Censure

Forces sociales Vs Mathurin/ le procès renvoyé au 1er octobre ; le tribunal exige la comparution du gouverneur

Le procès opposant les Forces sociales de Guinée, au gouverneur de la ville de Conakry, Gal Mathurin Bangoura, a été, ce lundi 17 septembre, renvoyé au 1er octobre par le nouveau président de la section correctionnelle du tribunal de première instance de Kaloum, suite à la demande du ministère public et de la partie civile.

A cette audience qui devait porter sur les questions de fond, le fait le plus marquant est l’absence du gouverneur de la ville de Conakry.

D’après la partie civile, le prévenu a été ordonné de se présenter à la prochaine audience. S’il est reconnu coupable, Mathurin Bangoura s’expose à une peine allant d’un à six mois d’emprisonnement.

L’avocat de partie civile, Me Salifou Béavogui a estimé que : « A nouveau renvoyé, mais vous avez oublié de dire que le tribunal vient de prendre une décision redoutable contre le gouverneur de la ville de Conakry. C’est que le tribunal a ordonné la comparution du prévenu, le General Marturin Bangoura gouverneur de la ville de Conakry pour l’audience du 1er Octobre 2018, pour répondre des faits d’abus d’autorité et d’entrave à la liberté de manifester. »

Avant de rappeler au passage que : « le gouverneur a constitué un confrère pour assurer sa défense, qui a pris soin d’ailleurs d’écrire. Donc il ne peut plus se dédouaner du fait qu’il ne soit pas là, il n’a aucune excuse. Et lui et sa défense, étaient suffisamment informés à s’en tenir au dossier de l’ouverture de ce procès aujourd’hui. »

Rappelant que nous sommes dans un régime d’information, il a expliqué que : « si le gouverneur de la ville de Conakry, conformément au code pénal à le pouvoir de confirmer ou d’annuler l’interdiction d’une marche, par exemple le maire refuse une marche, il a le pouvoir d’annuler le refus du maire et d’autoriser la marche ; mais le contraire, il n’a pas ce pouvoir. Dès lors que les maires autorisent ou accordent une marche, malgré qu’ils ne doivent même pas accorder une marche, monsieur le gouverneur ne peut plus et bien interdire cette marche. Il ne peut que prendre des dispositions pour sécuriser la marche. Donc en interdisant cette marche, il se rend coupable des infractions d’abus d’autorité et d’entrave au droit de manifester prescrit par les dispositions des articles 643 et 625 du code pénal dont les peines varient de 1 à 6 mois. »

Il a par ailleurs fait noter que : « nous de la partie civile, nous avons accepté que le dossier soit renvoyé pour le respect du  principe du contradictoire et par le respect que nous avons pour monsieur le procureur (…) pas à cause du prévenu, parce que nul n’est au-dessus de la loi. Maintenant que le tribunal a ordonné sa comparution pour le 1er octobre, alors il lui appartiendra de décider. De toutes les façons, nous nous continuerons notre procédure et nous solliciterons sa condamnation. Dès qu’il y aura une décision de condamnation, il sera recherché et la loi lui sera appliquée. »

Pour rappel, le gouverneur de la ville de Conakry est poursuivi pour abus d’autorité et entrave au droit de manifester.

Abdou Lory Sylla pour Guinee7.com

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