Censure

A l’ère des nouvelles technologies de l’information, les élus locaux ne pèseraient plus pour faire élire, par fraude, un candidat lors d’une élection présidentielle (opinion)

Dans tout régime démocratique, l’objectif d’un parti politique serait d’avoir le contrôle des pouvoirs exécutif et législatif à travers des élections libres et transparentes. En Afrique, les années 90 furent une période très mouvementée, marquée par l’avènement du multipartisme et l’alternance démocratique dirait-on en terme diplomatique. Mais, en réalité, cette période fut celle de mascarades électorales à travers le continent. En effet, partout en Afrique, des présidents dictateurs, longtemps au pouvoir et candidats à leur propre succession, étaient en bataille électorale avec des aventuriers longtemps bannis de leur pays. C’est ainsi que, malgré l’engouement suscité au sein de la jeunesse pour l’instauration d’une vraie démocratie à travers le continent, l’irresponsabilité des candidats, à travers des messages qui forgeaient l’ethnocentrisme et le repli identitaire, provoquait des guerres civiles et des rebellions armées dans beaucoup de pays. Par contre, si dans les années 90 l’absence des nouvelles technologies de l’information, et l’inexistence de medias indépendants favorisaient les mascarades électorales et l’impunité; aujourd’hui, l’Afrique aurait noué avec les nouvelles technologies de l’information que nos hommes de medias et les jeunes n’hésiteraient pas d’utiliser pour nous faire conter les bourdes de nos politiques déliquescentes.

En Guinée, depuis l’élection présidentielle de 2010 et les législatives de 2013, les résultats officiels issus des urnes, ont donné naissance à deux grands partis politiques que sont le RPG Arc-en-ciel et l’UFDG. En analysant bien la situation politique actuelle de la Guinée, il ressort que ces deux partis seraient toujours les plus grands. Et à quelques mois de l’élection présidentielle prévue le 11 octobre de cette année, on pourrait conclure sans se tromper que cette élection se jouera entre ces deux partis politiques. D’ailleurs, depuis la proclamation des résultats du deuxième tour de la présidentielle de 2010, les deux partis se sont fixé un seul objectif : remporter l’élection présidentielle prévue en cette année 2015. Par contre, même si l’objectif est le même, les étapes de chaque parti pour atteindre cet objectif semblent être clairement différentes. Et cette différence dans la démarche des deux partis se manifeste même dans les déclarations de leur leader respectif.

En 2010, le candidat victorieux du RPG disait, dans une interview accordée à une grande chaine de media français, qu’il lui fallait absolument deux mandats pour concrétiser le programme de société de son parti. Près de cinq ans après cette interview, il reste toujours dans cette logique de victoire en déclarant en février 2015, lors de l’inauguration de Plazza Diamond et devant les medias et les ambassadeurs accrédités en Guinée, qu’il gagnera l’élection présidentielle de 2015 dès le premier tour. Pendant ce temps, le leader de l’UFDG rassurait ses troupes du côté de l’Europe, qu’avec la bienveillance de la communauté internationale, il gagnerait cette élection présidentielle de 2015. Ainsi, même si chacun des deux candidats espère une victoire lors de cette échéance électorale, l’utilisation du verbe « gagner » est bien révélatrice : le leader du RPG l’utilise au futur simple « gagnera » ; alors que celui de l’UFDG l’utilise au conditionnel « gagnerait ». Par conséquent, le premier est déjà dans la dynamique d’une victoire assurée, contrairement au second qui conditionne sa victoire à l’implication de la communauté internationale.

Sans vouloir minimiser le rôle de la communauté internationale (elle avait joué un grand rôle durant la transition), on doute fort que celle-ci puisse être rentable dans la situation actuelle de la Guinée où l’organe électoral semble dominer les décisions électorales au nom d’une indépendance que lui confèrent les lois électorales du pays. Cet organe vient d’ailleurs de choisir, de façon unilatérale, le 11 octobre 2015 comme date du premier tour de l’élection présidentielle ; conformément à l’article 179 du code électoral, qui stipule que « le scrutin pour l’élection du président de la République doit avoir lieu 90 jours au plus et 60 jours au moins avant la date de l’expiration du mandat du président de la République en fonction ». De l’autre côté, l’opposition qui, au nom d’une certaine stabilité politique dans le pays, aurait toujours préféré des accords politiques au dépens des lois, serait finalement mis devant le fait accompli ; puisque cette fois-ci, la CENI et la mouvance présidentielle ont privilégié l’application des lois électorales tant que celles-ci les arrangeraient. Et à l’heure où nous sommes, c’est l’opposition qui serait en difficulté devant cette situation !

