Censure

« Dire que le président Sékou Touré n’a pas fait d’erreurs, ce serait être à côté de la plaque », reconnait Aminata Touré, fille de feu Sékou Touré

Aminata Touré, maire de la commune de Kaloum, était l’invitée spéciale des journalistes autour d’un plat traditionnel ce dimanche 15 septembre. Au cours des débats, elle a été invitée de se prononcer sur la gestion de son père, feu Ahamed  Sékou Touré,  premier président de la République de Guinée.

« Le président Sékou Touré était un sanguinaire, je l’ai entendu à plusieurs reprises comme j’ai entendu quand j’étais toute petite que l’Almamy Samory était un sanguinaire et vous avez vu qu’il a été magnifié par tout le monde », a déclaré Aminata Touré après avoir cité plusieurs acquis du premier régime guinéen (1958-1984).

« Vous savez que la politique n’est pas facile et ce n’est pas aisé, je ne dirais pas qu’il n’y a pas eu d’erreurs, ça serait prétentieux de ma part. Toute œuvre humaine est parsemée d’embûches et d’erreurs parce que seul Dieu est parfait, personne n’est parfait. Dire qu’il n’y a pas eu d’erreurs ou que le président Ahmed Sékou Touré n’a pas fait d’erreurs ce serait être à côté de la plaque. C’est sûr qu’il y a eu d’erreurs, mais je vous dis tout simplement qu’aucune décision en Guinée n’a été prise sans une consultation à la base », a laissé entendre Aminata Touré.

Un jour, la France présentera des excuses à la Guinée pour avoir mis les enfants guinéens les uns contre les autres

Poursuivant, elle insiste : « il y a eu des consultations à la base et n’oubliez pas une chose, il y avait une très forte, aujourd’hui on vous fait croire le contraire, mais il y a eu une très forte pression sur la Guinée parce que la France n’a jamais pardonné à la Guinée d’avoir voté ‘non’ (vote d 28 septembre contre la communauté franco-africaine). La Guinée a sonné le glas de l’empire colonial en Afrique. Parce qu’ils ont été obligés dans les années 60 de donner les indépendances en cascade aux autres pays africains, sinon on serait aujourd’hui comme les Antilles sous la coupole encore de la France. Donc, c’était quelque chose qui était trop dur. »

Et de conclure : « Si nous étudions l’histoire de la Guinée à tête reposée et sans passion, je pense qu’un jour viendra que la France présentera des excuses à la Guinée pour avoir mis les enfants guinéens les uns contre les autres et avoir provoqué ce qui s’est passé en Guinée ».

Bhoye Barry pour guinee7.com

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