Censure

Le FNDC aurait-il pu rendre un grand service à la Guinée? (Par Ibrahima Kandja Doukoure, New York)

Il y a un proverbe populaire de chez nous qui dit: “Quand on dit le feu, ça ne veut pas forcément dire qu’une maison est en train d’être brûlée”.

En d’autres termes, dire seulement qu’une nouvelle constitution ou les réformes institutionnelles ne veut pas dire forcément qu’ils parlent des manœuvres unilatérales et dangereuses pour se maintenir au pouvoir dans un pays qui n’a que les partis ethniques. Comment pourrions-nous en être sûrs? Attendre la position officielle de notre fameux professeur sur le sujet (l’adresse à la nation qu’il compte faire) et l’éventuel contenu de la nouvelle constitution (les age minimum et limite pour un présidentiable mettra fin au sujet d’un éventuel troisième mandat) en question. 

Tout d’abord, le monde et la majorité des Guinéens n’accepteront jamais qu’on modifie la constitution dans le seul but de s’éterniser au pouvoir car nous avons les partis ethniques et les prises du pouvoir doivent se passer naturellement par les jeux démocratiques pour épargner le pays d’une guerre civile.

Le Front National pour La Défense de la Démocratie aurait rendu un grand service à la Guinée s’il avait attendu que les vrais actes allant dans ce sens soient posés avant de commencer les protestations. Notre fameux professeur dit qu’il allait s’adresser à la nation et pour le bien de la Guinée, il aurait du attendre ça après le rapport des «consultations » animées par le premier ministre. Comment un mouvement général de toute la la Guinée proviendrait-il seulement sur les phrases suivantes: «Les intentions du président à modifier la constitution pour s’éterniser au pouvoir. L’éventuel projet du troisième mandat ». Qui en a t-il vu ce projet? Quel est-il le contenu de la nouvelle constitution? Personne n’en sait à l’heure actuelle.

Maintenant, on utilise les raisonnements fallacieux pour manipuler le peuple à majorité illettrée et même ceux ont étudié manquent lamentablement les pensées critiques, quand on réduit les éventuelles réformes institutionnelles au seul projet du troisième mandat, quand on refuse d’écouter les autres positions; quand on refuse d’assister aux consultations; … c’est notre fameux professeur qui en profitera. Les protestations seront confinées aux actes de l’opposition et pire, on commence à entendre les exactions contre une communauté. L’histoire des huit dernières se répéterait en boucle. Elles ne seront jamais générales et ne changeront en rien du tout malheureusement.

Il est encore temps de limiter les dégâts car on en a trop eus. Les protestations n’auront de sens que quand les vrais actes et non les intentions supposées ou présumées du président seront posés; si c’est vrai que les réformes n’auraient les seuls objectifs que s’éterniser au pouvoir, toute la Guinée sera du côté du FNDC. Les haines doivent être mises de côté et la raison et la vérité doivent prévaloir.

En outre, défendre la constitution veut dire de défendre tous les articles de la constitution pas seulement les seuls qui nous arrangent en fermant les yeux sur ceux qui sont contre nos intérêts. La constitution actuelle a donné les prérogatives au premier ministre d’animer les les dialogues et au président de la république de proposer les réformes institutionnelles. Utilisent-ils leurs pouvoirs pour des fins personnelles et politiques qui ne sont guère dans l’intérêt de la Guinée? Ça c’est un autre débat.

Personnellement, j’aurais souhaité entendre le Front National pour La Défense de la Démocratie (FNDD) car celui-ci est plus général et à plus de sens. Depuis 2010, aucune élection ne s’était tenue sans que les Guinéens ne soient tués avant et après; les élus ont toujours été installés au delà des délais prévus dans nos lois; … pire, les ethnies se sont affrontées à chaque fois pendant et après chacune des élections. Sans oublier qu’on y a eu plus des accords politiques que des lois organiques signés par ce pouvoir et son opposition aux dos de la constitution et les autres lois qu’ils prétendent défendre aujourd’hui. Aujourd’hui, on parle des législatives et la CENI est en train de dérouler ses opérations et seul Dieu sait si elles seront transparentes, crédibles, inclusives avec les résultats acceptés par tout le monde. Surtout, à savoir si les Guinéens vont ou non s’entretuer encore et encore et encore. Personne ne se semble se préoccuper de ça pourtant ils prétendent tous de se battre pour la Guinée et les Guinéens. Le pouvoir, leur seul soucis, n’est pas en jeu dans ce cas là.

Aussi, il y a les manifestations partout dans le pays en faveur de la nouvelle constitution et pourquoi ne pas laisser ceux qui sont aussi contre pour manifester leur position à condition que tous les organisateurs de deux côtés doivent demander des autorisations, elles doivent aussi leur être accordées et les forces de l’ordre doivent les encadrer. Le chemin de la paix est bien clair et praticable pour tout monde à moins qu’on veuille emprunter un autre. On appelle ça la démocratie!

Par ailleurs, ceux qui en entendent par l’utilisation de la rue pour chasser ce président sont malades et n’ont jamais aimé la Guinée. J’aurais dit la même chose si M. Cellou Dalein Diallo était le président de la république pour les mêmes raisons: les prises du pouvoir dans un pays qui n’a que les partis ethniques doivent naturellement se passer par les jeux démocratiques crédibles, transparents et inclusifs; si non les conséquences seront immanquablement des troubles sociaux (la guère civile).

Quant à notre position, on est du côté de la Guinée et on s’en fiche des interprétations des autres à ce sujet. Quand on est en face des extrémistes, des menteurs et les gens qui disent quelque chose en privé et font autre chose en public, on n’a pas besoin de choisir.

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