Censure

La vente non conventionnelle sur la chaussée, autre facteur d’embouteillages à Conakry

Malgré la réfection de sa voirie, Conakry demeure l’une des capitales où les embouteillages sont les plus présents. Intempestifs et stressants, plusieurs faits auxquels s’adonnent les citoyens constituent les causes de ce phénomène, parmi lesquels figure en bonne place la vente non conventionnelle des produits en bordure de route.

Bien que souvent soumises au payement de taxes dans les différents marchés de Conakry pour occuper des places, des femmes arrivent souvent à déborder de celles-ci, en s’avançant un peu plus sur la chaussée, rétrécissant considérablement le passage réservé aux automobilistes ; ce qui dans plusieurs endroits clés de la ville, particulièrement les marchés, crée des bouchons qui parfois peuvent durer des heures, et s’étendre sur plusieurs kilomètres.

Sachant que la ville en elle-même manque crucialement de routes goudronnées, l’occupation de ces endroits par ces marchandes les rend moins ou quasiment impraticables, ce qui pousse les usagers à se rabattre sur d’autres tronçons qui, au fur et à mesure, se saturent à leur tour, formant naturellement des bouchons.

Par exemple, au niveau du grand marché Madina, à Conakry, emprunter la route du Niger est périlleux, avec les marchandes qui arrivent pratiquement au milieu de la chaussée ; ce qui laisse peu de marge de manœuvre aux automobilistes, motocyclistes et parfois même aux piétons, qui souvent sont victimes d’injures, parce que sans le faire exprès, ils touchent aux produits exposés à même le sol par ces marchandes.

Entre autres raisons évoquées par ces femmes pour défendre cette occupation, cette partie du marché serait plus accessible au client que l’intérieur des marchés ; elles avancent aussi le manque ou la cherté du loyer des boutiques.

Cependant, le même constat est fait sur les différents ponts installés sur l’autoroute Fidel Castro, pour permettre une traversée sécurisée ; ces derniers sont aujourd’hui littéralement envahis par des mendiants et des marchandes, qui le plus souvent refusent de céder le passage aux piétons. L’exemple le plus frappant, c’est celui du pont réhabilité récemment par le ministre des Travaux publics, Moustapha Naité, où à 18h, on peut observer des « embouteillages humains ». Les gens sont obligés de s’accorder le passage à tour de rôle, afin de pouvoir se frayer un chemin entre les marchandes et mendiants qui ont pris en otage les escaliers permettant de monter sur ce pont. Mais ce n’est pas le seul exemple, tous les autres ponts sont le théâtre de ce même phénomène.

Par ailleurs, il est à rappeler qu’à un moment, la présence massive de la « Police verte » avait amoindri ce phénomène, rendant plus aisée la circulation des personnes. Mais aujourd’hui, nous assistons à une recrudescence de ces occupations, contre lesquelles les autorités doivent penser à prendre des dispositions, pour le bien-être des populations.

Abdou Lory Sylla pour Guinee7.com

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