Censure

Sidya Touré : « ça fait plaisir quand tu vas voir Alpha Condé pour dire voilà, j’ai réussi à faire ça à l’UFR »

Sidya Touré, président du parti union des forces démocratique (UFR), s’est exprimé ce jeudi sur les ondes de la radio Espace Fm, sur plusieurs sujets.

De la médiation d’Alpha Condé dans la crise malienne

« Les amis maliens m’ont appelé. Je suis tombé à terre.  Les Maliens se sont réveillés. Ils ont juste manifesté deux fois. Tout le monde est en émoi, parce que la démocratie a encore des structures solides au Mali. La société civile, partis politiques, les imams, tout le monde s’est levé pour dire non ! Alpha se lève ici, il appelle Moussa Traoré, l’ancien dictateur de ce pays-là, il appelle ATT, il appelle tout le monde, imam Dicko, il faut vous entendre et ainsi de suite. Mais personne n’est mort là-bas. On a tiré sur personne. Donc on ne peut pas dire que la crise est devenue tellement grave qu’on ne peut même pas la structurer. Lui, il tue les gens ici à longueur de journée, la dernière fois à Coyah, il n’y avait pas 200 personnes dans la rue, il y a eu 8 morts. On devrait appeler les gens pour venir ici. Je ne comprends pas qu’est-ce que lui va faire au Mali, je trouve ça totalement indécent. »

De la démission massive dans son parti

« Non absolument ! Vraiment (…) il (Badra Koné) est arrivé au parti il y a deux ans, il est reparti (…). Je crois que c’est les négociations autour de la mairie de Matam. C’est une erreur qui a été commise et qui a été réparée. Donc pour nous, on a tourné cette page-là complètement» ; « Moi je n’ai pas fondé l’UFR, il faut qu’on s’entende bien là-dessus. J’ai été élu président de ce parti. Si quelqu’un d’autre veut être élu, il vient au congrès, et puis il se fait élire, il n’y a aucun problème par rapport à cela. Mais ce dont vous parlez (Badra Koné aurait voulu briguer la présidence du parti), je n’ai jamais entendu parler de cela. Ça n’a aucune espèce de début de réalité» ;

« Actuellement, il n’y a pas une zone de la Guinée, ou on est pas en train de démarcher les responsables de l’UFR. Il y a des gens qui ont des calculs en tête, et qui se disent que le parti à abattre est celui qui est le plus et qui a un leader qui peut faire ceci ou faire cela. Mais ça c’est courant, ça c’est tous les jours. Qu’on leur donne de l’argent, qu’on essaye de leur proposer des postes. Ce que vous dites là comme une saignée, moi j’ai 72 personnes dans mon bureau exécutif. S’il y a une ou deux personnes qui sont parties, je ne vois pas en quoi cela va gêner le parti. Surtout que je n’ai aucune connaissance du fait qu’ils tiennent une structure importante quelque part. Donc franchement, ce n’est pas important. Mais la réalité, c’est ce que vous dites, il y a des gens qui se sont organisés à côté du président Alpha Condé rien que pour cela. Mais je leur souhaite bon vent» ; « Franchement il n’y a rien du tout. Il ne se passe rien à l’UFR. Ce dont vous parlez, je ne sais pas dix jeunes gens, je ne les connais pas ; je ne les ai jamais rencontrés. Ils n’ont aucune position dans les structures de notre parti. Mais je pense que ça fait plaisir quand tu vas voir Alpha Condé pour dire voilà, j’ai réussi à faire ça à l’UFR. J’ai réussi à faire ceci et cela. Voilà les raisons. Sinon franchement, nous nous n’avons pas bougé, nous continuons de travailler. En attendant, je dis ça ne nous pose aucun problème ».

Du récent remaniement ministériel

 « En réalité, je sais que ça ne changera rien. La gouvernance qu’on a eue depuis 10 ans, est celle qui continue. Et dans les périodes aussi difficiles que ça, ce jeu de chaises musicales ne m’inspire pas particulièrement » ; « C’est la volonté absolue d’Alpha de conserver l’ensemble du pouvoir à son niveau. Il y a un gouvernement, ça ne lui suffit pas, il récrée les mêmes gouvernements autour de lui à la présidence de la République, mais tout simplement pour avoir l’impression de contrôler un peu plus. Il y en a beaucoup d’entre eux, qui n’ont même pas de bureaux. Donc ce n’est pas quelque chose je pense, sur quoi on devrait discuter jusqu’à la fin de la journée ».

Du plan de riposte du Covid 19

« Je ne suis pas pour l’idée qu’on doit aider le paysan pakistanais qui envoie son riz ici » ; « Ça c’est du vent, ça ne veut rien dire ça. Quand vous dites aux gens, nous allons prendre en compte vos factures d’électricité, mais où est l’électricité ? Vous dites, vous prenez en compte l’eau. Mais où est l’eau ? Ensuite le transport. Où sont les transports publics en Guinée ? Il y a combien de bus qui circulent ici ? Est-ce que vraiment il y en a dix ou vingt, dans une ville de 2 millions d’habitants, ou il devrait y en avoir au moins mille. Et de quoi parle-t-on ? Ça c’est juste pour faire du papier. On va dire à l’extérieur voilà les dispositions que nous avons prises. Mais au niveau du Guinéen Lambda, et qui est l’objet économique de tous débats que nous avons là, en quoi ça peut impacter sur lui ? Qu’on dise qu’on prend en charge un courant qui n’est pas là, ou bien on prend en charge de l’eau qui n’existe pas, ou un transport public qui n’existe pas. Donc je dis faut encore arrêter de parler pour parler » ; « qu’est-ce qu’il y a comme politique en Guinée ici ? Avons-nous une politique agricole, pour encourager nos parents à produire plus dans un secteur qui comme je l’ai toujours dit, représente 75% de nos populations. Pouvons-nous les encourager à faire en sorte qu’il y ait une plus grande production ici ? Ou devons-nous subventionner l’arrivée massive de riz qui va les concurrencer et les mettre dans des situations difficiles. Il faut réfléchir aux choses, il ne faut pas réécrire ce que les autres ont écrit, il faut voir quelle est la situation guinéenne, pour pouvoir s’adapter à cela. Je ne suis pas pour l’idée qu’on doit aider le paysan pakistanais qui envoie son riz ici. Et laisser nos paysans avec les problèmes qu’ils ont. » 

Une synthèse faite par Abdou Lory Sylla pour guinee7.com

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