Censure

Après l’échec de Dalein : Le club des frondeurs s’agrandit

L’échec de Cellou Dalein Diallo lors de la présidentielle du 11 octobre dernier, lui a valu des critiques de certains cadres de l’Union des forces démocratiques de Guinée, dont Bah Oury,  premier vice-président du parti, qui semblent ainsi réclamer des comptes à leur candidat. Le club des frondeurs est en train de s’agrandir, ce malgré les menaces proférées par la direction de l’UFDG, de ne pas tolérer ceux se rendront coupables « disciplines.»

Cette levée de boucliers a amené la direction du parti à hausser le ton et à prononcer  des sanctions contre des frondeurs. C’est ainsi que  Mamadou Barry, cadre du parti et ancien membre du bureau exécutif de l’Union des forces démocratiques de Guinée a été exclu par la direction, tandis que le représentant du parti en Allemagne,  Lamine Diallo, a lui, écopé d’une suspension.

Ces cadres font partie de ceux qui reprocheraient à Cellou Dalein Diallo d’avoir pris part à un scrutin dont les conditions de transparence n’étaient pas garanties à l’avance. Ils trouvent que le président du parti a eu tort de cautionner cette « mascarade » électorale, qui n’aura fait que cautionner la réélection du président Condé.

Pour eux, le temps est venu de tirer les leçons de cette situation, et de situer les responsabilités, afin de permettre au parti de repartir du bon pied.

Cellou Dalein Diallo, arrivé deuxième avec 31 pour cent des voix peut trouver toutefois un peu de réconfort, à travers le soutien de certaines fédérations du parti basées en Amérique du nord et en Europe.

Ce samedi, lors de l’assemblée générale du parti qui s’est déroulée dans la banlieue de la capitale, les collaborateurs de Dalein ont fait lecture des lettres de « soutien » adressées à leur candidat par ces fédérations.

Lors de cette même assemblée générale, Fodé Oussou Fofana, l’un des vices présidents du parti, a prévenu les éventuels frondeurs, que la direction nationale prendra dorénavant ses responsabilités. Et qu’elle ne « tolérera aucune  indiscipline  de la part des militants ou  des responsables. »

Quant à ceux qui voudront changer de camp, pour migrer vers le parti au pouvoir, Fodé Oussou Fofana a déclaré que « la porte était  grandement ouverte pour eux. »

Cellou Dalein Diallo, qui se trouve à Dakar, depuis quelques jours, pour des raisons privées, accuse le pouvoir de vouloir « affaiblir » son parti, en allant piocher dans son électorat.

La sortie de Sékou Chérif Fadiga, porte-parole du parti, dans la presse, la semaine dernière, lors de laquelle, il a déclaré que Bah Oury ne devait pas s’arroger seul le titre de fondateur de l’UFDG, a provoqué l’ire dans le camp des frondeurs, qui ont vu rouge. La réplique n’a pas tardé. C’est ainsi que Mohamed Lamine Kéita, l’un des proches de Bah Oury s’est fendu d’une déclaration ans laquelle, on peut lire ceci : « dire que BAH Oury n’est pas fondateur de l’UFDG relève de la mauvaise foi et de la désinvolture d’un esprit en divagation. Mais c’est surtout une insulte pour ceux qui ont subi l’âpre dictature de Lansana Conté, pire si ces balivernes sont dites par ceux qui servaient de pieds pour marcher et d’yeux pour voir à son fameux régime. C’est pour dire en effet que Cheick Chérif FADIGA, même s’il jure par son Saint avant de montrer ses limites pour la notion de militantisme; ses propos relèvent de la bassesse d’esprit et de la malhonnêteté intellectuelle. »

Le vent de fronde est donc en train de gagner le principal  parti d’opposition, à la grande « satisfaction » sans doute de la majorité présidentielle, qui ne peut qu’en rire…

Aliou Sow/Le Démocrate

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