Censure

Des travailleurs de Huawei, une entreprise chinoise, menacés de licenciement font un sit-in à Conakry

Ils sont au total treize employés guinéens de la compagnie chinoise des télécommunications « Huawei » qui se disent être menacés de licenciement illégal par leurs employeurs. Ils ont fait un sit-in devant les bureaux de l’entreprise chinoise à Donka, ce mercredi 17 janvier. Au micro de notre reporter, le porte-parole de ces employés a fait, sous l’anonymat, des témoignages.

Leur (Huawei) contrat avec MTN, qui était prévu pour cinq ans a été annulé

À l’entame, il a rappelé : « depuis 2014 nous avons des contrats CDI (Contrat à durée Indéterminée) avec Huawei. Leur (Huawei) contrat avec MTN, qui était prévu pour cinq ans a été annulé pour des raisons que nous ignorons. Mais il se trouve que nous, nous avons nos CDI avec Huawei, donc à un moment donné, il y a trois ou quatre mois, nous avons appris que nos contrats doivent effectivement prendre fin en janvier 2018. »

« Mais auparavant, ils (Huawei) sont venus nous informer que leur contrat avec MTN va bientôt prendre fin et qu’à cet effet, MTN aurait bien voulu débaucher certains parmi nous pour aller travailler avec eux. Donc pour cela MTN devrait rentrer en contact avec quelques éléments pour une interview d’embauche. On leur a dit qu’on n’est pas d’accord, parce que ce n’est pas une pratique très catholique. Nous, on a des contrats avec Huawei et pour le moment nous souhaiterons continuer avec Huawei… Ils nous ont dit qu’après le présent contrat, c’est-à-dire au mois de janvier, ils ne peuvent pas nous garantir de continuer à nous maintenir comme des travailleurs de Huawei, donc de saisir l’opportunité avec MTN », a expliqué notre interlocuteur.

Selon lui, c’est suite à leur refus d’accepter cette proposition que la compagnie chinoise a ouvert un canal de négociation en proposant de leur payer des dommages et intérêts.

si c’est pour quitter Huawei avec un CDI et que MTN aille nous sous-traiter…

Entretemps « nous avons fait l’interview avec MTN, mais au fur et à mesure que le temps passait, ils sont venus nous dire que MTN ne recrute plus directement les employés que nous sommes. Que MTN est en train de prendre les employés et les envoyer dans un cabinet de sous-traitance. Nous leur avons dit que dans ce cas les données changent, parce que si au moins on quittait un CDI pour un autre CDI avec MTN, on allait accepter le minimum. Mais si c’est pour quitter Huawei avec un CDI et que MTN aille nous sous-traiter, là vous payez intégralement nos droits. Quitte à ce que MTN ne nous reprenne pas et qu’on cherche de l’emploi dans une autre société. Ils nous ont dit d’accord », a-t-il rappelé.

Le porte-parole des 13 employés indique qu’après avoir publié un projet de licenciement avec les noms des employés, la compagnie Huawei a récemment convoqué une réunion au cours de laquelle, « ils nous disent qu’il y a deux choix à faire : soit on accepte trois mois comme règlement ou mesure d’accompagnement et on quitte avant le 31 janvier, soit on reste à Huawei et on suit la procédure normale de licenciement, c’est-à-dire on fait les trois mois de préavis et après ils ne Payent plus rien. Donc on a compris dans ce cas qu’ils sont venus pour se foutre de nous les Guinéens, parce que ce n’est pas la première fois qu’une entreprise procède à un licenciement économique », a-t-il fait savoir tout en haussant le ton.

Ils ont rendu l’emploi télécom en Guinée précaire

Et d’ajouter : « Ils veulent nous faire comprendre qu’ils ont des problèmes, ils ont quels problèmes ? C’est juste des arguments fallacieux qu’ils sont en train d’utiliser pour se débarrasser de nous et on ne va pas l’accepter. Nous leur avons dit que nous sommes prêts à aller jusqu’au bout, mais nos droits seront respectés. C’est des habitués en la matière, depuis leur arrivée ici, Huawei a licencié plus de 200 personnes sur ce marché de télécommunication et à Orange et à MTN, c’est leur pratique. Ils ont rendu l’emploi télécom en Guinée précaire, avant le travail qui était payé à 5 millions ou 10 millions eux, ils payent à 1 million ou 2 millions GNF. Ils nous prennent comme si nous on n’a pas droit au bien-être.»

Par ailleurs, notre interlocuteur a précisé que l’inspection du travail a déjà été saisie de ce dossier par Huawei.

À noter, que les responsables de la compagnie Huawei nous ont confié qu’ils n’ont pas de communication à faire sur cette affaire pour le moment.

Mohamed Kaba Soumah pour Guinee7.com

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