Censure

Urgent/Les ONG de défense des droits de l’Homme réagissent à l’extradition de Toumba Diakité

(Conakry-Paris, 12 mars 2017) – La procédure d’extradition d’Aboubacar Sidiki Diakité dit « Toumba » qui était en cours depuis son arrestation à Dakar le 16 décembre 2016, s’est enfin conclue, le 12 mars 2017, par son transfèrement à la Maison centrale de Conakry. L’extradition en Guinée de « Toumba », qui était en fuite depuis 7 ans, constitue un signal puissant en faveur de la lutte contre l’impunité en Afrique de l’Ouest. Elle témoigne en outre de la détermination du gouvernement guinéen à tenir le procès du 28 septembre, comme il s’y est engagé. 

« L’extradition de Toumba en Guinée et son incarcération à la Maison centrale de Conakry démontrent aux victimes que la justice guinéenne a la volonté de s’attaquer à l’impunité, et d’organiser le procès crédible que nous attendons depuis 7 ans. Nous souhaitons maintenant que le procès s’ouvre avant le prochain anniversaire du massacre », déclare Asmaou Diallo, présidente de l’AVIPA.

Nos organisations se félicitent que des mesures spécifiques aient été prises à la Maison d’arrêt de Conakry pour assurer la sécurité de « Toumba » en détention et appellent les autorités à garantir pleinement sa sécurité.

Aboubacar Sidiki Diakité pourra, dans les prochains jours, être formellement inculpé et interrogé par les juges d’instruction en charge du dossier. Une fois cet acte accompli, il est essentiel que l’instruction soit clôturée le plus rapidement possible, afin que les autorités puissent se conformer à leur engagement de tenir le procès en 2017.

« Le transfèrement de Toumba du Sénégal en Guinée est une vraie victoire pour nos organisations et les victimes qui recherchent la justice depuis plus de 7 ans. C’est aussi une avancée importante pour la coopération judiciaire sous-régionale. Nous félicitons le Sénégal et la Guinée pour avoir rendu ce transfèrement possible » affirme Dimitris Christopoulos, président de la FIDH.

L’extradition du capitaine Aboubacar Sidiki Diakité dit « Toumba » repose la question de la présence au procès du 28 septembre de l’ex-président putschiste : Moussa Dadis Camara. Toujours en exil au Burkina Faso, il est accusé d’avoir ordonné le massacre du stade de Conakry. Dès lors, le gouvernement doit dès maintenant prendre toutes les dispositions nécessaires pour être en mesure d’assurer sa présence en Guinée parmi les accusés au moment de l’ouverture du procès. Par ailleurs, le gouvernement doit également s’assurer que les autres personnes inculpées dans ce dossier et qui occupent toujours des fonctions officielles, ne puissent influencer le cours de la procédure. A cette fin, elles doivent être placées en congés administratifs jusqu’à la tenue du procès.

« Pour tenir les délais annoncés, les autorités politiques doivent dès maintenant se consacrer à l’organisation de ce procès qui sera complexe et sensible. Pour cela il est impératif que la communauté internationale apporte au gouvernement tout le soutien financier et technique nécessaire et contribue à la mise en place d’un fonds d’indemnisation des victimes » note Abdoul Gadiry Diallo, président de l’OGDH.

Point Contexte :
En fuite depuis 7 ans, après sa tentative d’assassinat contre l’ex-président putschiste Moussa Dadis Camara, le capitaine Aboubacar Sidiki Diakité dit « Toumba », avait été arrêté à Dakar le 16 décembre 2016. Suspecté d’avoir joué un rôle clé lors du massacre au stade du 28 septembre, il faisait l’objet d’un mandat d’arrêt international. Nos organisations avaient attiré l’attention des autorités guinéennes et sénégalaises sur la présence de Toumba au Sénégal depuis plusieurs mois. Son extradition en Guinée confirme qu’un procès crédible des responsables du massacre commis au stade le 28 septembre 2009 s’ouvrira dans les prochains mois en Guinée.

Source: FIDH

 

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