La Coordination nationale de lutte contre Ebola peine Ă appliquer lâĂ©tat dâurgence sanitaire. Cette incurie a pour consĂ©quence dâentretenir des foyers dâĂ©pidĂ©mie provoquĂ©s par des contacts dont le suivi connait des failles.
On ne le dira jamais assez, la rĂ©ticence des populations de certaines localitĂ©s Ă toute intervention des Ă©quipes anti-Ebola favorise la propagation de lâĂ©pidĂ©mie.
Cette rĂ©ticence sâobserve mĂȘme dans la capitale, oĂč les autoritĂ©s se sont heurtĂ©es jeudi dernier au refus des habitants du quartier de Yimbaya Bougie, un quartier de la commune de Matoto de permettre la construction dâun centre de traitement Ebola.
La cĂ©rĂ©monie de pose de la premiĂšre pierre de la construction de cette infrastructure fut ajournĂ©e, face Ă la protestation des populations. Le prĂ©sident Alpha CondĂ© qui devait rallier les lieux fut contraint dây renoncer. Câest alors quâil a instruit son Premier ministre Mohamed SaĂŻd Fofana de prendre langue avec les populations de la commune de Matoto, histoire de les amener Ă adhĂ©rer au projet.
Dans la foulĂ©e, le Premier ministre a Ă©changĂ© avec les habitants de la zone, autour de lâutilitĂ© de la dĂ©localisation du centre de traitement anti-Ebola basĂ© dans lâenceinte du CHU Donka pour ce nouveau site quâil juge ââmieux appropriĂ©.ââ
Puis ce fut le tour du gouverneur Soriba Sorel Camara de prendre la relĂšve dans le cadre de cette opĂ©ration de sensibilisation en faveur de la mise en Ćuvre de ce projet.
Cette manifestation survenue dans ce quartier de la banlieue de Conakry avait Ă©tĂ© prĂ©cĂ©dĂ©e dâun autre incident similaire, qui avait vu des habitants de Wanindara, un quartier de la commune de Ratoma, opposer leur refus  à lâinhumation par la Croix rouge dâune victime dâEbola dans un cimetiĂšre situĂ© dans le dit quartier.
Il ya de cela une semaine.
Lâenterrement avait Ă©tĂ© fait sur fond de tension. Les populations avaient mĂȘme incendiĂ©  un vĂ©hicule de la Croix rouge, dans leur furie. Et de peur que la situation ne dĂ©gĂ©nĂšre davantage, le gouvernement avait dĂ©pĂȘchĂ© nuitamment une Ă©quipe de fossoyeurs sur les lieux pour dĂ©terrer le corps de la victime, pour une inhumation au grand cimetiĂšre de la capitale. Le tout sâest dĂ©roulĂ© sous la supervision du ministre de la SantĂ© et de lâhygiĂšne publique Dr RĂ©my Lamah.
Cet incident sâest produit alors que Dr Sakoba KĂ©ita, coordinateur national de lutte contre le virus Ebola venait  de lancer un appel aux leaders religieux, les appelant à jouer pleinement leur partition dans le combat contre la rĂ©ticence des populations à lâĂ©gard des Ă©quipes anti-Ebola.
Cet appel lancĂ© aprĂšs la visite du prĂ©sident français en GuinĂ©e, illustre lâimpuissance des autoritĂ©s Ă arriver Ă bout  des rĂ©ticences des populations.
Câest le lieu de noter que le prĂ©sident CondĂ© avait  annoncé devant François Hollande que la force allait ĂȘtre dorĂ©navant employĂ©e dans la lutte contre Ebola. Mais câest toujours le statut quo, et les rĂ©ticences ne sont pas totalement vaincues.
Dans la situation épidémiologique publiée le 6 décembre par la Coordination nationale de riposte contre Ebola et ses partenaires techniques, on note 17 foyers actifs. Des foyers qui se situent principalement en Guinée forestiÚre, en Haute Guinée et en Basse Guinée.
Depuis la dĂ©claration de lâĂ©pidĂ©mie en mars 2014, jusquâĂ la date du 04 dĂ©cembre la GuinĂ©e a enregistrĂ© 2199 cas dont 1373 dĂ©cĂšs soit 62, 4% rĂ©partis comme suit: cas confirmĂ©s: 1963 dont 1158 dĂ©cĂšs soit 58, 9%, cas probables : 215 dont 215 dĂ©cĂšs et cas suspects : 21. Et ce sont au total 728 personnes qui seraient sorties guĂ©ries des centres de traitement. Ce qui reprĂ©sente un taux de 37%.
 A noter enfin que les premiers essais cliniques seront effectuĂ©s Ă Gueckedou et Macenta, deux prĂ©fectures trĂšs touchĂ©es par la maladie dans le sud est du pays en fin dĂ©cembre. Il sâagit du favipiravir, un sĂ©rum produit au Japon.
In Le Démocrate, partenaire de guinée7.com