Censure

#FNDC: Le débat doit avoir lieu (Par Alexandre Naïny Berete)

Des acteurs de la société civile et des partis politiques d’opposition ont lancé hier un mouvement contre toute réforme constitutionnelle en Guinée. Ce mouvement appelé Front national pour la défense de la constitution (FNDC) est mis en place dans l’optique de s’opposer à un 3ème mandat en faveur du président actuel. Analyse sur ce regroupement socio-politique.

Primo,

La liberté d’opinions et de paroles étant consacrée par les lois de la République, il est tout à fait légitime que des acteurs de la vie nationale s’associent pour créer un regroupement pour la défense des causes qu’ils jugent légitimes.

Secondo,

La composition de ce regroupement socio-politique interpelle néanmoins quant à sa crédibilité.

En effet, sa composition (des anciens ministres et premiers ministres des régimes passés et actuel) laisse pantois. Ces gens que je qualifie, comme relevant du  » club des anciens » ont été à bien des égards, les cautions morales et même acteurs des maux qu’ ils dénoncent aujourd’hui, à savoir la perpétuation d’un système pour couvrir les intérêts partisans.
C’est pourquoi aussitôt qu’un ministre est débarqué de son poste en Guinée, il se rhabille en opposant, et devient un farouche chantre des pratiques les plus orthodoxes. Quelle ironie ! Le loup qui se présente comme protecteur du troupeau. Va savoir..
Les acteurs de la société civile (ceux qui n’ont été mêlés à aucune gestion par le passé) devraient être les animateurs de ce mouvement. C’est ainsi qu’ils deviendront crédibles aux yeux de la population. Le peuple algérien vient de leur donner la preuve, avec une société civile organisée de façon spontanée, et qui a tenu à l’écart tous les hommes du sérail politique, est venu à bout d’un régime vieux de plus de deux décennies.
À ces jeunes acteurs, je dis: prenez votre distance, méfiez-vous des loups qui sont dans la bergerie.

Tercio,

Alexandre Naïny Bérété

Si au nom de la liberté d’opinion et d’association, ces gens ont créé le front national (un pied de nez à Marine Le Pen tout de même ), ils doivent aussi accepter que d’autres pensent contrairement à eux. C’est-à-dire qu’ils acceptent que d’autres organisations se forment pour défendre leurs causes à elles. C’est par ce moyen que l’on construit une démocratie, et au travers duquel on mesure la vitalité d’une démocratie.
Enfin de compte, le seul arbitre sera le peuple. C’est lui qui est détenteur de la souveraineté au nom duquel tous se disent défenseurs.
Ce débat, il faut le faire sans violence, dans le respect de chacun et de tous.

Alexandre Naïny Berete

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