Censure

Situation difficile des Guinéens en Angola / « Ce n’est pas seulement contre les étrangers, mais aussi les Angolais…», éclaircit un opérateur économique

Préoccupé par les conditions vécues actuellement par certains Guinéens résidant en Angola, Moustapha Sylla, opérateur économique, a reçu, ce dimanche 4 novembre, lors d’un point de presse, plusieurs journalistes, pour faire une mise au point sur ce fait qui ne cesse de faire couler beaucoup de salive, tant dans l’opinion nationale que dans la presse.

C’est en se basant sur les 24 années passées dans ce pays frère et ami à la Guinée, que cet homme d’affaires a voulu attirer l’attention des deux gouvernements, afin que la situation de nos compatriotes soit réglée à l’amiable.
Tout d’abord, il explique : « Parlant de ce phénomène, pour le moment, le gouvernement angolais est en train de faire une opération qui s’appelle Transparancia, ce qui veut dire transparence totale. Depuis l’avènement de son excellence Joao Lourenço à la tête de l’Angola et à la tête du parti MPLA (Mouvement populaire de libération de l’Angola, ndlr), durant les campagnes, il avait dit qu’il allait combattre la corruption. Donc, c’est dans ce cadre que cette opération entre en vigueur ».

Plus loin, il ajoute : « Je puis vous dire que ça n’est pas seulement ciblé contre nos compatriotes, comme d’autres peuvent le penser. Il y a quelques jours, ce sont 370 mille personnes de la RDC (République démocratique du Congo, ndlr) qui ont été rapatriées chez elles. Leur rapatriement est plus facile, parce que l’Angola a une frontière de 1.200 Km avec la RDC ; mais par rapport à nos compatriotes, aujourd’hui, c’est un peu plus difficile. Dans le contexte d’avant, l’Angola quand ils arrêtaient les immigrés avec des situations illégales, automatiquement, ils affrétaient les avions pour les rapatrier dans leurs pays d’origine. Mais aujourd’hui, le contexte économique a complètement changé. Aujourd’hui, on vous met en prison et vous payez l’amende ; si vous avez des parents qui peuvent payer votre billet pour vous rapatrier, ils payent, et vous quittez le territoire, mais si vous n’avez pas de parents capables de faire ça, cela va être difficile ».

D’autre part, l’opérateur économique, Moustapha Sylla, rassure : « Nous avons des compatriotes qui sont dans des conditions totalement légale, et je puis vous dire que le gouvernement angolais, ne fait pas d’injustice par rapport à cela. Mais nous avons aussi des compatriotes qui ne sont pas dans des situations régulières. Et l’Angola est un pays souverain qui veut jouir de sa souveraineté. Cela ne veut pas dire que c’est un pays méchant ou xénophobe. J’ai passé plus de 20 ans là-bas et je puis vous dire que si vous êtes dans une situation légale, vous êtes considéré comme un Angolais, vous avez les mêmes droits qu’un Angolais ».

Puis, l’homme d’affaires de dénoncer : « Mais aujourd’hui, la vérité est que nos parents, il y en a plusieurs qui sont dans des situations pas totalement légales du point de vue de l’immigration. Donc, ce qui veut dire que les gens ont été prévenus, il y a plus de deux mois, de laisser les zones minières, parce que l’opération allait commencer. Je crois que les chancelleries ont prévenu leurs concitoyens et d’autres ont pris cela à la légère. Ce qui se passe aujourd’hui, ils doivent quitter le territoire ou se régulariser ; mais se régulariser après le commencement de l’opération est extrêmement difficile ».

A l’endroit des deux gouvernements, il lance un appel : « Nous demandons, comme il y a au moins une grande entente entre le gouvernement guinéen et celui angolais, historiquement ; s’il y a moyen d’avoir une sorte de doléance auprès du gouvernement angolais, à travers le ministère des Affaires étrangères et notre ambassade qui se trouve en Angola, pour pouvoir donner un petit temps à nos compatriotes, ceux qui ne sont pas dans la légalité, de quitter, et ceux que sont dans la légalité, on ne les touchera pas. Mais il faut qu’on trouve un mécanisme, puisqu’il y a beaucoup qui sont là-bas, aujourd’hui, qui sont dans la pauvreté ; ils veulent quitter le territoire, mais n’en n’ont pas les moyens et ceux qui veulent s’entêter pour rester en Angola, cachés dans les maisons, je crois que cela va être très difficile, parce que l’opération, c’était à partir du 1er novembre pour Luanda, mais je crois qu’ils l’ont remise au 6 novembre. Je dirai à ces compatriotes-là de faire très attention, parce qu’ils peuvent rester dans les maisons avec les bailleurs ; vous pouvez chaque jour lui donner de l’argent, mais le jour où l’argent est fini, ils vont appeler l’immigration et vous allez sortir. Donc, il vaut mieux qu’ils se dépêchent de se mettre en contact avec l’ambassade, pour qu’on puisse voir quelle est la situation ».

Toujours dans la même lancée, il dit : « Donc, c’est à voir pour le gouvernement guinéen, dans quel contexte on peut intervenir sur ce sujet-là ; mais je peux vous dire que le peuple angolais n’est pas xénophobe, mais ils ont besoin de prendre la souveraineté de leur pays, sur toute l’tendue du territoire. Et ce qui se passe aujourd’hui, c’est que Transparancia, ce n’est pas seulement que contre les étrangers mais aussi les Angolais, et concerne la corruption, la discipline civique et aujourd’hui, je peux vous dire que ce soient, les Angolais, nos compatriotes et d’autres, personne n’a le droit d’opérer dans les mines jusqu’à nouvel ordre. L’Angola avait son économie basée sur le pétrole, et comme le pétrole a totalement chuté, il n’y a pas autant d’entrées pour le gouvernement ; donc ils veulent avoir la main mise sur tout ce qui est richesse du pays, ce qui fait qu’il y a cette opération ».

Abdou Lory Sylla pour Guinee7.com

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