Il n’est un secret pour personne que depuis 2010, le RPG n’a pas changé d’objectif : gagner l’élection présidentielle de cette année 2015. Le parti aurait peut-être changé les mesures d’action pour atteindre cet objectif, mais il n’a jamais changé d’objectif. Et pour cela il semble s’être bien préparé pour affronter son adversaire principal qui n’est autre que l’UFDG. Ceci m’amène à rappeler cette citation du grand philosophe chinois Confucius qui justement disait « quand il est évident que vos objectifs ne pourraient être atteints, ne changez pas les objectifs, mais plutôt ajustez les mesures d’action ». Et c’est exactement ce que fait le RPG depuis 2010, contrairement à l’UFDG qui, au lieu d’ajuster les mesures d’action, ne cesse de changer d’objectif. Ce manque de fermeté de l’UFDG, au profit d’une perpétuelle quête de consensus avec des alliés officieux, serait le point faible du parti. Et le RPG aurait bien su exploiter cette faiblesse de l’UFDG, en infiltrant des alliés d’hier au sein de l’opposition.

Mon souhait en tant que citoyen lambda est qu’il y ait l’instauration d’une vraie démocratie en Guinée et l’émergence d’une classe politique responsable et soucieuse du bien-être des citoyennes et citoyens. En ce qui concerne l’élection présidentielle de cette année 2015, je souhaite que le meilleur gagne conformément à la volonté des urnes. Ainsi, le but de cet article n’est point de minimiser les efforts consentis par l’un ou l’autre des camps. Par contre, il est de mon devoir en tant que citoyen libre de susciter le débat autour de l’actualité politique de mon pays, à la veille d’une élection aussi importante. Et dans ce débat, les récentes sorties de l’opposition exigeant l’organisation rapide des élections locales, ne me laissent pas indifférent. Sans vouloir donner de leçons à l’opposition, cette nouvelle exigence serait une négation flagrante de ses exigences initialement posées, et qui ont d’ailleurs été vastement médiatisées. C’est ainsi, pour éviter aux lecteurs un long article de plusieurs pages, que j’ai décidé d’aller droit au vif du sujet, comme l’indique le titre de l’article.

Selon l’argument de l’opposition, l’organisation rapide des élections locales avant la présidentielle pourrait limiter les possibilités de fraudes massives lors de l’élection présidentielle. Ainsi, pour l’opposition, les élus locaux auraient un rôle plus important qu’un fichier électoral assaini et une cartographie fiable lors de l’élection présidentielle. Si l’on s’en tient à la forme de cet argument, on pourrait s’incliner à donner raison à l’opposition surtout quand on est un militant qui pense toujours être dans les années 90 où les élus locaux et hauts cadres de l’administration décidaient presque du sort des élections. D’ailleurs, c’est cette habitude de vivre dans le passé qui fausse tout présentement en Guinée. Ceci s’explique par le fait que les principaux acteurs politiques actuels, tout bord confondu, ont été, d’une manière ou l’autre, complices de mascarades électorales durant les régimes passés. Il n’est un secret pour personne que sous les régimes militaires des généraux Conté et Konaté, le rôle des élus locaux et des cadres de l’administration a été primordial pour une victoire d’un candidat soutenu par l’exécutif. Par contre, depuis 2010, les mentalités des Guinéennes et Guinéens ont évolué avec l’avènement des nouvelles technologies de l’information. Même si nos hommes politiques sont aux antipodes de cette réalité, les élections présidentielles de 2015 ne sauraient être comme celles qu’on avait vécues auparavant. Tout dépendra de la formule qu’utiliseraient l’opposition et plus particulièrement l’UFDG qui aurait toutes les chances de remporter cette échéance électorale du 11 octobre 2015.

