Censure

Lettre ouverte à monsieur le président de la République (Par Laye Mamadi Condé)

Excellence Monsieur le Président, permettez-moi   de vous dire, que l’attente des guinéens et des guinéennes est nombreuse. Par conséquent les défis sont énormes et vous devez les relever, car votre slogan  de la campagne présidentielle de 2010, était l’heure du changement (la rupture avec les anciennes habitudes). C’est pourquoi toute erreur, si petite qu’elle soit,  n’est permise de votre part, nous les guinéens avons eu confiance, en votre programme de société et votre constance en politique. Aujourd’hui nous sommes au bout du rouleau, asphyxiés par l’impunité.

Monsieur le Président, je vous prie  d’agir, d’agir pendant qu’il est temps.              Je n’ai aucune prétention de vous édicter un ordre, encore moins  vous dire ce que vous devez faire, mais je ne fais que remplir mon devoir, devoir  de citoyen soucieux du lendemain assez incertain de notre patrie et surtout j’ai peur de votre échec, ce qui serait un coup fatal pour votre combat politique âgé de 50 ans. 50 ans Excellence ,c’est cela ?

Monsieur le Président, vous êtes le garant de la liberté, de la quiétude sociale, de la sécurité pour tous. Vous devez ainsi comprendre, que l’application de la loi dans toute sa rigueur et splendeur, mais aussi et surtout le respect des engagements de votre programme de société pour lequel vous avez été élu, garantirait  votre combat démocratique, votre immortalité politique, mais aussi le développement souhaité par tous les guinéens.

Monsieur le Président, si et seulement si,  vous voulez transformer vos  propos « JE VEUX ETRE LE MANDELA DE LA GUINEE »en acte concret, il est temps de se lever en s’appuyant sur des valeurs démocratiques.

La démocratie, ce n’est pas que la liberté de circuler, de s’exprimer, de manifester, elle est aussi la quiétude sociale, le respect  et l’application de la loi. Une démocratie régit par l’impunité, n’est que vaine ; elle  affaiblit le pouvoir de l’Etat et  fragilise le tissu social.       Ha, j’allais oublier  Excellence, l’impunité est la garantie de la répétition.

Monsieur le Président, le pouvoir de l’Etat a trop longtemps souffert d’abus individualistes dans notre pays. Ce pouvoir de l’Etat  a toujours été accaparé, persécuté, dénaturé, aliéné et utilisé au seul bénéfice de ceux qui sont aujourd’hui autour de vous, pour avoir été des ministres et des conseillers  improductifs des régimes passés , donc ils n’ont pas assez d’importance ,ils sont plus nuisibles aux yeux de beaucoup d’observateurs, sinon comment comprendre qu’il puisse avoir une guerre de clan autour de vous à la Présidence ,allez y comprendre le reste.

Monsieur le Président, je vous prie d’agir maintenant dans l’urgence et avec sérénité, pour rendre le pouvoir à l’Etat, comme l’a proclamé Bossuet : « sans Etat,  c’est la guerre de tous contre tous. Livrés à eux même, les hommes s’entre déchireraient au gré de leur passion désordonnée » ; dans notre pays  aujourd’hui, l’Etat a besoin de s’affirmer donc.

Monsieur le Président, ceux qui vous induisent aujourd’hui en erreurs, seront les premiers à vous abandonner, à vous trahir demain, et vous serez en ce moment seul sur un chemin de non-retour, le seul comptable du sort de la Guinée pendant votre passage à Sekhoutoureya.

Il est aussi important, de faire remarquer que le passage d’une étape à une autre ne doit pas être quantitatif  mais qualitatif, donc vous avez besoin  d’Hommes de caractère, patriotes et responsables, pouvant vous accompagner dans l’accomplissement de votre mission noble. Pour cela, je vous demande d’être vigilant, car tous ceux qui sont avec vous, ne vous aiment pas tous   et il y aura toujours certains jaloux saboteurs, aux jeux de crocodile qui chercheront permanemment  à mettre à l’eau vos peines et initiatives.

Monsieur le Président, pour réussir  le couronnement de votre combat politique, le résultat de votre mandat, l’accomplissement de vos projets et pour toujours mériter la confiance des guinéens placée en vous, vous devez chasser les facteurs caducs inadéquats au bonheur, à votre ambition et programme de société mais aussi au temps présent.

Excellence Monsieur le Président, prenez alors votre stylo de juriste chevronné et averti, pour écrire autrement l’avènement de notre jeune démocratie.

Pour finir, je vous remercie d’ores et déjà pour l’attention que vous accorderez à cette missive, qui est l’expression du tréfonds de beaucoup de guinéens qui souffrent atrocement  de  l’absence de l’Etat.

Veuillez recevoir, Excellence Monsieur le Président, l’expression de mes rêves brisés, je vous souhaite bonne chance et surtout bon courage dans l’application de la loi.

                                   Laye Mamadi CONDE Consultant en Communication

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