Censure

Qui pour remplacer Alpha Condé en 2020 ?

Dans une tribune transmise à la presse en ce début de semaine, un membre du parti NGC (Nouvelle Génération pour le Changement) invitait la presse à s’interroger sur l’alternance à la présidence guinéenne en 2020, plutôt que de nourrir le débat sur un éventuel troisième mandat. Le message est bien reçu. Je le trouve pertinent.

« L’alternance » ! C’est quand même vague. Nombreux sont ces politiques qui aspirent être à Sékhoutoureya après la présidentielle de 2020. Cellou Dalein (chef de file de l’opposition), Sidya Touré (qui revient en force, avec une nouvelle coalition, pourvue que cette dernière ne soit pas à l’image des précédentes)… On peut encore en citer, mais ces deux représentent pour moi, les plus à même de rêver du fauteuil présidentiel.

Attention ! Cellou et Sidya peuvent toutefois prendre leur retraite politique, au cas où Alpha Condé (qui ne s’est pas « clairement » exprimé sur le sujet) décide de présenter un candidat face aux deux.

Qui pour remplacer Alpha en 2020 ?

Dans cette réflexion, j’ai envie de m’accentuer sur le camp présidentiel. Pour trouver le remplaçant d’Alpha ? Il faut placer les choix potentiels dans deux groupes précis.

Les partenaires politiques !

Il ne faudrait pas être aveuglé par le mot « continuité ». Le RPG (Rassemblement du Peuple de Guinée, parti au pouvoir, Ndlr) pourrait adresser un contre-pied parfait à toute la république. Au moment où tout le monde s’attend à un 3ème pénalty, le parti au pouvoir à travers son chef (Alpha Condé) pourrait étonner tout le monde. Mais ne soyons pas dupes, au sein du parti au pouvoir,  »les cadres », ça se compte au bout du petit doigt. Il ne faut quand même pas mettre aux oubliettes le puissant Mohamed Diané. Ministre chargé des affaires présidentielles, simultanément ministre de la défense nationale. Diané est certes puissant, mais ça reste un homme puissant d’un régime. Très discret, effacé par moments, la presse ce n’est pas son dada, je suis sûr qu’il y a des Guinéens qui ne peuvent pas l’identifier sur une photo. Et au sein du RPG Arc-en-ciel, ce n’est pas le bébé gâté, cet ami d’Alpha.

Alpha peut donc se rabattre sur ses partenaires politiques. A un moment, l’ancien Haut représentant, Sidya Touré de l’UFR, pouvait bénéficier de ce soutien, mais au vu de l’évolution de l’actualité politique, le voir comme successeur consensuel d’Alpha Condé pourrait relever d’un miracle.

Par contre l’actuel locataire de la primature pourrait bien être l’Homme d’Alpha. Il a, pour couper court, presque tout d’un futur président. Kassory Fofana maîtrise l’administration guinéenne, il a une famille politique (quoi qu’il n’a jamais remporté une élection chez lui à Forécariah), on peut ajouter à cela le soutien du parti au pouvoir, qui pourrait être décisif. C’est peut être malheureusement là le problème avec Kassory. Il se dit que l’ancien président du GPT (Guinée Pour Tous) ne fait pas l’unanimité au sein de l’Arc-en-ciel (la majorité présidentielle, Ndlr). Même si, à plusieurs reprises il a tenté de prouver le contraire, à travers certaines de ses sorties au siège du parti.

Les poulains de Kôrô !

Pour faire émerger une nouvelle forme de gouvernance en Guinée, le président peut miser sur la nouvelle génération. Certes bien rodés en termes politique et administratif au sein du régime actuel, ces « poulains » ont tout de même une vision autre de la gouvernance qu’ils voudraient bien mettre en œuvre dans le pays.

Parmi eux, Dr Ibrahima Kalil Kaba de la présidence. Près de dix ans dans l’administration du palais Sékhoutoureya. Le ministre directeur de cabinet ne manque pas de compétence et en termes d’audience, ce n’est certes pas Moustapha Naité, mais il fait une sorte d’unanimité au sein du parti au pouvoir, de la jeunesse etc.

Ah Moustapha ! Parlons de lui à présent. Comme on le disait, ce dernier ne souffre d’aucune crise de légitimité à ce jour. Après des années passées à la tête du département de la jeunesse et des débuts encourageants aux TP, Naité poussé par Alpha, pourrait bien être le candidat qui bénéficierait du soutien du parti au pouvoir, d’une partie d’électeurs opposants et de la partie indécise de la population.

Un autre pourrait remporter les élections à l’annonce même de sa candidature; il s’agit de l’ancien ministre de l’unité nationale, Kalifa Gassama Diaby (si, si, ne cogitez pas, c’est bien possible qu’il soit choisi par le président Condé, car il a toujours été pour ce dernier un homme de confiance, malgré sa démission du gouvernement). Gassama candidat, ne perdons pas notre temps ; ça sera un coup K.O. Mais le problème ce sera comment le convaincre à adhérer à un tel projet ?

Alpha

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