Conakry, le 22 DĂ©cembre 2016 – Sous la prĂ©sidence de son Excellence Monsieur le PrĂ©sident de la RĂ©publique, le Conseil des ministres a tenu sa session ordinaire ce jeudi 22 dĂ©cembre 2016 de 10h00 Ă 12h30, avec l’ordre du jour suivant :
1. Message de son Excellence Monsieur le Président de la République ;
2. Compte rendu de la session ordinaire du Conseil interministériel tenue le 20 décembre 2016 ;
3. Divers.
Au titre du premier point de lâordre du jour, Monsieur le PrĂ©sident de la RĂ©publique a demandĂ© au Gouvernement de prendre en compte toutes les possibilitĂ©s de financement offertes par nos partenaires au dĂ©veloppement dans les grands projets dâinvestissements pour optimiser lâutilisation de nos ressources internes et allĂ©ger la pression sur le Budget national de dĂ©veloppement.
Le Chef de lâEtat a insistĂ© pour que le Gouvernement veille Ă la qualitĂ© de la dĂ©pense publique. A ce titre, il a indiquĂ© que les rĂ©ponses Ă certaines prĂ©occupations exceptionnelles devaient certes tenir compte de lâurgence Ă satisfaire la demande sociale mais aussi des risques Ă adopter des mesures improductives et contraignantes Ă terme.
Le PrĂ©sident de la RĂ©publique a rappelĂ© aux membres du Gouvernement de favoriser la promotion et la responsabilisation des jeunes fonctionnaires, notamment ceux ayant bĂ©nĂ©ficiĂ© de renforcement de capacitĂ©s dans le cadre du programme « rajeunir et fĂ©miniser lâadministration ».
Le Chef de lâEtat a enfin demandĂ© au Gouvernement dâencourager la production industrielle locale en permettant aux unitĂ©s industrielles locales et aux artisans dâĂ©couler plus facilement les produits manufacturĂ©s en GuinĂ©e.
Le PrĂ©sident de la RĂ©publique a instruit les ministĂšres concernĂ©s Ă adopter les mesures nĂ©cessaires pour favoriser lâĂ©mergence dâun artisanat local fĂ©minin.
Au titre du deuxiĂšme point de lâordre du jour, Monsieur le Premier Ministre a introduit le compte rendu de la session ordinaire du Conseil interministĂ©riel tenue le 20 dĂ©cembre 2016.
Il a informĂ© de prime abord quâĂ titre exceptionnel, le Conseil interministĂ©riel a reçu M. JosĂ© Sulemane, ReprĂ©sentant RĂ©sident du FMI en GuinĂ©e, introduit par le Gouverneur de la Banque centrale, qui a fait un exposĂ© sur les points suivants :
âą Fonctions et Gouvernance du FMI ;
⹠La situation économique et financiÚre actuelle ;
⹠Le FMI et la Guinée.
Le reprĂ©sentant rĂ©sident a rappelĂ© que lâobjectif principal du FMI est :
ï§ La stabilitĂ© Ă©conomique Ă court terme ;
ï§ La stabilitĂ© du secteur financier et lâappui Ă la balance des paiements Ă travers diffĂ©rents instruments financiers et le dialogue politique avec les pays membres.
Le point dâorgue de lâexposĂ© a Ă©tĂ© la prĂ©sentation des diffĂ©rentes formes de coopĂ©ration que notre pays pourrait avoir avec le Fonds aprĂšs lâachĂšvement du cycle de revue du Programme AppuyĂ© par la FacilitĂ© Elargie de CrĂ©dit. Il sâagit de :
1. Programme suivi par les services du Fonds ;
2. Une nouvelle Facilité Elargie de Crédit ;
3. Un instrument de soutien Ă la Politique Economique et FinanciĂšre.
Le ReprĂ©sentant RĂ©sident a fait un bref aperçu de lâhistorique des relations entre notre pays et son Institution. Il a prĂ©cisĂ© que câest un Ă©vĂšnement dâimportance historique pour la GuinĂ©e dâavoir rĂ©ussi Ă achever le programme actuel aprĂšs neuf (9) tentatives enregistrĂ©es.
