Le Conseil national de transition (CNT), organe lĂ©gislatif, mis en place Ă la faveur des accords de Ouagadougou signĂ©s par la classe politique guinĂ©enne en janvier 2010, aprĂšs la mise Ă l’Ă©cart du chef de la junte de Dadis Camara, a bouclĂ© sa mission.
L’adoption de la loi des finances 2014 a Ă©tĂ© la derniĂšre tĂąche accomplie par les 157 conseillers de l’institution. Ceux-ci peuvent dĂ©sormais se retirer avec le sentiment du devoir accompli. C’est en tout cas ce que son vice-prĂ©sident Mamadou Saliou Camara, qui a abordĂ© la question ce mardi lors d’un entretien sur les antennes d’une radio locale a fait comprendre Ă l’opinion.
Mais avec ce retrait conforme Ă la lĂ©gislation guinĂ©enne, un fait alimente en ce moment la chronique. Cela concerne ce fameux ticket de sortie que le CNT aurait « sollicité » auprĂšs du gouvernement, de façon informelle. Il s’agit en fait de gratifier si possible chacun des conseillers membres du CNT, de 300 millions de francs guinĂ©ens soit environ 30 mille euros.
La question dĂ©fraie la chronique et des commentaires teintĂ©s de passion circulent dans la citĂ©, estimant que les conseillers en feraient trop, en exigeant ce montant faramineux. Mais la prĂ©sidente du Conseil national de transition Rabiatou SĂ©rah Diallo, se dĂ©fend en disant que ce n’est pas une exigence de la part des conseillers, et que c’est l’ancien prĂ©sident de la transition le gĂ©nĂ©ral SĂ©kouba KonatĂ©, qui avait promis de gratifier les membres du CNT, une fois que leur mission sera achevĂ©e.
Une mission qui ne devait excĂ©der six mois. Mais qui finalement s’est Ă©tendue sur quatre ans. Compte tenu du temps mis pour la tenue du scrutin prĂ©sidentiel et des Ă©lections lĂ©gislatives. Une situation provoquĂ©e par les difficultĂ©s que la classe politique guinĂ©enne avait Ă s’entendre autour des conditions d’organisation de ces votes.
La prĂ©sidente du CNT rappelle dans son argumentaire qu’il ne faudrait pas perdre de vue l’Ă©norme tĂąche abattue par son institution, qui a procĂ©dĂ© Ă l’adoption d’une soixantaine de lois et protocoles d’accords, durant les quatre ans. A cela il faut souligner le fait que le gouvernement de la transition, qui Ă©tait pilotĂ© par Jean-Marie DorĂ©, en tant que Premier ministre et chef du gouvernement avait lui bĂ©nĂ©ficiĂ© de 500 millions de francs guinĂ©ens par ministre soit 50 mille euros.
Pour le moment aucune rĂ©action gouvernementale n’a Ă©tĂ© enregistrĂ©e au sujet de ce ticket de sortie.
Il faut noter que pour mener Ă bien sa mission le CNT avait misĂ© sur la formation de ses conseillers, qui avaient bĂ©nĂ©ficiĂ© d’une remise Ă niveau. Le Conseil avait centrĂ© ses actions autour de 9 commissions de travail, dont la commission constitutionnelle, dont la mission a Ă©tĂ© de peaufiner la loi fondamentale. La commission du code Ă©lectoral a aussi jouĂ© un rĂŽle majeur dans l’organisation des Ă©lections qui se sont dĂ©roulĂ©es en GuinĂ©e depuis 2010.
MalgrĂ© ces efforts, l’opposition guinĂ©enne accuse le Conseil national de transition de n’avoir Ă©tĂ© qu’une chambre d’enregistrement, au service du gouvernement. Ce ton acerbe adoptĂ© vis-Ă -vis du Conseil est survenu suite Ă la dĂ©cision du prĂ©sident CondĂ© de faire adopter la loi des finances 2014 par cette institution, aprĂšs l’Ă©lection d’une nouvelle assemblĂ©e nationale.
Le gouvernement guinĂ©en s’est dĂ©fendu en insistant sur la nĂ©cessitĂ© de cette dĂ©marche, qui visait Ă Ă©viter que la non- adoption avant le 1er janvier 2014 de cette loi des finances ne compromette les relations de la GuinĂ©e avec les institutions de Bretton Woods, dont elle est soumise au programme. PrĂ©cisant que s’il fallait attendre l’installation de la nouvelle assemblĂ©e prĂ©vue pour ce 13 janvier, l’Ătat guinĂ©en allait se retrouver dans le schĂ©ma du 12Ăšme provisoire, qui signifie que le prĂ©sident Alpha CondĂ© allait alors lĂ©gifĂ©rer par ordonnance pour tout ce qui est relatif Ă des dĂ©penses de l’Ătat dans ce laps de temps. Ce qui ne serait pas de la bonne apprĂ©ciation des experts du Fonds monĂ©taire et de la Banque mondiale.
Xinhua