Censure

‘‘Moi en tout cas, mes enfants ne sortent pas. Parce que s’ils sont blessés c’est moi qui doit les amener à l’hôpital’’, témoigne un doyen de Bambéto

Commerces fermés, circulation quasi inexistante, mise à part quelques motos et taxis téméraires, tel est le visage qu’affiche ce mardi, l’Axe Cosa-Hamdallaye-Bambeto (Conakry). Presque partout, les forces de l’ordre, policiers et gendarmes sont postés dans des pick-ups. Aussitôt bloqués par des tirs de gaz, quelques jeunes manifestants tentent quelques fois sans y arriver, de poser des barricades.

Rencontré non loin du rond-point de Bambeto, Mohamed Diallo, résidant du quartier, depuis 40 ans, témoigne: ‘‘Nous, nous sommes là en tant que doyen de Bambeto. Nous sommes à la maison et nous avons dit à tout le monde de rester à la maison. Nous ne sommes pas contre les enfants qui sortent parce qu’ils sont fatigués, mais on ne veut pas qu’ils sortent et qu’on les assassine pour rien. Donc notre message, c’est de dire au président de baisser les bras, pour reposer tout le monde. Tout le monde est fatigué face à l’idée de cette constitution-là. Il a eu 10 ans, qu’il laisse le pouvoir à un autre. On ne gagne rien, on nous a trop frappés. L’autre fois c’est un policier qui m’a frappé avec un fouet malgré mon âge là. On n’est pas là pour faire la guerre avec quelqu’un. Il n’y a que Bambeto, Cosa, Kagbelen qui sont toujours touchés, nous sommes toujours fatigués ; que l’autre axe soit touché comme nous. Tout le monde n’a qu’à sortir. On est prêt.’’

Qui vient à Bambeto ici pour jeter les pierres ? Ils viennent de Dar Es Salam, Kakimbo et Gbessia, ils viennent se mobiliser et nous fatiguer ici

Avant de signaler : ‘‘Je suis là pour voir si les enfants sont dehors, pour leur dire de rentrer dans les maisons. Moi en tout cas, mes enfants ne sortent pas.  Parce que s’ils sont blessés c’est moi qui doit les amener à l’hôpital. S’ils meurent, c’est moi qui vais perdre. Ce n’est pas le jet de cailloux qui fait gagner le pouvoir, je ne pense pas cela. Aujourd’hui tout le monde est calme ici et nous souhaitons que ça reste comme ça, jusqu’à demain. Qui vient à Bambeto ici pour jeter les pierres ? Ils viennent de Dar Es Salam, Kakimbo et Gbessia, ils viennent se mobiliser et nous fatiguer ici ; dès que les policiers viennent, ils disent que c’est nos enfants.’’

Par ailleurs sur l’autoroute Fidèle Castro, la circulation reste normale. 

Abdou Lory Sylla pour Guinee7.com 

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