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Médias/ Les journalistes guinéens célèbrent la 26ème Journée mondiale de la liberté de la presse

A l’instar de leurs confrères du monde entier, les journalistes guinéens ont célébré, ce vendredi 3 mai, dans un complexe hôtelier de Conakry, la 26ème Journée mondiale de la liberté de la presse, sous la présidence du ministre d’Etat, ministre de l’Industrie et des PME, Tibou Kamara.

Cette journée qui s’est déroulée à travers des panels, et des formations, a été l’occasion pour les professionnels du métier de mettre à nu les problèmes qui gangrènent la corporation, échanger les expériences, afin de mieux assainir le milieu.

Lors de la cérémonie d’ouverture de cette journée, le ministre de l’Information et de la Communication, Amara Somparé, parlant du contexte, a dit qu’« en organisant cette cérémonie, le gouvernement guinéen exprime son attachement à ces valeurs déclarées par le système des Nations unies. Cette préoccupation justifie le choix du thème de cette journée qui porte sur la responsabilité du journaliste dans le traitement des informations relatives au renforcement de la démocratie. Notamment dans l’environnement numérique. La présente rencontre est une opportunité qui s’offre aux journalistes et aux autres intervenants du système national d’informations de notre pays, de jeter un regard rétrospectif sur la santé de l’environnement professionnel de notre presse. De faire un diagnostic et d’envisager les traitements adaptés à notre société ».

« Le ministère de l’Information et de la Communication, département de la mise en œuvre de la politique du gouvernement dans le domaine, a jugé utile d’approfondir la réflexion sur l’état de la presse dans notre pays. Cette opération d’élaboration de la politique de communication pour le développement déjà en cours, vise à formuler des propositions de solutions aux problèmes identifiés, afin de faire jouer à la presse nationale, la mission qui lui revient dans la construction de la démocratie, dans la préservation de la paix et la marche de notre pays vers l’émergence. Le respect de l’éthique et la déontologie seront les principaux axes de réflexion et d’échanges entre les professionnels guinéens », a-t-il dit, enfin.

Représentant le président de la République, le ministre Tibou Kamara a estimé, à cette occasion que : « La liberté de la presse ne doit pas être donnée par le gouvernement. C’est une conquête de tous les instants et c’est une aspiration profonde du peuple de Guinée, qui après avoir connu le goût de la liberté après un passé d’autorité et l’avenir d’espérance qui se projette devant nous, ne veut plus jamais renoncer à son droit à être informé ».

Avant de faire savoir que : « Le président de la République, dont l’histoire et le parcours pour la conquête de la liberté et des droits du peuple de Guinée, me charge de vous dire, peut-être pas ami, peut-on jamais être ami à la presse ? Mais de vous rassurer qu’il reste un partenaire des médias et qu’il contribuera autant que faire se peut, à créer les conditions de son épanouissement total. Je voudrais donc réitérer mes vœux de succès de la journée, et vous dire que le chef de l’Etat est à vos côtés, le gouvernement vous soutiendra dans vos efforts pour qualifier les médias et pour les rendre indépendant. »

Quant à lui, Amadou Tham Camara, délégué des associations de presse, s’est exprimé sur les problèmes de la presse : « En Guinée, nous croyons plus que jamais, qu’il y a besoin de soutenir les hommes et femmes de médias qui vivent des heures extrêmement difficiles dans l’exercice de leur métier. Tant sur le plan matériel que sécuritaire. Les médias en tant qu’entreprises ne font pas exception à cette précarité indescriptible, qui tire vers le bas et menace de façon sérieuse la continuité et la lucidité dans la pertinence des structures de presse. Le montant trop élevé de la redevance annuelle, l’étroitesse de l’assiette de la subvention accordée au médias privés qui a été rabotée à l’extrême, passant de 5 milliards 224 millions en 2018 à seulement 3 milliards en 2019. Le manque criard de la culture de la publicité entre autres, exacerbe et accélère la chute des entreprises de presse, malgré le caractère public du service rendu et pour la plupart gratuit ».

Il a ensuite poursuivi en disant que : « Le besoin est plus qu’impérieux aujourd’hui de rappeler que l’adoption par l’assemblée nationale suivie de la promulgation et de la publication dans le journal officiel de la loi portant l’accès à l’information permettra sans nul doute, aux journalistes de contribuer de façon efficace à la promotion de la bonne gouvernance et l’émergence d’un équilibre social du pays. La presse guinéenne a besoin de rattraper son retard infrastructurel, à l’image de beaucoup de pays de la sous-région, à travers une Maison de la Presse digne de nom. Hier à Coleah Moussodougou, aujourd’hui à Kipé Dadia ; demain peut-être à Kagbelen, dans la préfecture de Dubréka. Ce mouvement giratoire ne nous honore point, et nous osons croire qu’il en est de même chez nos autorités. Car une presse est avant tout la vitrine d’un pays. C’est pourquoi, nous profitons de la célébration de cette Journée internationale de la presse, pour lancer un appel solennel à l’endroit de Monsieur le président de la république et à son gouvernement, pour aider la presse à se doter d’une Maison de la Presse ».

Commissaire à la Haute autorité de la communication, a, quant à elle, lancé un appel à la presse : « J’exhorte ici les professionnels des médias guinéens à œuvrer au bon déroulement pour les prochaines élections, en privilégiant la recherche du consensus, la cohésion des communautés et la stabilité socio-économique de notre pays ».

Abdou Lory Sylla pour Guinee7.com

 

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