Censure

Avancée inexorable du Peuple de Guinée vers son destin, nonobstant un différé calendaire (par Ibrahima Sory Keïta)

Dans une déclaration le vendredi 28 février relayée par les médias, le Président Alpha Condé a annoncé un report de 2 semaines concernant les Législatives et le Référendum initialement prévus le 1er mars. C’est une déclaration de haute portée, témoignant une fois de plus encore, de la grandeur d’Homme d’Etat du Président Alpha Condé. En effet, face aux allégations de non fiabilité du fichier électoral colportées un peu partout par l’opposition guinéenne récusant le suffrage universel, le Chef de l’Etat a accepté de reporter ce rendez-vous national pour permettre à des Institutions internationales (CEDEAO, Union Africaine notamment) de se rendre compte par elles-mêmes de la fiabilité du fichier électoral. Permettre à des non Nationaux la revisitation de la Souveraineté nationale dont toutes les Nations sont jalouses, à travers cet élément de souveraineté qu’est le fichier électoral, c’est assurément un acte de haute portée que seuls sont capables de faire des Démocrates et Panafricanistes de la trempe du Président Alpha Condé. Par ailleurs, le Président a fait cette déclaration lui-même, sans passer par des communiqués par exemple, comme il aurait pu le faire, en faisant lui-même face à son peuple, ce qui traduit sa stature d’Homme d’Etat, sachant se présenter devant son peuple lors de grands moments de la vie de la Nation, pour lui expliquer et lui réaffirmer notamment qu’en tout état de cause, sa souveraineté à lui peuple sera respectée, et mieux celle-ci sera reconnue, au-delà de nos frontières, exemplaire et non entachée d’un quelconque début de détournement de la sanction qu’il aura prononcée. En fin de compte, cet acte de léger report qui, au prime abord, entraine des frustrations d’un peuple qui était enthousiaste notamment sur le vote d’une nouvelle Constitution de progrès à la date initialement fixée, va aboutir à la consécration de l’honneur de la Guinée auprès de ses homologues africains particulièrement, et cela ne fait que renforcer la grande fierté du peuple de Guinée envers son Président Alpha Condé.

La France en filigrane

 Dans ce procès en fichier électoral qui ne serait pas fiable et dont le domaine d’application est constitué notamment par le référendum sur une nouvelle Constitution, apparait en filigrane la France, à travers notamment l’étrange déclaration du 14 janvier de son Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères empiétant sur la souveraineté de la Guinée, mais aussi à travers l’OIF (Organisation Internationale de la Francophonie), dans laquelle elle est dominante, qui à une semaine environ  des Législatives et du référendum de la Guinée sur une nouvelle Constitution, a annoncé son retrait du processus électoral dont elle était pourtant partie prenante depuis le mois de novembre 2019 au prétexte justement de fichier non fiable, avant de revenir plus tard sur sa décision dans les dernières encablures de la date initialement fixée du scrutin ! Comme des actes d’énergie du désespoir de leur part visant coûte que coûte à acculer la Guinée pour freiner son avancée irrémédiable vers son scrutin ! Cependant, par un clin d’œil du destin, l’Exécutif français et l’Exécutif guinéen se retrouvent actuellement dans des situations analogues de face à face avec leur peuple, permettant par ricochet de mieux apprécier la grandeur d’Homme d’Etat du Président Alpha Condé et de façon subséquente, de mieux se rendre compte de l’inconsistance des reproches qui lui sont portés.

Reporter une échéance ou revenir sur une attitude : reculade ou détermination !