L’opposition finalement devant le fait accompli, aurait l’avantage de jouer la montre pour forcer la transparence des élections présidentielles

Selon l’opposition, rien n’empêcherait la CENI d’organiser les élections locales avec le fichier électoral actuel et la cartographie électorale déjà établie. D’ailleurs, le porte-parole de l’opposition n’aurait pas manqué de magnifier le travail fait par l’opérateur malien sur la correction des anomalies du fichier et de sa cartographie. Ainsi, l’opposition accepterait non seulement l’organisation des élections locales par cette CENI qu’elle n’a pourtant jamais cessé de critiquer, mais aussi et surtout elle validerait tout le travail fait sur le fichier et la cartographie. Cette position de l’opposition à l’approche d’un atelier que la CENI organisait à Kindia, donnait de facto une légitimité à la CENI qui ne tardera pas à publier un chronogramme (déjà établi ?) que l’opposition serait obligée d’encaisser. En effet, le souci pour le respect des délais constitutionnels pour éviter une vacance de pouvoir dans le pays, favoriserait une décision unilatérale de la CENI de pondre un chronogramme électoral pour l’élection présidentielle prévue en octobre 2015.

En analysant le fond de cette décision de la CENI, et en décortiquant les arguments de la mouvance présidentielle, on pourrait se permettre de conclure que l’objectif final de cette décision serait de forcer l’opposition au boycott des élections. D’ailleurs, il se murmurait dans les secrets de la mouvance présidentielle qu’aucune loi électorale n’exige la participation ou non d’un parti à une élection. De même, aucun parti ne peut empêcher la tenue d’une élection conclut-on. Par conséquent, puisqu’elle elle est devant le fait accompli, l’opposition pourrait maintenant décider de sa participation ou non à l’élection présidentielle. Il n’est un secret pour personne que, au nom d’un semblant de recherche de consensus sur des questions électorales, nos politiques, tout bord confondu, auraient accepté qu’une période supplémentaire de plusieurs années soit ajoutée au mandat déjà illégal et illégitime des délégations spéciales et autres élus locaux ; en violation flagrante de l’article 100 du code des collectivités locales. L’opposition ne pourrait plus poser aucune condition concernant cette CENI et l’organisation des élections locales puisqu’elle est comptable au même degré que le camp adverse, de la violation des lois au profit d’accords politiques. Cette complicité de l’opposition dans le contournement des lois aurait joué aujourd’hui en sa défaveur. Essayer aujourd’hui d’utiliser ces violations des lois comme arguments serait un mépris de soi ; et les partenaires de la communauté internationale ne sauraient accepter une telle démarche de nos politiques.

Avec tout ce qu’aurait déjà fait la CENI sur le fichier actuel et sa cartographie et les dépenses liées à un tel travail, il faudrait être de l’opposition guinéenne pour penser qu’il est possible d’exiger une nouvelle CENI reformée et un nouveau fichier établi pour l’élection présidentielle de 2015.

A l’heure où se trouve la situation, un retrait de l’opposition de la CENI et de l’Assemblée Nationale n’aurait aucun effet bénéfique. D’ailleurs, une telle décision pourrait diviser de plus l’opposition puisque certains membres de l’opposition au sein des deux institutions citées ne sauraient être d’accord sur une telle décision de boycott. Il serait difficile pour ceux-ci de mettre fin aux avantages liés à leur fonction au sein de ces institutions. D’ailleurs, certains sont présentement du côté de l’Afrique du Sud et d’autres au Maroc pour une mission parlementaire. De toute façon, la présence de l’opposition au sein de ces institutions serait primordiale pour sa survie durant les mois à venir. En effet, avec la fixation du chronogramme des élections présidentielles par la CENI, il serait plus facile pour l’opposition de mettre pression sur celle-ci et sur la mouvance présidentielle quant au respect des étapes suivantes qui garantiraient la transparence des élections ; surtout quand on sait maintenant que le souci majeur de la mouvance serait d’éviter l’expiration du mandat du président de la république sans une élection.

