Censure

Bah Oury : « lorsqu’on parle de dialogue… »

Rencontré ce mercredi dans un complexe hôtelier de Conakry, à l’occasion de la dédicace d’un livre, Bah Oury, le président du parti UDRG, s’est exprimé sur la récente sortie médiatique du coordinateur national du FNDC, Abdourahmane Sanoh. Sortie dans laquelle une porte a été ouverte au dialogue par ce responsable du FNDC.

Guinee7.com : Vous avez suivi la sortie du coordinateur du FNDC chez nos confrères de Jeune Afrique. Que pensez-vous de ses déclarations ?

Bah Oury : Je pense que la déclaration est en droite ligne avec les orientations du FNDC. Parce qu’évoquer la question du dialogue c’est tout à fait normal. Parce que nous avons toujours préconisé la recherche du dialogue, sous l’égide de la communauté internationale. C’est la raison pour laquelle, nous avons demandé à la CEDEAO de se pencher sur le dossier Guinée et d’utiliser de son influence pour revenir à Conakry, notamment la délégation des chefs d’Etats pour envisager éventuellement les voies et moyens pour avoir une sortie de crise durable qui permettra à la Guinée de restaurer l’ordre constitutionnel et sa stabilité. 

Ne pensez-vous pas que cet appel au dialogue est tardif ? 

Vous savez, lorsqu’on parle de dialogue, il y a différentes formes de dialogue. Vous savez qu’à un moment donné les autorités guinéennes après le 22 mars, avaient évoqué, disons leur volonté d’aller dans le sens du dialogue. Mais ce n’était pas réellement un dialogue, c’était un dictat. -J’ai fait ce que j’ai à faire, considérons que ce qui est fait est déjà en arrière ; retrouvons-nous pour envisager la suite.- Non ! Ce n’est pas ça le dialogue. Le dialogue, c’est de poser les problèmes, les raisons de la crise et envisager maintenant les voies et moyens de trouver des solutions, quitte à revenir même sur ce qui a été fait, si cela peut contribuer à éclaircir la voie et à permettre d’avoir des dynamiques permettant d’avoir un consensus, de rétablir la confiance et de rétablir des dynamiques de construction de la démocratie, telles que le peuple de Guinée a toujours souhaité. C’est ce qui est souhaitable. 

Donc je crois que monsieur Sanoh est en droite ligne de ce que nous souhaitons. Mais je pense qu’il y a des étapes qui ont déjà été franchies. Parce que jusqu’à présent le gouvernement et les autorités politiques de la Guinée d’aujourd’hui continuent dans une fuite en avant. Qui consiste à être obstiné. A aller quels que soient les coûts humains et quels que soient les coûts politiques à aller dans le sens de conforter un troisième mandat pour le président Alpha Condé. Personnellement, je trouve que c’est un désastre ; aussi bien moral pour le président lui-même, mais un désastre pour l’ensemble de la collectivité nationale. 

Aujourd’hui certains guinéens considèrent cette sortie comme la résultante des dislocations au sein du FNDC. Qu’en pensez-vous ? 

Non, je ne crois pas. Vous savez, à chaque étape dans un processus de lutte, il peut y avoir des inflexions. A l’heure actuelle, il y a nécessité de prendre en compte ces inflexions au niveau de l’attitude de certaines composantes du FNDC, notamment, par rapport à la question, oui ou non participer à la présidentielle. Il y a certains qui ont déjà dit leur volonté d’y être. D’autres sont en train de réfléchir. Et d’autres préconisent comme nous autres, une dynamique de transition politique pour remettre de l’ordre dans le pays. 

Donc le coordonnateur, qui coordonne un ensemble qui a des visions divergentes sur une question centrale est amené à faire preuve de beaucoup plus de souplesse et de flexibilité. 

Abdou Lory Sylla pour guinee7.com

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