Censure

Roman : Mohamed Fadil Camara publie Secret Désir

Après son divorce avec Morlus avec qui elle a conçu un enfant (Oumar), Mélanie épouse Sadbou, un haut fonctionnaire de l’Etat. La présence de Binta, la nouvelle femme de chambre (en réalité une prostituée de luxe) fragilise les rapports du couple. Une lourde atmosphère de suspicion s’installe entre les conjoints qui finissent par se séparer.  Mélanie obtient la garde de son enfant et propose tout de même à Sadbou de prendre Oumar avec lui, afin qu’il puisse vivre plus confortablement. Sadbou acceptera-t-il la demande de Mélanie ? Tel est le résumé du roman ‘‘Secret désir’’, paru le 3 décembre dernier, de Mohamed Fadil Camara dont voici l’interview.

Guinee7.com : Dans votre roman ‘‘Secret Désir’’, vous semblez réduire le mariage à un simple protocole, pourquoi ?  

Mohamed Fadil Camara : Parce que la plupart des couples viennent au mariage après s’être autorisés tous les devoirs reconnus aux conjoints en situation de ménage. Ils se marient donc pour se mettre en règle face aux autorités administratives et religieuses en prévision  des éventuels problèmes d’ordre juridique ou administratifs liés à leur nouveau statut de marié.

Vous essayez de mettre en exergue des problèmes que rencontrent des couples séparés dans ce roman et on sent toutes les peines qu’éprouve Mélanie dont l’enfant est maltraitée par sa belle mère et qui souffre de cette maltraitance…

Effectivement. La plupart des gens divorcent sans tenir compte de l’intérêt de l’enfant, sans savoir qu’ils sont en train de compromettre dangereusement l’avenir de cet adolescent complètement innocent et qui subit les conséquences  de la séparation de deux adultes lâches, irresponsables et  incapables de se gérer, de s’assumer le plus souvent.

Il y’a des scènes d’amour qui sont peintes d’une façon très osées, très pimentée…

On voit Mélanie qui tente le tout pour le tout pour avoir la garde de son enfant et qui va jusqu’à engager une prostituée de luxe dans le foyer de son ex-époux pour créer un climat de suspicion qui va d’ailleurs entrainer la séparation du couple Morlus Safi. Pourquoi avoir choisi cette voie ?

Vous savez, face à un même problème des hommes et des femmes apporteront différentes solutions selon leurs éducations, leurs cultures, tempéraments, ou convictions personnelles…Elle  a choisi cette méthode qui lui a semblé plus radicale et plus rapide. Elle a utilisé le point faible de son mari qui a un goût immodéré pour la bonne chair et a choisi une proie féminine qui correspond effectivement au goût de ce dernier. Et malheureusement la femme arrive toujours à ses fins. ‘‘Ce que femme veut, Dieu le veut, mais ce que Dieu veut, femme s’en fout’’, comme le disent nos frères ivoiriens !

On vous connait réalisateur, dessinateur de presse, peintre, avec cette publication vous venez donc d’ajouter une nouvelle corde à votre arc ?

Oui, écrire des romans est un rêve d’adolescent. A chaque fois que je voyais un des romans de Gérard De Villiers, avec la saga S.A.S de son personnage mystique, le charmant Prince Malko Linge, et que je voyais alignés au verso les titres de ses précédents romans, je trouvais cela fantastique et je rêvais un jour d’en aligner autant.

Secret désir est donc le début d’une grande carrière de romancier, n’est-ce pas ?

J’aimerai bien, inch’Allah ! Je ne compte en tout cas pas m’arrêter en si bon chemin. Je désir mener de front ma carrière de réalisateur, peintre, et romancier par la grâce de Dieu. Vous savez que tous ces domaines d’expression sont liés mêmes s’ils sont différents et qu’ils utilisent des supports différents et variés.

Est-ce possible de voir un jour Secret Désir porter à l’écran ?

S’il plaît à Dieu ! D’ailleurs je dois préciser qu’à la base Secret Désir a existé d’abord sous forme de scénario avant de connaître cette version romanesque. En tant que cinéaste je réfléchis toujours en termes d’image, de cinéma. Donc, dès que les moyens sont réunis je passerai à la concrétisation de la version cinématographique inch’Allah !

Il y’a des scènes d’amour qui sont peintes d’une façon très osées, très pimentée, est-ce une intention délibérée ?

On peut dire que j’ai une plume très osée mais une caméra très pudique, car dans mes téléfilms il est hors de question que je montre des scènes d’intimité à la manière Hollywoodienne, telles que je les décris ici dans ce roman.

Vous savez le roman et le cinéma sont tous les deux des canaux de communication différents. En cinéma on voit des actions, on les vit de manière intense, l’œil et l’ouïe sont sollicités, tandis qu’avec le roman les actions sont décrites avec des mots. Pour que le lecteur vive et partage les émotions des personnages de manière intense, il faut compter sur le pouvoir suggestif des expressions, des mots. Faire beaucoup de descriptions. Je veux que le lecteur en lisant les scènes d’amour ressente théoriquement les mêmes émotions que les personnages, et que son rythme cardiaque s’accélère (rire). C’est une façon de le faire sortir de sa passivité habituelle. Quand on observe un lecteur, il faut qu’on ait l’impression qu’il est en train de regarder un film : c’est-à-dire il doit de temps en temps sourire, crier, s’attrister, bref perdre le contrôle de ses sens quelques fois.

Et en écrivant ce roman, je n’ai pas changé la structure du scénario : les séquences ont été transformées en chapitre tout simplement. Le récit est raconté comme dans un film où les scènes ne suivent pas forcément l’ordre  du déroulement des faits comme sont assujetties le plus souvent des œuvres romanesques. Vous savez en cinéma l’histoire n’est pas racontée de façon chronologique le plus souvent, comme c’est le cas dans les romans où le récit est linéaire. Il y’a des procédés cinématographiques dont j’ai fait usage tel que le flash back pour revenir sur certains faits passés, cela pour maintenir le suspens et l’intrigue comme dans un film.

Est-ce que le roman est disponible sur le marché guinéen ?

Pour le moment, non. Mais c’est un vide que je compte combler dans un bref avenir pour que les Guinéens puissent se procurer du livre. Le prix auquel il est vendu en France, 14 euros reviendrait cher pour le lecteur guinéen. Pas moins de 150 000 fg. Vous vous rendez compte lorsqu’en Guinée toute marchandise est comparée au prix d’un sac de riz. Si 150.00 fg, le prix d’un roman peut lui permettre d’avoir 30 kilos de riz, eh bien il préfère dans ce cas penser à nourrir le ventre que l’esprit. L’instinct de conservation triomphe toujours sur tout autre besoin en dehors de celui de se nourrir, se vêtir et de s’abriter. Conséquence de la mal gouvernance très malheureusement.

Le roman Secret Désir est donc mis en vente depuis quand en France ?

Il est mis en vente en France le 3 décembre et disponible sur Amazone.fr, sur les principales librairies en ligne d’edilivre.com, à la rueducommerce.com (liste non exhaustive) et auprès de 3000 librairies et 10.000 point de vente via réseau DILICOM.

A quand le prochain roman ?

Je vous donne rendez-vous dans moins de deux mois inch’Allah !

Interview réalisée par Ibrahima S. Traoré

 

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