Le premier vice-prĂ©sident de lâUnion des forces dĂ©mocratiques de GuinĂ©e (UFDG), Bah Oury sâest engagĂ© dans un combat pour sa survie politique, face Ă Cellou Dalein Diallo, quâil entend «trimbaler» en justice, aprĂšs avoir Ă©tĂ© exclu du parti, et accusĂ© du meurtre du journaliste Mohamed Diallo.
Lors de lâassemblĂ©e gĂ©nĂ©rale ordinaire de lâUnion des forces dĂ©mocratiques de GuinĂ©e (UFDG), qui sâest dĂ©roulĂ©e samedi dernier au siĂšge du parti Ă Commandanyah, le bras de fer engagĂ© avec le premier vice-prĂ©sident du parti, Bah Oury, qui sâest vu exclure par une dĂ©cision quâil conteste, a Ă©tĂ© abordĂ©.  MĂȘme si Cellou Dalein Diallo et son entourage tentait de minimiser lâeffet de cette brouille. PrĂ©fĂ©rant parler de Bah Oury au passĂ©, et dans les divers. Comme si le premier vice-prĂ©sident de lâUFDG avait quittĂ© le parti pour de bon. Et que ce dĂ©part nâaurait aucune incidence sur la vie du parti. Pour justifier sa dĂ©cision dâavoir exclu M. Bah, Dalein sâabrite derriĂšre lâargument selon lequel, câest le prĂ©sident Alpha CondĂ© qui tirerait les ficelles, en instrumentalisant le premier vice-prĂ©sident, afin quâil dĂ©stabilise cette formation politique qui assure le leadership au niveau de lâopposition.
Durant cette assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale, des voix se sont Ă©levĂ©es pour clouer Bah Oury au pilori, en le traitant « dâingrat ». El hadj Kabirou, un des mĂ©cĂšnes du parti, a reconnu avoir versĂ© des subsides Ă Bah Oury, durant son exil, Ă la demande de la direction du parti. Des faveurs dont il aurait Ă©galement bĂ©nĂ©ficiĂ© de la part dâautres militants du parti, vivant en Asie, notamment. Pour ces gens, balayer tout cela dâun revers de la main, ne relĂšverait que de lâingratitude.
Bah Oury, pour sa part a lâair dâĂȘtre droit dans ses bottes, ce, malgrĂ© lâĂ©preuve quâil traverse depuis son retour au bercail. Avec le divorce qui semble dĂ©sormais consommĂ© avec la direction de lâUFDG, qui le considĂšre comme un alliĂ© du pouvoir. Dalein et ses proches seraient mĂȘme allĂ©s jusquâĂ lâaccuser dâĂȘtre lâauteur du coup de feu mortel qui a visĂ© le journaliste Mohamed Diallo, le 5 fĂ©vrier dernier devant le siĂšge du parti. Bah Oury, qui nâentend pas baisser les bras, sâest lancĂ© dans une lutte pour la survie. Câest dans cette optique, quâil a dĂ©posĂ© une plainte au prĂšs du dĂ©partement de lâAdministration du territoire et de la dĂ©centralisation, pour « violation de la charte des partis », suite Ă son « exclusion » des instances du parti. Bah Oury a Ă©galement saisi les tribunaux pour « diffamation » contre sa personne. Une plainte qui vise personnellement Cellou Dalein Diallo.
Comme il lâa dĂ©clarĂ© la semaine derniĂšre dans la presse, le premier vice-prĂ©sident de lâUFDG pense que son parti doit assainir ses rangs. « Le changement de gouvernance, de leadership est inscrit dans le processus naturel des choses et quoiquâils fassent le changement au sein de lâUFDG se fera parce que ça va dans le sens de lâhistoire, et câest une trajectoire immuable », a-t-il soulignĂ©.
Dans cette guerre des ego qui frise la « mĂ©galomanie », Bah Oury sait sans doute quâil joue sa survie politique, dans un environnement qui lui est « dĂ©favorable. » Le camp adverse ayant rĂ©ussi Ă dorer la pilule aux militants, sur son exclusion. La question quâon se pose en ce moment est de savoir si Bah Oury est fini ? Seule lâissue de cet imbroglio politico-judiciaire pourra fournir la rĂ©ponse Ă cette question.
Aliou Sow in Le Démocrate, partenaire de guinee7.com