Censure

Un ‘‘diaspo’’ outré par les propos des avocats de Toumba à l’endroit du ministre de la Justice, réagit

J’ai lu la réplique du porte-parole du pool des avocats du Commandant Aboubacar S. Diakité « Toumba », inculpé dans l’effroyable carnage du 28 septembre 2009 à Conakry au stade du même nom, réplique aux sorties médiatiques du Ministre de la Justice et Garde des Sceaux,
Je suis interpellé par cette sortie excessive de Me Paul Youmba Kourouma, dont la violence va à l’encontre même des intérêts de son client. Or «tout ce qui est excessif est insignifiant» disait Charles Maurice de Talleyrand.

Interpellé aussi par ce vieux débat de serpent de mer, relatif à la Diaspora guinéenne. Si M. le Ministre de la Justice Me Cheick SAKO était « cadre sédentaire » comme le dit Me Kourouma, au lieu d’être importé de la Diaspora guinéenne, il n’aurait pas connu de telles opprobres et insultes, allant jusqu’à mettre en doute son parcours académique. Oubliant que la nomination d’un ministre relève du seul pouvoir discrétionnaire du Président de la République Prof. A.Condé, dont Me Kourouma n’ignore pas le parcours.

Pour l’information du pool d’avocats de M. Diakité Toumba, je me permets, étant membre de l’Association des Cadres et Techniciens d’Origine Guinéenne en France (ACTOG) comme Maitre SAKO, de témoigner que ce dernier est diplômé de l’Université de Montpellier, docteur en Droit, avocat au Barreau de Montpellier depuis plus de vingt-cinq ans. Pour rappel, l’ACTOG a toujours été présente en Guinée chaque fois qu’elle a été sollicitée. C’est l’ACTOG qui a réhabilité le service de radiologie de Donka et Ignace-Deen en 1997 et 1999 ; j’étais le chef de la mission ; l’ACTOG, symbole d’une diaspora agissante, enseignait dans des Universités guinéennes dans le cadre du TOKTEN du PNUD (Transfert de connaissances par les nationaux). Des paroles aussi blessantes à l’adresse de cette Diaspora est désobligeante.
Si on peut ne pas aimer une personne, on ne peut pas lui dénier le sens de son existence. Elles sont nombreuses, des familles guinéennes qui vivent normalement grâce à leurs enfants de la Diaspora. Le mépris affiché pour cette Diaspora est peut-être le cancer dont notre pays doit se débarrasser d’abord, pour amorcer un nouveau défi de sa belle et glorieuse histoire. Une maxime chinoise nous enseigne que « si les enfants d’un pays travaillent ensemble, les montagnes se changent en or ». Mais on ne peut travailler ensemble sans l’observance d’un respect mutuel, d’une tolérance réciproque dans un climat de cohésion sociale et de fraternité.

Hier l’exclusion a fait trop de mal à notre nation ; aujourd’hui, nous devons dépasser ces barrières, clivages et malentendus, pour nous donner la main en vue d’un objectif commun : le bonheur du guinéen qu’il soit « sédentaire » ou de la Diaspora.

Docteur Ben KOUROUMA

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