Censure

‘‘Je vais dire au ministre comment il a engagé sa seconde femme à la fonction publique’’, dixit Jean Pierre Koly Koivogui

Un groupe de personnes se réclamant du collectif des fonctionnaires engagés immatriculés  dans les effectifs de la fonction publique et non pris en charge, était dans les rues de Conakry ce lundi 28 novembre 2016. Objectif : ‘’protester contre les agissements du ministre Sékou Kourouma’’, clament-ils.

Au cours de cette marche qui avait pour itinéraire, du quartier Tombo au Palais présidentiel, on pouvait entendre sur les lèvres des manifestants ou lire  sur les pancartes des slogans  hostiles au ministre de la Fonction Publique, Sékou Kourouma, comme : ‘’Sékou Kourouma zéro, le manipulateur zéro ; A bas la corruption et le népotisme ; A bas les cadres malhonnêtes et corrompus ; nous réclamons notre prise en charge financièrement ; etc.’’

Les manifestants ont cependant été interceptés par les forces de l’ordre au niveau du ministère de la Santé et de l’hygiène publique. ‘‘La marche n’est  pas autorisée’’, leur a-t-on opposé.

Après des négociations, les marcheurs se sont dirigés vers le gouvernorat de la ville de Conakry afin de rencontrer le gouverneur, Marthuren Bangoura.

Et le président du collectif et porte-parole des manifestants, M. Jean Pierre Koly Koivogui, de marteler : ‘‘Trop c’est trop! Si je parle de l’injustice, je parle de l’engagement anarchique fait par le ministre de la fonction publique. Nous lui reprochons de faire l’engagement clandestin de certains fonctionnaires. On a les preuves, je le dit haut et fort, j’invite le ministre à un débat contradictoire télévisé. Je vais lui dire comment il a engagé sa seconde femme à la fonction publique.’’

Parlant des personnes récemment engagées à la fonction publique, le porte-parole du collectif estime que ‘‘les 500 personnes n’engagent que le ministre. Nous, notre collectif c’est les 2145, les 500 personnes ne sont pas avec nous. C’est pourquoi on a dit ici que malgré notre bonne volonté de collaboration avec le gouvernement, le collectif constate avec amertume le non-respect des points obtenus depuis 2014 lors des négociations avec le ministre de la fonction publique et d’autres membres du gouvernement pour notre prise en charge financière’’.

Nous avons fait un tour au ministère de la Fonction publique pour recueillir les réactions face à cette sortie de M. Jean Pierre Koly Koivogui et ses hommes. Il nous a été demandé, en guise de réponse à notre requête, de nous référer à la dernière conférence de presse tenue par le chef de cabinet, M. Mohamed Traoré.

On se rappelle que le 20 septembre dernier, le chef de cabinet du ministère de la Fonction publique, avait dénoncé ‘‘une campagne de dénigrement sur ma personne, en réalité il s’agit d’un groupe d’individus qui se disent engagés depuis 2005 jusque maintenant et qu’ils ne sont pas pris en charge, ils sont au nombre de 5 565’’.

Il ajoutait que ‘‘rien ne sert de remuer les gens, rien ne sert de crier, parce que conformément aux instructions de l’autorité, une commission a été mise en place pour vérifier l’authenticité des diplômes et des arrêtés. Cette commission a  travaillé. Elle est en voie de présenter ce rapport. Donc c’est ce qui fait qu’aujourd’hui beaucoup sont en train de s’agiter pour cela, mais tous ceux qui savent qu’ils ont de bons arrêtés et de très bons diplômes sont tranquilles. Parce qu’ils savent que quand le travail sera fait et présenté, ils seront satisfaits’’.

Bhoye Barry et Abdou Lory Sylla pour Guinee7.com      

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