Censure

Crise politique à Bissau : La CEDEAO passe à l’offensive

Pour leur entêtement à ne pas respecter les Accords de Conakry pour une sortie de crise en Guinée Bissau, les différentes parties de la crise politique et institutionnelle à Bissau se retrouvent désormais sous sanctions de la CEDEAO, élargies à la communauté internationale. Dans les prochains jours et semaines, l’organisation sous-régionale publiera la liste des personnes visées, ainsi que la nature des sanctions imposées.

La CEDEAO a fait savoir cette décision jeudi, 1er février 2018, à Bissau, au terme de deux jours de mission d’une délégation composée du Président du Conseil des Ministre de l’Organisation, le Ministre des Affaires étrangères du Togo, de l’émissaire du Médiateur, le Ministre d’Etat Secrétaire général de la présidence de Guinée, ainsi que du Président de la Commission de la CEDEAO.

La Mission avait pour objectif d’évaluer la mise en œuvre des deux Accords phares obtenus sous les auspices de la médiation ouest-africaine à Bissau, le 10 septembre 2016, et à Conakry, le 14 octobre 2016. Deux Accords qui bénéficient toujours du soutient inconditionnel de la communauté internationale comme seuls moyens de sortie de crise en Guinée-Bissau.

Dans un communiqué de presse, la CEDEAO constate que « la nomination du Premier ministre de consensus, telle que préconisée par l’Accord de Conakry, n’a pas été respectée. En conséquence, la Commission de la CEDEAO annonce l’effectivité des sanctions collectives et individuelles, à compter de ce jour 1er février 2018, à l’encontre de toutes les personnes ou organisations qui entravent le processus de sortie de crise… »

Décision prise le 27 janvier dernier, à Addis-Abeba, au cours d’un Sommet extraordinaire de la CEDEAO qui a aussi mis en place un Comité de suivi des sanctions, composé de la Commission de la CEDEAO, du Togo et de la Guinée.

Par ailleurs, le Président bissau-guinéen, José Mario Vaz, a nommé mardi soir, 30 janvier 2018, un nouveau Premier ministre dont le nom ne figure pas sur la liste qu’il avait proposée au Médiateur guinéen, le Président Alpha Condé, dans la perspective des Accords de Conakry. Aussitôt, le PAIGC (parti majoritaire) a publié un communiqué pour rejeter cette énième nomination (le 6è Premier ministre de l’ère Vaz).

Paradoxe, l’annonce de l’effectivité des sanctions n’a pas laissé le Président José Mario Vaz indifférent. Le Président bissau-guinéen est arrivé vendredi, 02 février, à Conakry pour y rencontrer le Médiateur guinéen et le Président en exercice de la CEDEAO, Faure Essozimna Gnassingbe, Président du Togo.

Avec la Cellule de Communication du Secrétariat général de la Présidence de la République de Guinée

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