Au terme de son exposé les membres du conseil ont enrichi le débat en évoquant le cadre macroéconomique à moyen terme de la Guinée, notre politique monétaire et de taux de change, notre politique fiscale, nos réformes structurelles et la structuration de notre dette et sa viabilité.
A lâissu des Ă©changes, Monsieur le Premier a remerciĂ© le ReprĂ©sentant RĂ©sident du FMI pour la clartĂ© de son exposĂ© et rassurer son Institution de la disponibilitĂ© de la GuinĂ©e Ă renforcer nos relations bilatĂ©rales.
Conformément à son ordre du jour, le Conseil a ensuite entendu successivement :
AU TITRE DU COMPTE RENDU
La Ministre des Travaux Publics a fait un compte rendu relatif Ă la mise en Ćuvre du programme dâurgence dâentretien de la voirie de Conakry et certains axes des routes nationales.
Elle a rappelĂ© que suite au constat fait sur le niveau de dĂ©gradation du rĂ©seau routier national notamment pendant la saison des pluies passĂ©e, le PrĂ©sident de la RĂ©publique a instruit le gouvernement et en particulier le MinistĂšre des Travaux Publics de procĂ©der Ă la mise en place dâun programme dâurgence afin dâamĂ©liorer le niveau de service sur certains axes routiers du pays et de la capitale Conakry.
Pour ce faire, la Ministre a indiquĂ© que son dĂ©partement et ses services dĂ©concentrĂ©s dans les rĂ©gions administratives et au sein des cinq communes de la capitale ont menĂ© une campagne dâidentification et de programmation des tronçons prioritaires. Le choix de ces tronçons tient compte des critĂšres suivants :
ï§ Le niveau de dĂ©gradation ;
ï§ Le degrĂ© de frĂ©quentation des tronçons ;
ï§ Lâimportance des tronçons sur lâĂ©conomie nationale.
Les tronçons identifiés sont les suivants :
ï¶ VOIRIES DE CONAKRY
1. Corniche nord de Belle vue au Port
2. Corniche sud du Lycée Matam à UNICEF Guinée
3. Du carrefour Konstantin au Pont Dabondy
4. Assainissement de la cité Plazza Diamond
5. Du Centre Emetteur Ă Kaporo
6. Du MinistĂšre de la Ville Ă la route Niger (KA 028)
7. De lâAmbassade de France Ă la Banque UBA
8. De Gbessia aéroport à Matoto
ï¶ ROUTES NATIONALES
1. Coyah Kindia 82km
2. Kindia Mamou 135km
3. Mamou Dabola 150km
4. Mamou-Labé 150 km
5. Sérédou -Nzérékoré
6. Kankan- Mandiana 70km
7. Kankan-Kérouané- Beyla 255km
Elle a prĂ©cisĂ© quâun allĂšgement des procĂ©dures dâattribution des marchĂ©s et de dĂ©caissement des fonds a Ă©tĂ© sollicitĂ© afin de garantir une mise en Ćuvre rapide et efficace du programme. Câest dans ce cadre, quâune demande de dĂ©rogation, conformĂ©ment Ă lâarticle 37 du code des marchĂ©s publics, a Ă©tĂ© adressĂ©e Ă la Ministre de lâEconomie et des Finances afin de pouvoir passer les marchĂ©s par procĂ©dure restreinte concurrentielle.
La Ministre a rappelĂ© que le 24 Octobre 2016, une rĂ©ponse favorable a Ă©tĂ© obtenue de cette demande. Une liste restreinte des entreprises a Ă©tĂ© dressĂ©e sur la base des critĂšres liĂ©s Ă la prĂ©sence des entreprises et leurs installations Ă proximitĂ© des zones dâintervention ainsi que leur taille et lâurgence attachĂ©e au dĂ©marrage des travaux.
