Censure

6 ans après, un procès doit être organisé pour les victimes de l’escadron mobile de Hamdallaye (FIDH)

(Conakry-Paris, 24 octobre 2016) – Le 18 mai 2012, aux côtés de 16 victimes d’actes de torture, la FIDH et l’OGDH avaient déposé une plainte avec constitution de partie civile auprès du Tribunal de première instance de Dixinn pour des faits de torture commis à l’encontre des plaignants à l’escadron mobile de Hamdallaye. L’information judiciaire ayant pris fin il y a déjà plus de deux ans, il est urgent qu’un procès soit organisé dans les meilleurs délais.

Le 23 octobre 2010, entre les deux tours de l’élection présidentielle, les personnes accompagnées par nos organisations avaient été arrêtées, arbitrairement détenues et torturées à l’Escadron de la gendarmerie mobile de Hamdallaye. Plusieurs hauts responsables politiques et militaires en fonction à l’époque des faits ont été formellement mis en cause. Il s’agit de l’ancien gouverneur de la ville de Conakry, M. Sékou Resco Camara, de l’ancien chef d’état-major du régime de la transition, M. Nouhou Thiam et du commandant Aboubacar Sidiki Camara dit « De Gaulle », ancien chef de la sécurité présidentielle, décédé en 2014, quelques mois après la fin de l’information judiciaire.

« L’information judiciaire, au cours de laquelle ont été inculpés M. Nouhou Thiam et M. Sékou Resco Camara, a pris fin le 26 juin 2014. Depuis, il n’a toujours pas été statué sur leur mise en accusation. Nos organisations appellent à une reprise de la procédure et au renvoi du dossier devant le tribunal compétent, faute de quoi l’inaction des autorités pourrait s’apparenter à un déni de justice », a déclaré Dimitris Christopoulos, président de la FIDH.

Nos organisations, constituées parties civiles aux côtés de près de 500 victimes dans plusieurs procédures judiciaires en cours, notamment celles concernant le massacre au stade du 28 septembre et les répressions de janvier et février 2007, appellent le gouvernement et les autorités judiciaires à réagir rapidement en faveur de la lutte contre l’impunité et du droit des victimes à la justice. L’organisation de ce procès, attendu de longue date, est un enjeu fort pour la crédibilité du système judiciaire guinéen.

« Nous sommes conscients des difficultés auxquelles le système judiciaire guinéen est confronté, et saluons les efforts de réforme qui ont été entrepris par le gouvernement. Cependant la lutte contre l’impunité doit être une priorité pour rétablir la confiance des justiciables envers la justice et faire du système judiciaire une institution forte, indépendante et impartiale », a déclaré Abdoul Gadiry Diallo, président de l’OGDH.

Source: FIDH

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