Cette interrogation peut être aussi valable pour l’Exécutif français du Président Macron que pour l’Exécutif guinéen du Président Condé. En effet, le 17 février 2015, le Gouvernement socialiste français d’alors devait faire passer à l’Assemblée nationale une Loi portée par le Ministre de l’Economie d’alors, un certain Emmanuel Macron. C’était la Loi Macron et elle a été adoptée par la procédure du 49-3, un article de la Constitution française qui permet à un projet de Loi d’être considéré comme adopté par l’Assemblée nationale, sans vote. Le Ministre de l’Economie Macron avait cependant demandé au Président de la République d’alors de ne pas utiliser le 49-3 pour l’adoption de sa Loi ! Le 29 février 2020, le Président Macron qui était contre l’utilisation du 49-3, utilise cette fois-ci ce 49-3 pour faire adopter son projet de retraites à points par l’Assemblée nationale ! Aussitôt, l’opposition l’accuse de recul démocratique en dénonçant son passage en force et des manifestants envahissent la rue pour protester en soulignant que le Président Macron, non seulement il refuse d’organiser un référendum sur ce projet et maintenant il le fait passer en force à l’Assemblée nationale. S’agit-il alors, de la part du Président Macron, d’une reculade, d’un reniement ou d’une détermination ? En Guinée, le Président Condé avait appelé le corps électoral le 1er mars pour les Législatives et le référendum couplés. Par la suite, le Président Condé, compte tenu d’un certain nombre de considérations expliquées directement à son peuple, a effectué un léger report de 2 semaines sur la date du scrutin. S’agit-il alors, de la part du Président Condé, d’une reculade ou d’une détermination ? La reculade s’apprécie par rapport à un renoncement pur et simple, et on constate ici, dans un camp comme dans l’autre, qu’il ne s’agit nullement de renoncement ou de reniement, mais plutôt de détermination. Du côté français, on a appliqué ce que l’on déconseillait autrefois, sur la base d’une appréciation de blocage de la part de l’opposition, et on a fait preuve de détermination pour surmonter ces blocages en utilisant un outil approprié, à savoir l’article 49-3, pour aller vers son objectif. Du côté guinéen, sur la base d’une appréciation de climat confinant à une situation de dégradations de relations avec ses partenaires communautaires africains sur la base de principes fixés ensemble et qu’on respecte pourtant, climat de dégradations induit par une campagne de dénigrements de l’opposition semant le doute chez les partenaires, on a fait preuve de transparence pour lever un tel doute en différant le scrutin, mais en étant dans la détermination de le tenir dans 15 jours. Il apparait donc qu’en Politique, ici en Guinée comme ailleurs, c’est l’objectif qui est le déterminant de la voie empruntée, et on ne peut valablement pas parler de reculade ou de reniement tant qu’il n’y a pas déviation de l’objectif visé, tant il est vrai qu’en Politique les voies empruntées ne sont pas toujours linéaires pour atteindre un objectif déterminé. Tant il est vrai encore qu’en Politique les voies empruntées dans un même cadre démocratique peuvent donner lieu à des paradoxes au point qu’on en arrive à se demander si on est régi par le même paradigme.

Paradigme identique ou à la carte !

Un paradigme est, en substance, la représentation d’un modèle cohérent qui repose sur un fondement défini. Ainsi le référendum est un principe de démocratie défini et qui s’applique, par exemple sur des sujets impactant durablement la vie d’un peuple et qui ont donc besoin d’être légitimés par ce peuple. En Guinée, le Président Condé, en proposant un référendum constitutionnel à son peuple est donc dans la stature d’un véritable démocrate qu’il n’a jamais cessé d’être et dans le respect de ce paradigme démocratique. En France, sur un sujet majeur comme le projet de réforme des retraites du Président Macron, «un nouveau pacte social intergénérationnel», aux dires d’Experts, l’opposition dénonce le passage en force pour faire adopter ce projet et demande au contraire un référendum permettant au peuple de se prononcer, mais elle ne l’obtient pas ! De ce fait, on se demande quel est le mode d’expression, pas le plus démocratique, mais tout simplement démocratique sur de tels types de sujets : est-ce le référendum proposé par le Président Condé et réclamé de son côté par l’opposition française sur un sujet d’envergure spécifique à chacun de ces deux pays, ou est-ce le refus de référendum de la part du Président Macron, posture adoptée aussi par l’opposition guinéenne sur un sujet d’envergure spécifique à chacun de ces deux pays ? En d’autres termes, avons-nous un paradigme universel d’expression sur de tels sujets ou alors s’agit-il de paradigme à la carte ? Pourquoi donc la France est dans une attitude réservée, pour ne pas dire plus, dans une démarche référendaire en Guinée, qui est pourtant considérée comme une norme par ses propres citoyens et qui la réclament à cor et à cri ! La réponse à ces questions permettra d’être davantage édifié sur l’esprit de dévouement du Président Alpha Condé à son peuple. Nul doute que ces 2 Présidents Macron et Condé, à travers cet ultime clin d’œil du destin qui fait se dérouler leurs scrutins le même jour, c’est-à-dire le 15 mars, seront chacun au cœur de leurs scrutins respectifs, dans un référendum du pour ou contre leurs projets respectifs de système de retraites à points et de nouvelle Constitution. Pour cette nouvelle Constitution de progrès, demeurons fortement mobilisés autour du Président Alpha Condé, pour un «Oui» massif le jour du scrutin.

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