La ministre a indiquĂ© que sur la base de ces listes, un Dossier dâAppel dâOffres a Ă©tĂ© prĂ©parĂ© et transmis Ă chacune de ces entreprises. Dans ce Dossier dâAppel dâOffres, les travaux ont Ă©tĂ© classĂ©s par lot et chaque entreprise a eu le droit de soumissionner pour un ou plusieurs des dix (10) lots, mais ne peut ĂȘtre attributaire que dâun seul lot par catĂ©gorie de route et chaque lot devrait faire objet dâun contrat.
Au cours des débats, les observations ont essentiellement porté sur :
ï§ La problĂ©matique de la capacitĂ© financiĂšre et technique des sociĂ©tĂ©s bĂ©nĂ©ficiaires des marchĂ©s ;
ï§ Lâattribution de nouveaux marchĂ©s Ă des sociĂ©tĂ©s qui ont des contrats inachevĂ©s ;
ï§ La nĂ©cessitĂ© de programmer les travaux conformĂ©ment Ă lâenveloppe disponible en vue de les achever complĂštement ;
ï§ La nĂ©cessitĂ© dâamĂ©liorer le processus de passation de marchĂ© et de renforcer les dispositifs de contrĂŽle mis en place.
Au terme des dĂ©bats, le Conseil a recommandĂ© la poursuite des travaux dâurgence conformĂ©ment au calendrier de rĂ©alisation des ouvrages prĂ©vus dans les diffĂ©rents contrats. Le conseil a ensuite invitĂ© la Ministre en charge des Tavaux publics Ă produire une situation des entreprises intervenant dans le programme dâurgence, en relation avec les Ministres en charge des Finances et du Budget.
AU TITRE DE LA COMMUNICATION
Le Gouverneur de la Banque Centrale de la RĂ©publique de GuinĂ©e (BCRG) a fait une communication relative Ă la mobilisation dâemprunts obligataires destinĂ©s au financement des travaux routiers dâurgence.
Il a indiquĂ© que lâEtat guinĂ©en souhaite mobiliser des ressources sur le marchĂ© financier national en vue du financement de lâentretien des voiries de Conakry et de diffĂ©rents axes routiers du pays. A ce titre, des rĂ©unions de travail se sont tenues entre lâAssociation Professionnelle des Banques et la BCRG Ă lâeffet de dĂ©terminer la mesure dans laquelle les Banques peuvent souscrire Ă cet emprunt.
Le Gouverneur de la Banque Centrale a informĂ© quâau cours dâune autre rĂ©union tenue Ă la PrĂ©sidence en prĂ©sence du Ministre dâEtat chargĂ© du Partenariat Public PrivĂ©, du Ministre Directeur de Cabinet Ă la PrĂ©sidence de la RĂ©publique, de la Ministre de lâEconomie et des Finances, de Madame la Ministre du Plan et de la CoopĂ©ration Internationale, du Ministre du Budget, de lâAdministrateur GĂ©nĂ©ral du ContrĂŽle des Grands Projets et des MarchĂ©s Publics, et du SecrĂ©taire GĂ©nĂ©ral du MinistĂšre des Travaux Publics, le principe a Ă©tĂ© dĂ©finitivement arrĂȘtĂ©.
Il a précisé que le montant de cet emprunt obligataire est estimé à GNF 500 milliards.
Il a rappelĂ© que dans le passĂ©, deux opĂ©rations dâĂ©mission dâemprunt obligataire ont eu lieu sur le marchĂ© guinĂ©en. La premiĂšre est celle de 2003 au cours de laquelle la BCRG a jouĂ© le rĂŽle de garant. Pour cette premiĂšre Ă©mission, le montant Ă©tait de GNF 40 milliards Ă un taux de 14,5% sur trois (3) ans.
La seconde est celle de juillet 2015. Pour cette derniÚre émission, le montant initial était de GNF 400 milliards à un taux de 12% sur trois (3) ans. Ce montant avait été finalement porté à GNF 550 milliards.