L’opposition devrait oublier la question de la tenue des élections locales et se focaliser sur les conditions d’organisation de l’élection présidentielle. Un fichier assaini, une cartographie fiable, et la participation des experts de la communauté internationale et des medias indépendants doivent êtres la lutte que devrait mener l’opposition. Ainsi, une solution idéale pour l’opposition serait d’abord de renouveler leur confiance à leur représentant au sein de la CENI, et de laisser les députés jouer leur rôle au sein de l’Assemblée nationale. Ensuite et si nécessaire, utiliser les manifestations publiques pour forcer la CENI, la mouvance présidentielle, et la communauté internationale autour d’une table pour exiger le respect des lois électorales garantes de la transparence des élections. L’opposition ne devrait plus chercher de consensus à la place des lois électorales. En tout cas, cette décision de la CENI de se focaliser sur l’élection présidentielle pourrait être une bonne chose pour l’opposition qui aurait l’avantage du temps imparti à l’expiration du mandat du président de la République.

Une victoire de l’opposition aux élections locales ne garantirait pas sa victoire à la présidentielle

Comme l’avait si bien dit un député de l’opposition, la computation des résultats issus des élections locales est différente de la façon dont elle est faite lors d’une élection présidentielle. Cet argument est une évidence qu’aucun guinéen n’ignore. Mais ce que l’opposition semble oublier, est que cet argument au lieu d’être en faveur de l’opposition, serait plutôt en faveur de la mouvance présidentielle puisque c’est cette dernière qui avait le plus de voix lors des élections législatives de 2013, selon les résultats officiels. En même temps, il est possible que le parti qui rafle le plus d’élus locaux ne soit pas celui qui aurait le plus de voix, si on totalisait toutes les voix des différentes localités. L’opposition en voulant accepter le fichier électoral et sa cartographie actuelle pour les élections locales, et si l’on se réfère aux résultats officiels des élections législatives de 2013, on pourrait déduire sans se tromper que la mouvance présidentielle aurait une grande chance d’avoir plus de 50% des voix, suffisant pour être déclarée vainqueur de l’élection présidentielle du 11 octobre 2015.

Certes, les élus locaux ont un rôle important à jouer lors d’une quelconque échéance électorale, mais une élection se gagne le plus souvent à travers un fichier électoral sein, une cartographie électorale fiable, un vote massif des militants le jour du vote, et l’implication des medias indépendants. En voulant exiger des élections locales avant la présidentielle avec le fichier électoral actuel, l’opposition pourrait compromettre tous ces points. D’ailleurs, si avant l’ère des nouvelles technologies de l’information le rôle des élus locaux étaient important dans une élection en Afrique, ceci ne serait plus le cas. Les medias ont plus d’impact sur le déroulement normal d’une élection qu’un élu local. Ainsi, au lieu de compter sur ses élus locaux, l’opposition devrait exiger un fichier et une cartographie fiables, et la présence des medias libres et indépendants le jour du scrutin. Par exemple, au Sénégal, le rôle des medias était déterminant lors de l’élection présidentielle qui opposa Wade et Sall. Dans les conditions actuelles, aller aux élections locales avec un tel fichier et cartographie serait plutôt à l’avantage de la mouvance présidentielle ; puisque cela signifierait que l’opposition valide tout le travail fait sur le fichier depuis les élections législatives de 2013. Si tel était le cas, l’opposition ne pourrait plus exiger, après les élections locales, un nouveau fichier assaini pour l’élection présidentielle. D’où, une victoire bien possible de la mouvance présidentielle au soir du 11 octobre 2015.

On pourrait même prédire que, si l’opposition se focalise sur l’organisation vaille que vaille des élections locales avec le fichier actuel, le pouvoir pourrait accepter, à la dernière minute, d’inverser l’ordre des élections comme le souhaiterait l’opposition. En le faisant, l’opposition ne pourrait plus exiger autre chose pour l’élection présidentielle du 11 octobre. Non seulement c’est cette même CENI qui l’organiserait, mais aussi et surtout, il n’y aurait pas de marge de manœuvre pour l’établissement d’un fichier différent de celui des élections locales. Et dans ce cas, c’est l’opposition qui perdrait. D’ailleurs, n’est-ce pas un piège tendu à l’opposition par la CENI et la mouvance présidentielle pour prouver à l’opinion qu’ils auraient préféré accepter cette exigence de l’opposition au nom de la paix et de la stabilité politique ? Rien n’est exclu !

