Censure

Manifestation projetée du FNDC. L’espérance d’Alseny Sall de l’OGDH

L’actualité portant sur les droits de l’homme dans le pays a été analysée, mardi 7 février 2023 par Alseny Sall, porte-parole de l’Organisation guinéenne des droits de l’homme.

Il s’est exprimé sur la manifestation prévue par le FNDC, une organisation dissoute par le régime de la Transition, et l’ouverture du procès du meurtre de Thierno Mamadou Diallo, qui implique l’adjudant-chef Moriba Camara.

A notre micro, cet acteur des droits humains a relevé le caractère légitime des manifestations, regretté les violences qu’elles engendrent en Guinée et espéré que les parties trouvent une entente. « Il faut rappeler que manifester est un droit et tuer est un crime en toute circonstance. Il faut que les gens, en Guinée arrêtent de faire cette confusion. Lorsqu’il y a mort d’homme à l’occasion d’une manifestation, il appartient à l’Etat qui est garant des droits et libertés des citoyens de mener des enquêtes sérieuses, de poursuivre les auteurs et de les amener devant un tribunal pour qu’ils soient jugés et condamnés conformément aux lois. Maintenant, nous sommes en démocratie, l’une des caractéristiques de toute démocratie, c’est la pluralité d’opinions. Comme vous le savez depuis un certain temps, il y a une marge importante des acteurs sociaux et politiques qui ne sont pas d’accord sur la conduite de la Transition. Mais c’est normal aussi qu’ils aient leur point de vue par rapport à la gestion du pays. Nous déplorons qu’on en arrive à des nouvelles manifestations, comme vous le savez, les manifestations sont souvent émaillées de violences. Donc, nous espérons que les autorités créeront cet espace d’échanges avec les acteurs », a-t-il expliqué.

En ce qui concerne l’ouverture de la procédure judiciaire intentée contre l’adjudant-chef, Moriba Camara, il l’a trouvée comme un pas en avant : « c’est quelque chose de positif qu’il faut surveiller. Car comme vous le savez, il y a beaucoup de victimes anonymes qui ne bénéficient pas du même traitement au niveau des médias et des organisations. Parce qu’il faut souvent que nous les organisations et vous les médias qu’on dénonce pour amener l’Etat à faire son devoir de protection de leurs citoyens. Pour une fois, on est passé de la déclaration d’intention de poursuivre à un acte de poursuite. Car comme vous le savez, une des caractéristiques du régime passé, c’était de nier les faits en amont, avant d’ouvrir des enquêtes. Le monsieur qui passe à la barre, pour nous bénéficie encore jusqu’à la décision du tribunal du principe de la présomption d’innocence. C’est une très bonne chose. »

Abdou Lory Sylla pour guinee7.com

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