Censure

Labé / Violents accrochages entre syndicalistes et forces de l’ordre, mercredi dernier

La journée de ce mercredi 25 juillet a été émaillée de violences entre forces de l’ordre et syndicalistes, au QG du mouvement syndical, sis à Hoggo Mbouro, dans le quartier Mairie, en plein centre-ville de Labé, a constaté le correspondant de Guinee7.com sur place.

Comme chaque jour, depuis le déclenchement de la grève, les syndicalistes se retrouvent dans l’enceinte du lycée Hoggo Mbouro pour leurs différentes planifications. Ce mercredi, alors qu’ils  venaient de prendre la décision de se plier à la décision de la délégation spéciale, leur demandant de reporter pour une deuxième fois leur marche pacifique initialement prévue, ce jeudi 26 juillet, ils ont reçu la visite inopinée de la Compagnie Mobile d’Intervention Spéciale de Labé (CMIS). A bord de deux pickups, les policiers ont tiré plusieurs coups de gaz lacrymogènes à l’intérieur de la cour où se trouvaient les syndicalistes qui, à leur tour, se sont livré à des jets de cailloux spectaculaires sur les forces de l’ordre. Elhadj Lamine Sangaré, secrétaire général de l’inter-centrale syndicale CNTG-USTG, que Guinee7.com a approché, quelques minutes après le début des échauffourées, a confié : « Nous avons reçu des informations comme quoi il y avait des boutiques ouvertes par endroits, au marché. C’est ainsi que nous avions déployé nos équipes pour un contrôle. L’équipe qui était sur le terrain vient de revenir et aussitôt, c’est la police qui vient tirer du gaz lacrymogène sur nous. Moi, personnellement, je me suis évanoui ; ce sont les camarades syndicalistes qui m’ont pris pour m’aider à retrouver conscience. J’ai appelé le gouverneur pour lui faire part des exactions policières commises sur nous, il a fait semblant qu’il n’était pas informé. Maintenant, nous attendons de voir qui a donné l’ordre à ces policiers d’agir ainsi. Ce qui est sûr, ce sont les autorités locales qui ont donné l’ordre, sinon les policiers ne seraient pas sortis. C’est une tentative d’intimidation, mais nous ne reculerons pas d’un seul pas », a-t-il dit, dans un ton colérique. Au même moment, plusieurs jeunes des quartiers environnants, notamment Daka, Mosquée et Mairie, se joignaient aux syndicalistes pour repousser les forces de l’ordre. Toutes les routes menant au lycée Hoggo Mbouro ont été barricadées, de l’huile de vidange jetée sur le bitume. Les policiers étaient dans l’obligation de replier à leur base. Les syndicalistes étaient requinqués par l’arrivée massive des jeunes. Interpellé sur la demande de réquisition des forces de l’ordre, le secrétaire général chargé des collectivités de la préfecture, Lanciné Sangaré, dit ne pas être compétent pour prendre une réquisition et qu’il n’était même pas informé de ce qui se passait. Toutes nos tentatives pour joindre le gouverneur de région, Sadou Keita, qui était avec les responsables des services de sécurité, à son bureau, sur la question relative à la réquisition des forces de l’ordre, sont restées vaines.

Elhadj Maladho Zawia Diallo, secrétaire général de la CNTG section Transport et Mécanique générale, nous a confirmé l’arrestation de plus de cinq des leurs. Face à la furie de la population, un contingent de la gendarmerie mobile n°8 de Labé est venu en renfort à la police. Il y a eu plusieurs échanges de jets de pierres et de gaz lacrymogènes entre la population et les forces de l’ordre. Entre 16 heures et 17 heures, les violences se sont intensifiées. Les forces de l’ordre sont rentrées dans la cour de l’école pour déloger les syndicalistes. Beaucoup de dégâts matériels ont été enregistrés. Les vitres des véhicules des syndicalistes ont été complètement « caillassées ».

Quand nous quittions les lieux, à 18h 50, les forces de sécurité étaient toujours présentes et de même que les jeunes du quartier. Certains syndicalistes nous ont confié qu’ils allaient marcher, ce jeudi 26 juillet, pour exprimer non seulement leur mécontentement sur ce qu’ils qualifient de violation de leurs droits par les forces de sécurité, mais aussi pour exiger au gouvernement le retour du prix du litre de carburant à la pompe à 8.000 FG.

Mohamed Samoura pour Guinee7.com   

Facebook Comments

Obtenez des mises à jour en temps réel directement sur votre appareil, abonnez-vous maintenant.