Censure

Politique : Vers des lendemains incertains ! (Par Sadjo Diallo)

Tout porte-Ă -croire que la GuinĂ©e se dirige de nouveau vers des lendemains incertains. C’est le moins qu’on puisse Ă©crire, avec les menaces profĂ©rĂ©es par l’opposition de reprendre la rue, face au refus du pouvoir de prendre en compte l’accord du 12 octobre. Avec en sus les vellĂ©itĂ©s de plus en plus affichĂ©es par le prĂ©sident de la rĂ©publique sur l’éventualitĂ© d’un troisiĂšme mandat.

L’opposition Ă©tait en conclave ce mardi 18 avril 2017 au quartier gĂ©nĂ©ral de l’UFDG. A la sortie de de cette plĂ©niĂšre, l’opposition a affichĂ© sa volontĂ© de reprendre ses manifestations de rue pour exiger le respect de l’accord paraphĂ© le 12 octobre dernier. Par ailleurs, l’opposition a dĂ©noncĂ© les marchĂ©s grĂ© Ă  grĂ© qui continuent d’affaiblir l’économie du pays. Elle met en garde Ă©galement le prĂ©sident de la RĂ©publique contre toute modification de la constitution en vue d’un troisiĂšme mandat.

Il faut rappeler que six mois aprĂšs la signature de l’accord politique du 12 octobre 2016, son application pose toujours problĂšme. C’est du moins le constat dressĂ© par l’opposition qui accuse le pouvoir d’Ɠuvrer Ă  ne pas qu’il y ait de suite positive dans l’application de cet accord censĂ© taire les divergences. «Le gouvernement et le prĂ©sident de la RĂ©publique ont montrĂ© leur volontĂ© farouche de piĂ©tiner ces accords et de ne pas respecter leur engagement, et de refuser surtout de respecter les Ă©chĂ©ances Ă©lectorales telles qu’elles sont dĂ©finies par notre constitution», accuse d’entrĂ©e Aboubacar Sylla. Poursuivant son intervention, le porte-parole de l’opposition dĂ©plore le retard dans l’organisation des communales, surtout.

« Jusqu’à prĂ©sent, le code Ă©lectoral n’est pas promulguĂ©. Il n’a mĂȘme pas atteint la Cour constitutionnelle. Les Ă©lections communales, nous n’avons aucune lisibilitĂ©, nous n’avons aucune perspective d’organisation de ces Ă©lections en 2017. Donc, nous ne pouvons pas rester les bras croisĂ©s, laisser cet accord pour lequel des GuinĂ©ens sont morts, pour lequel nous avons fait des concessions majeures, soit piĂ©tinĂ© comme les trois accords prĂ©cĂ©dents par le pouvoir du Pr Alpha CondĂ©. Nous allons donc, engager des manifestations», prĂ©vient Aboubacar Sylla.

Concernant la sortie mĂ©diatique du prĂ©sident de la RĂ©publique sur un Ă©ventuel troisiĂšme mandat, l’opposition ne va pas du dos de la cuillĂšre, pour s’opposer Ă  toute modification de la constitution en vue d’un troisiĂšme mandat.

Son porte-parole a Ă©tĂ© clair dans sa narration: «l’opposition rĂ©publicaine rĂ©itĂšre sa farouche volontĂ© de s’opposer systĂ©matiquement Ă  toute tentative de briguer un troisiĂšme mandat par le prĂ©sident de la RĂ©publique. Nous l’exigerons de tous les moyens pour que cette situation cauchemardesque n’arrive pas Ă  la RĂ©publique de GuinĂ©e», fulmine Aboubacar Sylla.

A noter que lors de cette plĂ©niĂšre, l’opposition rĂ©publicaine a dĂ©noncĂ© les marchĂ©s grĂ© Ă  grĂ© qui selon elle continue d’affaiblir l’économie du pays. « Nous avons dĂ©plorĂ© malgrĂ© nos alertes, nos dĂ©nonciations, les marchĂ©s de grĂ© Ă  grĂ© continuent de plus bel. On continue Ă  attribuer les marchĂ©s Ă  des proches de façon surfacturĂ©e et l’Etat prend sur ses maigres ressources des dizaines de millions de dollars usd pour payer des marchĂ©s dans l’opacitĂ© la plus totale et tout ceci a pour consĂ©quence, la situation dĂ©sastreuse dans laquelle se trouve notre Ă©conomie. Puisque ces faibles ressources dont nous disposons, au lieu qu’elles soient orientĂ©es vers la satisfaction des besoins Ă©lĂ©mentaires des populations, elles sont utilisĂ©es pour enrichir les proches, les hommes du clan, les membres de la famille Ă  travers des sociĂ©tĂ©s Ă©crans auquel on attribue des marchĂ©s surfacturĂ©s et de façon totalement illĂ©gale», regrette M. Sylla.

A l’allure oĂč vont les choses, la trĂȘve entre le pouvoir et l’opposition depuis la signature des accords du 12 octobre dernier risque de cĂ©der la place aux manifestations de rue. Tout porte-Ă -croire donc que la GuinĂ©e tend vers des lendemains incertains.

Sadjo Diallo