Censure

Nongo : Un stade sans fin

C’est l’une des plus belles bĂątisses Ă  Conakry. Le nouveau Stade de Nongo, inaugurĂ© il y a bientĂŽt deux ans, n’est toujours pas homologuĂ© par la Fifa. Et pour cause, de par l’irresponsabilitĂ© des autoritĂ©s sportives guinĂ©ennes, le stade ne rĂ©pond toujours pas aux normes internationales.

MalgrĂ© la vĂ©tustĂ© du mythique Stade du 28 septembre, l’unique stade qui abrite les grands Ă©vĂ©nements sportifs en GuinĂ©e depuis des dĂ©cennies, les ministres des Sports se succĂšdent, ainsi que leurs promesses mais, la finition de ce joyau architectural peine encore Ă  ĂȘtre une rĂ©alitĂ©.

’’Quand j’arrivais Ă  la tĂȘte du ministĂšre des Sports, j’avais promis de rendre ce stade opĂ©rationnel. Ce pari est gagnĂ©, parce que les travaux sont dĂ©jĂ  en cours et nous aurons le stade Ă  notre disposition en juillet ’’, avait indiquĂ© l’actuel ministre des Sports, Bantama Sow Ă  la RTG (Radio tĂ©lĂ©vision guinĂ©enne) le 2 mai dernier, lors de la reprise des travaux de finition, arrĂȘtĂ©s juste aprĂšs la remise officielle des clefs du stade aux autoritĂ©s guinĂ©ennes par la Chine.

Quelques semaines avant cette annonce de Bantama, le prĂ©sident guinĂ©en, Alpha CondĂ© avait promis aux dirigeants sĂ©nĂ©galais qu’il avait reçus en audience le lendemain du match SĂ©nĂ©gal-AngolaÂč Ă  Conakry, que leur sĂ©lection allait jouer son prochain match en juin dans le nouveau Stade de Nongo.

L’actuel ministre de la Jeunesse, de l’Emploi Jeune et des Sports, Bantama Sow, actuellement plus impopulaire que le mot, a toujours du mal, depuis sa nomination, Ă  jouer le vĂ©ritable rĂŽle d’un ministre de la RĂ©publique. Entre promesses non tenues et l’absence de toute politique et d’une stratĂ©gie efficace pour remettre le sport guinĂ©en sur les rails, Bantama Sow est en train de se rĂ©vĂ©ler comme Ă©tant le ministre des Sports le plus incompĂ©tent dans l’histoire rĂ©cente de la GuinĂ©e. L’homme ne fait aucun effort visible auprĂšs de l’Etat pour mobiliser les moyens financiers permettant la finition du stade de Nongo.

En juin dernier, les SĂ©nĂ©galais ayant compris que la finition du stade de Nongo n’était pas pour demain, ont dĂ©localisĂ© leurs derniers matchs au MarocÂČ. ’’Avec tout le respect que j’ai pour la GuinĂ©e, je pense que le SĂ©nĂ©gal doit aller jouer au Maroc
’’, avait indiquĂ© l’ancien dĂ©fenseur des Lions du SĂ©nĂ©gal, Ferdinand Coly, interrogĂ© sur la question par nos confrĂšres de StarAfrica. ’’Au Maroc, il y a les infrastructures devant permettre aux Lions de bien prĂ©parer la rencontre.’’, avait-t-il ajoutĂ©.

Durant son passage Ă  la tĂȘte du DĂ©partement des sports, l’ex-ministre des Sports, Titi Camara avait lui aussi promis d’achever ce complexe. Promesse non tenue jusqu’à son Ă©viction du gouvernement.

SituĂ© dans le quartier du mĂȘme nom, en banlieue de la capitale Conakry, le coĂ»t financier du stade de Nongo dont les travaux ont dĂ©marrĂ© le 18 septembre 2007, s’élĂšve Ă  un peu plus de 50 millions USD. Fruit de la coopĂ©ration Chino-GuinĂ©enne, c’est une infrastructure de 50 milles places assises, dotĂ©e d’une piste de 4.400 m d’athlĂ©tisme avec un terrain annexe et un Parking de 536 vĂ©hicules, le tout sur une superficie de 24 hectares. Au dĂ©part, la fin des travaux Ă©tait prĂ©vue pour mars 2010.

Pour l’instant, le stade de Nongo est loin d’ĂȘtre opĂ©rationnel. Il reste Ă  faire une clĂŽture, Ă  mettre des garde-fous pour sĂ©curiser le public dans les tribunes
etc. Dans la configuration actuelle, il suffit d’une bousculade pour tomber dans le vide, ce qui pourrait avoir des effets aux consĂ©quences Ă©normes.

Pendant ce temps, la Féguifoot songe à lancer un championnat national pro ou semi-professionnel sous peu.

En effet, Ă  quoi bon avoir un tel championnat si nous n’avons pas de stades rĂ©pondant aux normes minimales ? Pourquoi l’Ă©lan fructueux des mĂ©cĂšnes qui investissent prĂ©sentement dans certains clubs locaux n’encourage pas l’État Ă  construire des infrastructures sportives adĂ©quates ? À quoi bon avoir un stade flambant neuf, s’il n’est pas opĂ©rationnel ?

Avec autant de promesses non-tenues et de semblants d’efforts, on ne peut que souhaiter la finition de ce complexe pour le plus grand bonheur du public sportif guinĂ©en.

Source : Guineefoot