Censure

Alpha Condé rame à contre-courant de la CEDEAO

Selon l’agence de presse APA, ‘‘les dirigeants de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (Cedeao), ont officiellement donné le feu vert à la Force de réserve de la Cedeao (ESF) pour intervenir militairement en Gambie et faire respecter les résultats de l’élection présidentielle du 1er décembre, donnant vainqueur Adama Barrow’’.

Une position qui tranche avec celle du président guinéen Alpha Condé qui, dans une interview largement partagée sur les réseaux sociaux, a rappelé que ‘‘tout le monde sait que moi j’ai d’excellentes relations avec le président Yahya Jammeh. Il l’a dit dans Jeune Afrique qu’il n’a que deux amis en Afrique: le président Mugabe et moi. J’espère que le moment venu, nous allons discuter avec lui pour qu’on essaye de trouver une solution. Je ne crois pas que l’intervention militaire soit une bonne solution. L’intervention militaire entraîne toujours des morts. J’espère qu’on pourra l’éviter par le dialogue’’.

En faisant ces déclarations, après la réunion de la CEDEAO, Alpha Condé dont le conseiller occulte est un certain Tibou Kamara, beau-frère de Yahya Jammeh, rame à coup sûr à contre-courant de l’organisation. Car la décision d’intervenir militairement en Gambie aurait été décidée depuis le sommet extraordinaire de celle-ci.

L’agence de presse rappelle qu’une résolution non encore publiée, datée du 17 décembre et dont APA a pu obtenir copie mercredi donne mandat à la force d’intervention rapide (ESF) de déployer des troupes dirigées par le Sénégal pour évincer Jammeh, qui conteste le résultat des élections après avoir concédé la défaite face à Barrow et promis un transfert sans heurt du pouvoir.

La résolution adoptée après le 50ème Sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de la Cedeao tenu le 17 décembre à Abuja au Nigeria, a déclaré que le mandat de l’ESF s’appliquerait à partir de l’investiture de Barrow à la réalisation des conditions nécessaires à l’exercice effectif de ses pouvoirs exécutifs de nouveau président du pays.
Selon la résolution signée par la présidente libérienne Ellen Johnson Sirleaf en sa qualité de présidente de la Cedeao, la force a reçu l’autorisation d’assurer la sécurité du président élu Barrow et son investiture, conformément à la constitution du pays et d’assurer la sécurité des autres dirigeants politiques, ainsi que de la population gambienne.

C’est dire que si Jammeh s’entêtait à reprendre le pouvoir qu’il a perdu dans les urnes, la force lui sera opposée au grand dam du président Condé.

Aziz Sylla pour guinee7.com

 

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