Censure

Comment faire pour défendre la constitution ? Voici la stratégie que propose Bah Oury

« La meilleure manière de défendre la constitution, il faut mobiliser la grande majorité de la population guinéenne, pour qu’elle sache que la modification ou le changement constitutionnel est un danger pour tout le pays. Et ça, je pense que ceux qui ont plus de 20 ans, ont en mémoire la période de 2001 jusqu’à 2010, avec toutes les stragedies que nous avons connues à l’époque, avec koudeï koudeï », a répondu Bah Oury, ancien fondateur de l’UFDG.

Donc, renchérit-il, « si on veut recommencer la même chose, on risque d’aller dans une situation beaucoup plus grave, parce qu’on a une mémoire. Ce n’est pas une question d’intellectuels, ce n’est pas une question de politique, les gens se souviennent du méfait de ce que le koudeisme a apporté », a laissé entendre le président de l’Union pour la démocratie et le développement (UDD), Bah Oury.

A l’heure actuelle, estime Bah Oury, « il y a une dynamique, lorsqu’on veut amener un chef d’État à renoncer à un projet, si vous cherchez à le provoquer, est-ce que réellement vous cherchez à obtenir bien de choses ? Non! C’est comme si vous cherchiez à l’amener à se crisper, à se barricader derrière des positions pour ne pas que les choses avancent. Alors que si vous utilisez de manière intelligente une pression intelligente, qui prend en considération le niveau et la responsabilité d’un chef de l’État, je pense il y a des possibilités de s’entendre, d’autant plus que par rapport à la question actuelle, nous avons des atouts extrêmement importants ».

Parlant de ces atouts, Bah Oury cite des notables du pays, mais aussi des instances internationales dont la Guinée est membre. « La situation intérieure du pays, la grande majorité des notables du pays, ne sont pas pour un changement constitutionnel. Vous avez entendu le Kountigui de la Basse-Côte, pour ne citer que celui-là, ça c’est un, et ça c’est des notables écoutés dans ce pays. Vous avez la position des chefs d’État de la CEDEAO qui ont répété qu’ils ne peuvent pas accepter ni tolérer un changement constitutionnel dans un  pays de l’espace CEDEAO, qui risque d’empêcher une alternance démocratique, conformément à l’ordre constitutionnel en vigueur. Vous avez nos partenaires stratégiques qui ont exprimé leurs préoccupations, la France, l’Union européenne, les États-Unis. L’Union africaine également, dans sa charte, condamne un changement constitutionnel qui a pour objet d’empêcher l’alternance démocratique dans un pays », dira-t-il.

Pour terminer, Bah Oury enseigne que: « Si un pays le fait, il sera mentionné par l’Union africaine… Et je ne pense pas que l’Union africaine, dont le président de la République a été un des brillants porte-parole, il y a deux ans de cela, que la Guinée accepterait de se voir mise hors de l’Union africaine. Donc, il y a tout cela qui fait qu’il y a des possibilités de mener de manière intelligente, et avoir des pressions bien ciblées, pour amener les autorités guinéennes à renoncer à un projet qui risque de nous mettre en difficultés, tant sur le plan politique que sur le plan économique. Donc, c’est ça qu’il faut mettre en avant, mais si par contre vous voulez qu’il y ait encore la déstabilisation, c’est peut-être que vous cherchez autre chose qui n’a rien à avoir avec la défense de la constitution et l’intérêt de la stabilité et la paix en Guinée(sic) ».

Bhoye Barry pour guinee7.com

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