Censure

Manque d’électricité en Guinée, à qui la faute ? (Par Moussa Diabaté)

Le pays sur le plan pédagogique est appelé « château d’eau de l’Afrique de l’ouest ». À tel point, cette désignation est devenue une incantation nationale des compatriotes, pour en montrer la fierté guinéenne en matière de potentialités hydroélectriques que le pays possède. Et ce, il faut bien le rappeler, Amara Camara, chargé du projet Souapiti, avait dit que la Guinée possède d’un potentiel hydroélectrique de « 6 000 mégawatts ». Et au même moment, l’Etat guinéen sous Alpha Condé s’est investi bien avant dans des vastes projets énergiques, s’agissant de deux barrages hydrauliques (Kaléta et Souapiti), soient en termes de projection, « 800 mégawatts d’électricité pour pouvoir couvrir les besoins du pays.

Quand Cheick Talibé Sylla pointe EDG comme coupable de la situation !

La Guinée à la pointe d’une société politisée. Et ce fait pousse certains hauts cadres du pays à se couvrir. Ils montrent des thèses qui ne tiennent pas la route. Et pourtant, il semble bien que, plusieurs ateliers ont été tenus à Conakry, dans le cadre énergique, en vue de proposer aux autorités les meilleures approches possibles dans le cadre d’amélioration d’électricité au bénéfice de la population. Tel fut le cas d’une rencontre sous-régional dans la capitale guinéenne, du 28 mai 2014, dont la représentante spéciale du président de la commission de la CEDEAO, Zaba, n’a pas manqué de dégager la problématique d’énergie au niveau régional.

« Nul n’ignore  que toute la région de la CEDEAO traverse une  crise énergétique  qui entrave le développement économique et social de nos pays et affecte  particulièrement le groupe de population à faible revenu…Le problème d’énergie se pose avec acuité et n’est pas propre à la Guinée  seulement, mais concerne tous les pays de l’Afrique de l’Ouest  qui doivent se donner la main pour trouver une solution durable…», avait-elle proposé.

Le 11 février 2019, le ministre guinéen de l’énergie, Cheick Talibé Sylla, voulant se montrer « blanc » devant la presse et l’opinion, a tenu un discours de sainteté mal en point.

Il a reconnu l’état de fait : coupure intempestive du courant à Conakry et aux environs. Selon lui, qu’il s’agit d’unrationnement de l’électricité à travers la ville de Conakry et toute la ligne interconnectée jusqu’à Labé. Mais cela n’aurait pas suffi. En outre, il a déploré les activités d’EDG dans le domaine commercial dont la gestion est confiée à une société française, Véolia.

En somme, l’honnêteté oblige chaque guinéen à se rendre à l’évidence. Les gouvernances antérieures seraient grandement responsables de notre pauvreté en matière de la fourniture d’électricité. Outre ce manquement précédent, il faut reconnaître que les investissements de millions de dollars dans l’électricité sous Alpha Condé ont été faits loin des regards d’une véritable orthodoxie financière. Aujourd’hui, la solution serait la mobilisation de tous les Guinéens vers l’élan patriotique à nous sortir du pétrin, poussant nos dirigeants à faire mieux

« Je déplore les activités d’EDG dans le domaine commercial », avait-il déploré. Avant de donner des pistes de solution. « Pour pouvoir mieux gérer et exploiter, avoir du cash-flow dans la trésorerie de EDG, il faut aller vers la clientèle. Il faut sensibiliser cette clientèle. Il faut éliminer du réseau, tous les branchements illicites qui consomment et qui ne sont même pas connus et facturés, à plus forte raison leur demander de payer. Travailler sur la ligne techniquement, il faut travailler sur la ligne moyenne tension et basse tension.

On a plus de 40% de pertes d’énergie sur ces lignes-là. Donc, si ces lignes sont maîtrisées, les postes de transformation sont maîtrisés, nous allons pouvoir récupérer sur ces 40%, qui vont aller vers les consommateurs, ce qui peut aussi améliorer la desserte. Mais ce que j’ai constaté, c’est l’attentisme. Puisque c’est un financement qui se trouve là, dans le cadre du programme de redressement du secteur de l’énergie, EDG attend que le financement arrive pour pouvoir travailler. Etant donné qu’un exploitant ne doit pas dormir, il doit avoir le réflexe de l’exploitant pour pouvoir mieux gérer sa clientèle. Mais malheureusement, ce n’est pas le cas… », ajoute Cheick Talibé Sylla.

Moussa Diabaté, auteur de l’article
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