Censure

Elie Kamano : patriote ou imposteur ?

Pour ĂȘtre honnĂȘte, reconnaissons Ă  Elie Kamano le talent de bon chanteur reggae. MĂȘme s’il a toujours du mal Ă  se donner le nom Ă  la hauteur de son talent. Avec ses jolis textes, Elie ne peut malheureusement Ă  lui seul remplir le Palais du peuple comme un certain Takana, Banlieuz’art ou encore Instinct Killers. Des stars de la musique urbaine qui n’ont pas besoin de dĂ©capoter leurs voitures pour drainer la foule de fans vers elles.

C’est donc apparemment en quĂȘte de cette notoriĂ©tĂ© qu’il n’a pu avoir dans la musique qu’Elie se lance dans une communication virulente prĂȘt-Ă -porter importĂ©e notamment du SĂ©nĂ©gal  qui, Ă  bien des Ă©gards Ă©tait dans un contexte diffĂ©rent que le nĂŽtre, quand  des jeunes ont lancĂ© le mouvement ‘‘Y en a marre !’’.  Pour faire partir un Abdoulaye Wade qui s’obstinait Ă  rempiler Ă  la tĂȘte de son pays, quitte Ă  faire des arrangements avec la Constitution.

A l’aveuglette, on va dire, Elie aprĂšs un sĂ©jour Ă  Dakar,  met en place un ‘’Je n’en veux plus’’ pour selon lui, faire partir Alpha CondĂ© en 2015. Question : comment, en mal de popularitĂ©, va-t-il s’y prendre ? L’astuce est, Ă  n’en pas douter, d’envahir les mĂ©dias et crĂ©er des situations qui le victimisent.

La plus belle ? C’est quand Elie dĂ©nonce une tentative de corruption dont il aurait fait l’objet. Et voici comment Ă  ses dires cette tentative s’est dĂ©roulĂ©e. ‘‘Alpha CondĂ© a voulu que je vienne chanter KalĂ©ta, il y a trois mois de cela. Ils m’ont donnĂ© 40 millions pour que j’aille chanter devant lui Ă  KalĂ©ta, j’ai bouffĂ© l’argent et j’ai refusĂ© de partir. Je ne suis pas un vendu. Mais ils voulaient forcĂ©ment que je prenne l’argent et je l’ai pris. Ils m’ont fait signer un contrat et j’ai dit ok. Ensuite j’ai refusĂ© de partir. Ils peuvent me poursuivre oĂč? C’est l’argent du contribuable, c’est l’argent du GuinĂ©en. C’est pour vous dire qu’ils ont suffisamment d’argent pour fermer la bouche des  gens. Ils se disent, donnez-lui 40 millions pour fermer sa gueule. Rien ne pourra acheter mon patriotisme et mon amour pour la GuinĂ©e’’.

Voici ce que notre rastaman en manque d’inspiration sur ce coup appelle tentative de corruption ! Une ‘‘corruption’’ sur base de contrat de prestation dĂ»ment signé ? En rĂ©alitĂ© le gars a fait un dĂ©tournement de fonds publics. Point barre. S’il Ă©tait patriote, il aurait certainement rendu l’argent au trĂ©sor public. Parce qu’il reconnait n’avoir pas chantĂ©. Se dire patriote aprĂšs un tel acte, frise de  l’imposture. Et ce n’est pas du lourd, Elie. Un point c’est pouĂ© comme rasta


Ibrahima S. Traoré