Les alliances pour les élections locales pourraient faire grincer des dents au sein de l’opposition

Il semblerait que l’opposition veuille aller aux élections locales, mais qu’elle n’aurait pas une stratégie commune pour aller à ces élections. Comme aux élections législatives, les partis minuscules ne compteraient que sur l’UFDG pour décrocher quelques élus locaux et conseils communaux. Ainsi, l’attitude de l’UFDG dans la formation des alliances pour les élections locales pourrait être primordiale sur l’issue de l’élection présidentielle. Faut-il faire les alliances avec seulement les grands ténors de l’opposition tels que l’UFR et le PEDN, qui seront certainement des vrais concurrents lors de la présidentielle ? Ou bien faut-il le faire avec les partis minuscules pour éviter un désistement en faveur de la mouvance présidentielle ? Et le cas des candidatures locales des cadres du parti dans tout ça ? L’UFDG est-elle prête à aller à des élections locales anticipées dans ces conditions, à quelques mois seulement de l’élection présidentielle ? Il n’est un secret pour personne que les alliances lors des élections législatives n’auraient pas fait que des mécontents. Vouloir répéter la même chose pour les élections locales serait un risque que l’UFDG ne devrait pas minimiser.

Des élections locales maintenant n’apporteraient rien à l’UFDG puisqu’il est indiscutable que ses candidats locaux gagneront partout où le parti avait gagné lors des élections législatives. Il serait plus rentable pour le parti de se focaliser sur l’élection présidentielle en exigeant un fichier électoral assaini qui tiendrait compte de la diaspora, une cartographie fiable, et l’implication des medias et de la communauté internationale. Sinon, quelle que soit l’attitude du parti lors des alliances pour les élections locales, il y aura beaucoup de mécontents. Et le moment ne serait pas opportun pour créer des mélancolies au sein de l’opposition à quelques mois seulement de l’élection présidentielle. L’UFDG aurait besoin de tous les partis qui se réclament de l’opposition lors de cette élection présidentielle. Répétons-le, encore une fois, la logique voudrait que l’opposition se focalise sur la transparence de l’élection présidentielle du 11 octobre. En tout cas, le moment ne serait pas opportun pour former des alliances pour des élections locales.

L’UFDG devrait maintenant penser à ses propres intérêts, tout en respectant les ambitions des autres partis de l’opposition. On ne cesse de le dire, il est improductif pour l’UFDG de lancer des menaces et faire connaitre ses positions à travers les medias ou assemblées hebdomadaires du parti. Les exigences se posent autour d’une table et en toute formalité. C’est ça le rôle d’un grand parti comme l’UFDG. Certes, le parti aurait commis l’erreur de taper sur sa poitrine très tôt concernant l’ordre des élections. Et on comprend sa peur d’être traité de faible pour un éventuel non-respect de ses menaces déjà véhiculées. Mais une chose reste claire, les décisions de tout parti responsable se prennent en fonction des situations du moment. Chaque situation doit avoir sa propre formule. Ceci nous rappelle cette citation du célèbre John Henry Newman « let us act on what we have, since we have not what we wish ». Ainsi, l’UFDG, qui est sans doute le plus grand parti du pays, devrait-elle se figer sur ses exigences du passé même si les contraintes avaient changé concernant l’ordre des élections ? Ne serait-il pas plus logique qu’elle accepte l’ordre voulu par la CENI tout en exigeant les conditions d’une élection transparente ? En tout cas, si elle utilise la bonne formule, l’UFDG pourrait tourner cette décision de la CENI à son avantage en exigeant le respect strict des étapes suivantes qui garantissent la transparence de l’élection présidentielle du 11 octobre 2015. Si la CENI et la mouvance présidentielle refusent l’application adéquate des étapes suivantes allant dans le sens de la transparence de l’élection, l’UFDG saisirait ainsi l’occasion pour se faire entendre conformément aux dispositions que lui confère la loi ; même si cela signifierait déclarer le mandat du président de la République illégitime au-delà du 11 octobre 2015 sans élection. Le peuple et la communauté internationale seraient du côté de l’UFDG si cela arrivait.

A bon entendeur salut !

D’ici là, merci de contribuer au débat.

Aziz Bah

Consultant et chef d’entreprise

                                                      

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