats ont signé des conventions et des protocoles, à l’international, pour la protection des migrants, surtout africains. Il est nécessaire que les acteurs de la société civile soient outillés sur les mécanismes de saisine et de recours de la Commission africaine des droits de l’homme en matière de la violation des droits des migrants. Cette session va renforcer les acteurs de la société civile dans ce sens. Parce que trop, c’est trop. On ne va plus se taire sur les tueries de nos frères africains ».

Quant à lui, Amadou M’bour, coordinateur du réseau Roa pradmac, a parlé de la nouvelle tendance liée à ce phénomène qui ne cesse de faire beaucoup de morts : « Nous, quand on parle des personnes en migration, on y met des enfants et des femmes. C’est pourquoi on ne parle pas des migrants, on parle des personnes en migration. Puisqu’on a constaté que la migration se féminise, mais il y a de plus en plus de jeunes non-accompagnés qui quittent. Quant à la question de savoir la situation, il a expliqué que : « Elle est dramatique pour les migrants africains qui souhaitent exercer ce droit de mobilité, ce droit à la libre circulation des personnes. Elle est dramatique ; je le dis, parce que quand vous avez des personnes mortes, parce qu’elles souhaitent circuler librement, soit mortes noyées dans les océans, mais également dans les déserts, dans les forêts marocaines. C’est un ping-pong et c’est les personnes humaines, comme vous et moi, qui sont victimes de cette situation. ».

Sékou Doré, coordinateur national du RAJGUI, a manifesté sa joie pour la tenue de cette rencontre : « Je vais d’abord rappeler que nous sommes très heureux aujourd’hui, de partager notre expérience avec des acteurs de la société civile des autres pays ; pour voir exactement ce que le RAJGUI  fait depuis tout ce temps  pour réussir, quelles sont les bonnes pratiques que nous avons utilisé, quelles ont été nos faiblesses et quels ont été nos cas de réussite (…) Si le problème de l’immigration clandestine se pose, c’est parce qu’il y a d’une part un refus catégorique de la part de certaines ambassades, de donner le visa aux jeunes, pour qu’ils puissent aller étudier, se former, pour revenir servir leurs pays ».

Abdou Lory Sylla pour Guinee7.com

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