Censure

Guinée : le progrès de la décennie à venir se joue maintenant… (Par Moussa Diabaté)

La Guinée est un pays du paradoxe. Traversée par d’innombrables richesses du sous-sol. Mais en réalité malade de ses élites. Par rapport au temps, le pays a été toujours pris en otage par une nomenklatura mosaïque, d’ethnies et de régions. Au-delà intrinsèquement des efforts de construction de la Guinée par les pères de l’indépendance, le pays a connu une descente aux enfers sous la deuxième République.

Les cadres ont pillé la Guinée sous l’innocente ovation des populations qui vivent dans des conditions difficiles. La redistribution des ressources du pays n’était pas dans l’agenda des gouvernants. Les clans avaient fini par prendre en otage toutes les régies financières du pays. L’armée sous ordres. Le peuple était assis avec un silence de remords.

Le progrès pris en embuscade par certains fils de la Guinée

En 2010, le monde assiste à l’avènement au pouvoir d’un homme, ayant sûrement un penchant socialiste. C’est Alpha Condé. Il a traversé toutes les amertumes politiques avant de se retrouver au sommet de l’État. Disait-il alors opposant : « développer la Guinée n’est pas un mérite ».

Mais l’avenue d’Alpha Condé au pouvoir coïncide à la naissance d’une opposition dont les hommes sont issus de l’ancien régime de Lansana Conté – et qui n’avaient pas bonne presse. À cause d’avoir entretenu un président militaire et malade si longtemps, occasionnant une régression totale du pays. Ils prirent ensuite les ethnies du pays en otage dans le cadre d’une survie politique et d’une suprématie aux relents régionalistes.

La Guinée a un seul ennemi. C’est celui de la pauvreté. Pour répondre à cette impérieuse question, le président guinéen, Alpha Condé, réfléchit sur comment redistribuer les ressources du pays. Il crée l’Agence nationale de financement des collectivités locales (ANAFIC). C’est un projet du siècle. L’ANAFIC s’occupe désormais de développer la stratégie de lutte contre la pauvreté. L’outil est un instrument de financement de décentralisation et du développement local.

Depuis 1958, c’est maintenant que certaines localités de la Guinée ont, pour la première fois, bénéficié des infrastructures, qui permettent de renforcer la gouvernance locale. En effet, plusieurs localités lointaines du pays sont en chantier.

Assainir le paysage politique actuel

Le 1er mars prochain, les Guinéens sont appelés aux urnes. Ils auront à choisir entre Oui ou Non à une nouvelle Constitution. En effet, les élections législatives auront lieu à cette même date. Mais certaines opinions présagent déjà le mauvais lendemain au soir de cette date fatidique. Alors que la priorité première du pays est à présent de conscientiser sa jeunesse en vue de se doter d’une harmonie nationale et de rejeter le destin séparé.

Ceux – notamment parmi les opposants qui ont bénéficié la gentillesse de l’ancien régime sous Lansana Conté, doivent à présent, se garder de toute action de déstabilisation du pays sous prétexte de sauver la démocratie. Car pour l’heure, les Guinéens ont besoin d’une vie meilleure – et non uniquement l’alternance pour l’alternance !

Moussa Diabaté, Journaliste

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