Censure

Face à un pouvoir autoritaire: Que peut une opposition divisée? (Par Sadjo Diallo)

Le mardi 23 mai dernier, l’opposition dite républicaine a décidé de relancer ses manifestations, dès la fin du mois de ramadan qui va coïncider avec le mois de juillet. C’était à l’issue d’une réunion  plénière qui s’est tenue au quartier général de l’UFDG au quartier CBG. C’est à croire si cette énième menace de recourir à la rue sera prise au sérieux par le gouvernement qui ne cache pas son mépris pour cette opposition, de plus en plus divisée.

Les partis membres de l’opposition républicaine se sont retrouvés le lundi dernier pour décider de la démarche à suivre dans la perspective des élections communales qui pointent à l’horizon. Ils ont aussi abordé divers sujets au cours de cette plénière, comme ceux liés à la violation des droits humains, dont seraient victimes des militants de l’opposition. Au sortir de cette rencontre, Aboubacar Sylla, porte-parole de l’opposition a dévoilé les décisions prises lors de leur réunion. « Étant donné qu’il n’y a pas de possibilité de dialogue et de discussion, l’opposition républicaine a décidé de reprendre ses manifestations sur les places et sur les voies publiques, dès après le mois de carême. Donc nous allons décliner un programme de manifestations, y compris des marches pacifiques de manière à attirer l’attention des autorités et de toute la communauté nationale et internationale sur les dérives dictatoriales que notre pays est en train d’enregistrer », a-t-il indiqué, face à la presse.
Quant à l’éventualité d’un troisième mandat présidentiel après  2020, qui défraie la polémique dans la cité, Aboubacar Sylla a tenu à dire  que l’opposition n’acceptera aucune quelconque modification de la constitution en faveur d’un troisième mandat. L’opposition républicaine déclare haut et fort qu’elle s’opposera farouchement et par tous les moyens à tout tripatouillage de la constitution, à tout établissement d’un troisième mandat en faveur du président en exercice. Nous refusons catégoriquement que notre constitution soit modifiée ou remise en cause, pour des besoins de reconduction d’un mandat qui n’a pas lieu d’être. Nous voulons qu’elle soit respectée. La Guinée n’est pas le Rwanda, ni le Congo, ni le Cameroun. La Guinée est la Guinée », a déclaré Aboubacar Sylla.

Avant de rappeler que « cette constitution pour que nous puissions l’obtenir, il a fallu que les Guinéens payent de leurs vies y compris un certain 28 septembre 2009 au stade du 28 septembre où 157 ont péri, une centaine de femmes violées et plus de mille blessés ont été enregistrés, pour que nous puissions obtenir une avancée démocratique que le président Alpha Condé semble vouloir mettre en cause», a-t-il déploré.

En attendant que l’opposition mette cette menace de recourir à la rue, à exécution, il faut se demander si cela émeut le gouvernement. Quand on sait que tout est mis en œuvre pour diviser l’opposition, y compris des manœuvres. La stratégie semble marcher, vu le ralliement de l’UFR de Sidya Touré à la mouvance présidentielle. Sans oublier que dans la perspective des élections à venir, des opérations de débauchage sur fond d’achat de conscience pourraient avoir lieu. Le pouvoir voulant se donner les moyens d’affaiblir complètement l’opposition, pour qu’au moment opportun, Alpha Condé puisse mettre à exécution son plan pour le 3ème mandat, qui tiendrait à cœur tous ceux qui tirent profit du régime actuel. C’est aussi là une triste réalité guinéenne, qui voudrait que le président devienne un potentat au grand dam de son peuple.

L'indépendant

Sadjo Diallo

 

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