Censure

Déguerpissement de Dar-Es-Salam/ ‘‘Des citoyens se sont installés illégalement dans les emprises identifiées depuis 1983’’, se défend le gouvernement

Le gouvernement guinéen a commencé, ce jeudi 23 mai, de déguerpir environ 200 familles aux alentours de la décharge de Dar-Es-Salam, en banlieue de Conakry. Dans un communiqué rendu public, les ministères de la Ville et de l’Administration du territoire ont mis l’accent sur ‘‘l’occupation anarchique de l’emprise des 25 hectares de la décharge et la situation précaire dans laquelle les riverains potentiellement impactés par la décharge vivent’’.

C’est pourquoi justifient-ils, le ‘‘déguerpissement des occupants des emprises de la décharge. A l’aide d’un cordon de sécurité impressionnant, les opérations ont débuté sans incidents majeurs. D’ailleurs, des citoyens se chargent de décoiffer leurs maisons avant l’arrivée des machines’’. Et les ministères de rappeler : ‘‘plusieurs citoyens se sont installés illégalement dans les emprises identifiées depuis 1983 sans qu’ils ne soient munis de documents officiels.’’

plus de 4 milliards GNF pour leur permettre de quitter dignement les emprises de la décharge

Selon le communiqué, ‘‘le Président de la République, le Pr Alpha Condé a mis à la disposition des occupants des emprises plus de quatre milliards de nos francs pour leur permettre de quitter dignement ces emprises de la décharge avant la période des grandes pluies’’.

‘‘En dépit de tous ces efforts, conclut le communiqué, les deux Ministères concernés, à travers un dernier communiqué radio diffusé en date du 25 janvier 2019, ont constaté avec regret que malgré les multiples rencontres et communiqués autour de la libération du site illégalement occupé de la décharge de Dar es Salam, les citoyens concernés continuent d’occuper ledit domaine’’.

Pour rappel, le 22 août 2017, un éboulement de terrain avait fait neuf morts autour de la décharge de Dar es Salam. Ces habitations, collées à l’unique décharge de la ville ont été ensevelies sous les ordures qui se sont déversées sur trois maisons.

Pour déloger les riverains, le gouvernement guinéen leur a proposé un montant de 20 millions de nos francs. Une proposition vite rejetée par les concernés, qui estiment que ce « montant ne peut même pas trouver un terrain dans les périphéries de la capitale, à plus forte raison de construire un bâtiment ».

Le weekend dernier, suite à une forte pluie, au moins quatre personnes avaient été tuées dans un quartier voisin par un magma d’ordures drainé par les eaux de ruissellement.

Abdou Lory Sylla pour guinee7.com

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