Les Jeux olympiques 2016 se terminent et nous n’aurons pas de mĂ©daille cette
année malgré les efforts de nos courageux compétiteurs nationaux ! Mais
fĂ©licitons-les tout de mĂȘme et rassurons-les : il y a une vie aprĂšs le
stade.
Qui a-t-il donc de commun entre les athlÚtes guinéens Dansoko, Bangoura,
Dioulde Sow, Keita et Camara ? Et bien ils ont simplement plus de chance de
prospérer socialement grùce à leur expérience sportive au plus haut niveau.
En effet, les qualitĂ©s forgĂ©es par l’effort se rĂ©vĂšlent un atout dans la
construction d’une carriĂšre. En clair, les athlĂštes d’aujourd’hui feront les
grands managers de demain. Ce n’est pas un hasard si les entreprises
courtisent ces machines à gagner. Les qualités exigées pour devenir cadre ou
dirigeant sont précisément celles des grands sportifs, dont la principale
est la confiance en soi. Mais aussi la détermination, la dureté au travail,
et l’accomplissement personnel pour servir le groupe, qui sont des qualitĂ©s
rĂ©guliĂšrement citĂ©es comme Ă©tant recherchĂ©es par les chasseurs de tĂȘtes.
Finalement, seuls les objectifs de nos champions changent, les bénéfices
remplacent les bons chronos.
Les étudiants sans expérience professionnelle peuvent aussi mettre en avant
un curriculum vitae sportif. Cela les servira lors des entretiens
d’embauche. Les valeurs portĂ©es par le sport trouvent leur application dans
la vie professionnelle. Les entreprises le savent et à C.V. équivalent, se
tourneront vers l’athlĂšte demandeur d’emploi, au dĂ©triment du commun des
mortels. Les sportifs de haut niveau sont réputés savoir bien communiquer
leur motivation à leurs équipes, expliquer clairement les objectifs et se
donner les moyens de les atteindre. De maniĂšre surprenante, les experts
affirment que c’est bien l’expĂ©rience de la dĂ©faite chez le sportif qui lui
permet d’acquĂ©rir un sens profond du rĂ©alisme et de la nĂ©cessitĂ© d’agir en
groupe pour compenser les lacunes individuelles. Ce sens du groupe, cette
endurance Ă l’Ă©preuve, en font des managers hors pair, puissants et
conquĂ©rants lorsqu’il s’agit de remporter des parts de marchĂ©. Et ils vivent
plus heureux ! 47% des Ă©tudiants-athlĂštes objet d’une rĂ©cente Ă©tude sont
factuellement considérés comme prospÚres et heureux contre seulement 40%
pour les étudiants ne pratiquant pas la compétition sportive ; sont jugées
plusieurs dimensions de leur vie, comme leur nombre d’amis, leurs finances,
la qualité de leurs relations amoureuses, leur santé, etc. Les femmes ne
sont pas en reste. 74% des working girls admettent que le sport est l’un des
facteurs de leur avancement de carriĂšre. Elles s’entourent mieux, fondent
des équipes plus soudées et savent les motiver ; pour finir, elles vont au
bout des choses. Un dynamisme qui se traduit par un meilleur salaire,
puisqu’en moyenne, ces femmes gagnent mieux leur vie que celle n’ayant pas
pratiqué de sport à un haut niveau avec une différence de revenus annuels de
prĂšs de 7%, loin d’ĂȘtre nĂ©gligeable. On ne compte plus les sucess stories de
sportifs de haut niveau finissant chefs d’entreprises, consultants rĂ©putĂ©s
ou ministres. Leur ténacité, leur talent à fédérer et la sympathie naturelle
qu’ils dĂ©gagent peuvent mĂȘme leur permettre de gagner une importante
Ă©lection. Vous aurez tous en mĂ©moire l’ex bodybuilder Arnold Scharweneger
qui a tout de mĂȘme terminĂ© gouverneur de Californie, excusez du peu. Basile
Boli sera en France SecrĂ©taire GĂ©nĂ©ral UMP (aujourd’hui Les RĂ©publicains) en
charge du développement, Roger Milla finira lui nommé ambassadeur du
Cameroun, etc.
Parlant de bodybuilding, le hasard du calendrier fait bien les choses. Alors
que nous devions boucler cet article vous présentant les qualités
managériales des grands sportifs, un magazine sortait justement sur son site
internet les photos tout en muscles du maintenant trĂšs fameux Romain Girbal,
directeur d’une entreprise miniĂšre dans le pays. Un directeur au physique
impressionnant, il faut en convenir. C’est que le jeune entrepreneur rĂ©vĂšle
involontairement sur ces photos une facette plus positive, mais bien moins
connue de son histoire. En effet, Romain Girbal a terminé vainqueur du
concours de fitness 2011 au royaume uni. Encore aujourd’hui il enchaĂźne les
sessions de tennis, lorsqu’il ne pratique pas le rugby semi-professionnel et
les sports de combat. Il faut dire que le fitness est la nouvelle activité
phare de la jeunesse motivĂ©e et ambitieuse – les rĂ©seaux sociaux sont
submergés des exploits des jeunes adultes ayant la culture du sport et de la
safe food. LĂ encore, on sent tout le potentiel que peuvent apporter les
disciplines sportives dans la gestion de carriĂšre des jeunes loups du
business. « Je cours 3 fois par semaine », disait-il en interview il y a peu,
« pour entretenir la forme dans la vie comme dans les affaires ». « Le sport
m’a incontestablement aidĂ© dans ma vie professionnelle, en m’apportant une
grande confiance, de l’ambition, le goĂ»t de l’effort et le discernement » et
« une tĂȘte bien faite » insistait-il auprĂšs du journaliste belge. Le goĂ»t de
l’effort et la confiance en soi, Romain Girbal en a bien besoin en ce
moment. AttaquĂ© sur plusieurs sites internet guinĂ©ens, l’entrepreneur fait
face à une campagne de dénigrement sans précédent. Nous avons souhaité mener
l’enquĂȘte sur les affirmations de ses dĂ©tracteurs lues çà et lĂ dans la
Presse à scandale et aprÚs vérification, avons constaté que Romain Girbal
avait toujours son passeport, n’Ă©tait pas placĂ© sous contrĂŽle judiciaire, et
n’Ă©tait d’ailleurs pas non plus convoquĂ© au tribunal ! L’ayant contactĂ© ce
jour pour rĂ©diger cet article, il s’est exprimĂ© « je garde le sourire et je
vois que des tiers prennent ma défense et dénonce mes détracteurs ».
Malicieusement il poursuivra « J’Ă©vacue le stress par le sport, mĂȘme si ces
affaires prĂȘtent plutĂŽt Ă sourire qu’Ă rĂ©ellement inquiĂ©ter. J’ai de
l’endurance. Nous sifflerons bientĂŽt la fin de la partie ! » Vu la taille des
biceps du jeune directeur, nous ne nous risquerons pas Ă le contredire.
Pour vous et moi, le culte du corps, le culte du geste, l’esprit de
compĂ©tition, est souvent la plus petite dĂ©finition d’un succĂšs personnel.
Au-delà des stades et des compétitions, avoir une bonne hygiÚne de vie,
développer ses relations avec les autres, ses collÚgues, ses amis, sa
famille, c’est s’assurer une multitude de petites rĂ©ussites tous les jours.
Le sport aide à remporter ces médailles du quotidien, particuliÚrement dans
la vie professionnelle.
Oumar Bah