Il a rappelĂ© quâun emprunt obligataire est un instrument financier qui :
– Est contractualisĂ© par une personne morale, lâĂ©metteur (Etat, collectivitĂ© publique, entreprise publique ou privĂ©e, banque, organisation gouvernementaleâŠ) ;
– PrĂ©voit le versement dâun intĂ©rĂȘt semestriel ou annuel ;
– Fixe un remboursement du capital en un certain nombre dâannĂ©e.
Il a rappelĂ© que le cadre rĂ©glementaire des Ă©missions obligataires existe depuis 2015. En effet, le 8 juin 2015, la BCRG a fait une instruction sur lâappel public Ă lâĂ©pargne pour rĂ©glementer toute Ă©mission obligataire sur le marchĂ© financier.
Au cours des dĂ©bats, lâessentiel des observations ont portĂ© sur :
– La nĂ©cessitĂ© de faire participer les opĂ©rateurs Ă©conomiques et autres particuliers Ă lâopĂ©ration des souscriptions aux Bons du TrĂ©sor (BDT) ;
– Le recours Ă lâemprunt obligataire pour financer les urgences du Gouvernement ;
– La nĂ©cessitĂ© de rĂ©formes pour parvenir aux emprunts obligataires sur titres vifs.
Au terme des dĂ©bats, le Conseil a recommandĂ© la mise en place dâune commission comprenant les ministres en charge des Finances, du Budget, du Plan et le Gouverneur de la Banque centrale avec la Directrice de Cabinet de la Primature en vue de finaliser le processus.
En application de cette recommandation, une rĂ©union sâest tenue au MinistĂšre du Plan et de la CoopĂ©ration Internationale regroupant les ministres en charge du Plan, des Finances, des Travaux publics et le Gouverneur de la BCRG avec la Directrice de cabinet de la Primature. Les conclusions de cette rĂ©union ont Ă©tĂ© transmises au Premier Ministre en vue de diligenter les modalitĂ©s de lancement de lâEmprunt.
AU TITRE DES DIVERS
Le Ministre de la Fonction Publique a fait Ă©tat de la dĂ©claration de lâintersyndicale de lâEducation FSPE/SLECG qui porte sur plusieurs points invitant le Gouvernement Ă prendre les dispositions pour les satisfaire.
Le Ministre de lâElevage a informĂ© le Conseil du conflit entre agriculteurs et Ă©leveurs ayant causĂ© un (1) mort dans le camp des agriculteurs dans la zone de Foumbadou, PrĂ©fecture de Beyla, suite Ă la transhumance dâanimaux venant dâautres pays de la sous-rĂ©gion.
Le Ministre de la SantĂ© a informĂ© le Conseil que 3 705 000 enfants ont Ă©tĂ© vaccinĂ©s au cours de la derniĂšre campagne de lutte contre la poliomyĂ©lite. Il a Ă©galement Ă©voquĂ© lâapplication du statut particulier du personnel de la SantĂ©.
Le Ministre de lâEnseignement SupĂ©rieur a Ă©voquĂ© la situation du statut particulier des enseignants et mĂ©decins chercheurs.
Le Ministre Directeur de Cabinet de la Présidence a présenté le calendrier de mise en congé des membres du Gouvernement et leur intérim pour validation. Le calendrier prévoit deux périodes de vacances alternées entre décembre 2016 et janvier 2017. Pendant ces périodes, le Ministre Directeur de Cabinet de la Présidence, le Secrétaire Général du Gouvernement, en relations avec le Premier Ministre, resterons en place et pourrons faire appel à tout membre du Gouvernement pour les nécessités de services.
Avant de lever la sĂ©ance, le PrĂ©sident de la rĂ©publique a donnĂ© des informations sur lâĂ©tat des relations bilatĂ©rales entre la GuinĂ©e et plusieurs autres Etats.
Le Conseil des Ministres
Transmis par la Cellule de Communication du Gouvernement