Censure

Ceni/Etienne Soropogui accuse…

AprĂšs avoir quittĂ© le bateau de la Commission  Ă©lectorale  nationale indĂ©pendante (CENI), l’ex-directeur des opĂ©rations de l’institution, Etienne Soropogui, invitĂ© chez nos confrĂšres de la radio Espace, ce mardi 22 janvier, a donnĂ© son sentiment et sa perception de la nouvelle Ă©quipe.

Pour ce qui est de son sentiment, il l’a dĂ©crit ainsi : « Je pars de la CENI avec un sentiment de devoir accompli, dans la dignitĂ©, je crois que c’est fondamental. Naturellement, on devait partir aussi, nous sommes, il faut le rappeler, en fin de mandat ».

Celui qui dit ne pas ĂȘtre déçu a cependant affirmé : « Je ne suis pas déçu de quitter la CENI. Je n’avais aucune intention de rester Ă  la CENI, sinon j’y serais restĂ©. Mais je crois que j’ai envie de faire autre chose (..) Je n’ai plus de parti politique, je n’ai plus d’attache au niveau d’aucun parti politique en GuinĂ©e. Avec le NFD, c’était fini, je l’ai annoncĂ© depuis un certain temps. J’aurais pu faire le pas vers une formation, faire semblant. Mais je n’étais plus intĂ©ressĂ©. J’ai eu des discussions avec les principaux leaders ; revenir Ă  la CENI, ça aura Ă©tĂ© facile. Je deviendrai aussi bientĂŽt un des leaders, avec des collĂšgues que je sais. Actuellement, je prĂ©fĂšre me positionner dans ce schĂ©ma que de continuer Ă  ĂȘtre Ă  la CENI.Des GuinĂ©ens et des GuinĂ©ennes ont Ă©tĂ© amenĂ©s lĂ , c’est des personnes talentueuses, je crois qu’il leur appartient aussi de travailler Ă  faire en sorte que les Ă©lections soient des choses qui peuvent nous permettre d’avancer dans ce pays. Ce sont des personnes que je respecte, je crois qu’ils peuvent faire mieux que nous ; je souhaite d’ailleurs que ces personnes rĂ©ussissent mieux que nous ».

Par ailleurs, Etienne Soropogui Ă©met une rĂ©serve en disant que : « Par contre, ils partent avec une anomalie congĂ©nitale, notamment au niveau du cadre lĂ©gal. Quand on conçoit les lois, il faut Ă©viter qu’ils reproduisent les mĂȘmes schĂ©mas de ce qu’on Ă©tait. Je vous donne un exemple prĂ©cis. Au niveau de la dĂ©signation des membres, on nous dit que ceux qui sont habilitĂ©s Ă  dĂ©signer, que l’opposition dĂ©signe 7 personnes, la mouvance dĂ©signe 7 personnes, les organisations de la sociĂ©tĂ© civile dĂ©signent 2 personnes, on ne dit pas dans quelle condition ces organisations dĂ©signent. Alors le problĂšme qui va se poser, notamment au niveau du prĂ©sident, on prĂ©cise que parmi les deux personnes, on doit choisir le prĂ©sident de l’institution. Alors, ce qui va se passer au niveau du prĂ©sident ; dĂšs l’instant qu’on se rend compte que la dĂ©signation n’a pas Ă©tĂ© encadrĂ©e par la loi, on se rend compte que la dĂ©signation a Ă©tĂ© faite au niveau de SekhoutourĂ©yah. Naturellement, une personne comme ça, qui arrive, mĂȘme s’il a de bonnes intentions, je crois bien en KĂ©bĂ©, je le connais personnellement, j’ai travaillĂ© avec lui, je sais qu’il va vouloir travailler, mais il aurait fallu simplement qu’il n’aille pas dans le cas d’une prise de dĂ©cision vers ce que veut l’opposition pour qu’il soit contestĂ© et pendant cinq ans, il sera contestĂ©, alors que la confiance, c’est l’épicentre des Ă©lections ».

Ensuite, l’ex-commissaire de la CENI a dĂ©clarĂ© que : « Les deux personnes de la sociĂ©tĂ© civile ont Ă©tĂ© dĂ©signĂ©es par la prĂ©sidence de la RĂ©publique. N’attendez pas de ces personnes
 Ce que je veux signifier ici, c’est mĂȘme difficile pour lui (Salif KĂ©bĂ©, ndlr), dĂšs l’instant que les conditions du choix ne sont pas claires, il aurait fallu qu’il pose un acte demain, pour qu’il soit contestĂ© pour le reste de son mandat. On se retrouve dans un schĂ©ma de contestations, on n’en sortira jamais. »

Il a enfin estimĂ© que : « La loi peut avoir des imperfections, par contre, il appartient aux personnes dĂ©signĂ©es
 je crois que Me KĂ©bĂ© pourrait, le moment venu, jouer son rĂŽle de prĂ©sident de la CENI. Il l’a fait pendant qu’on conduisait les opĂ©rations liĂ©es aux Ă©lections ; je sais que ce n’était pas dans le mĂȘme contexte, il doit naturellement travailler pour qu’il soit l’équilibre. Il peut le faire, je crois en lui. Moi, je parle du fait que ce qui pourrait ĂȘtre Ă  la base d’un manque de confiance. Vous savez autour des Ă©lections, ce n’est pas votre capacitĂ© technique de conduire les opĂ©rations, c’est d’abord le regard qu’on a  sur vous ; la confiance, c’est l’épicentre ; dĂšs l’instant qu’on n’a plus confiance en vous, quelle que soit votre capacitĂ© technique Ă  conduire les opĂ©rations, vous ne valez plus rien ».

Une synthĂšse faite par Abdou Lory Sylla pour Guinee7.com