Censure

Kankan / Les vendeurs de carburant sur le marché noir montent au créneau

Comme annoncé, le ministère de la Sécurité et de la Protection civile a, dans un communiqué, interdit la vente du carburant sur le marché noir, ce mercredi 4 novembre 2020. Tout contrevenant à cette décision verra son matériel saisi et s’expose à des poursuites judiciaires.

A Kankan, face à cette décision, les vendeurs de carburant au marché noir montent au créneau.

Fodé Camara, étudiant sortant et vendeur d’essence, pense que ce sont les villageois qui vont le plus en subir les conséquences, et appelle le gouvernement à revoir la décision : « Vu la situation des campagnards et des villageois qui sont dans les contrées lointaines, eux, ils ne pourront en aucun cas vivre sans le carburant, parce qu’ils sont en possession des motos et des véhicules. Donc, ils ont besoin du carburant, donc lorsqu’on interdit la vente sur le marché noir, comment ils auront accès à l’essence là-bas ?  Nous qui sommes ici, à Kankan, les gens ont besoin d’acheter le demi litre d’essence, comment ceux-ci vont faire ? Donc, le gouvernement peut changer la décision ; il doit faire un remaniement, afin que la population ne souffre pas à un niveau élevé », a-t-il dit.

Ibrahima Diallo, lui aussi vendeur de carburant au marché noir, estime que cette interdiction n’est pas à leur avantage. « On est obligé de vendre de l’essence au marché noir, parce que nous sommes des étudiants diplômés sans emploi. Donc, s’il interdit cette vente, vraiment ce n’est pas bon pour nous ; ce qui est bon pour nous les Guinéens, le gouvernement n’a qu’à faire ça et revoir cette décision ».

Pour Seydou Sangaré, vendeur d’essence, c’est à cause de la hausse du prix du carburant par certains vendeurs que le gouvernement a pris cette décision ; donc il appelle celui-ci à prendre des sanctions contre ces gens : « Il y en a qui vendent l’essence à un prix exorbitant ; nous, nous vendons à 10.000 FG, le gouvernement n’a qu’à prendre des sanctions comme ceux-ci. Sinon, si on interdit la vente sur le marché noir, ça va jouer sur nous, parce que c’est là-bas qu’on subvient à nos besoins ».

Cette décision du ministère de la Sécurité et de la Protection civile, selon les observateurs, aura un impact sur la vie de plusieurs jeunes diplômés sans emploi.

Moussa Konaté pour Guinee7.com

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