Censure

Les médias privés reconnaissent leur incapacité (technique) à conduire un débat contradictoire

« Aucune radio ou télévision (privée) ne peut organiser un débat entre deux candidats en lice… » déclarait Boubacar Yacine Diallo, président de la Haute autorité communication, il y a quelques jours, à l’occasion du tirage au sort de l’ordre de passage des partis politiques dans le journal de campagne.

Suite à cette déclaration, qui d’ailleurs fait couler beaucoup d’encres et de salives dans le monde de la presse Guinéenne, une délégation de l’Union des radios et Télévisions Libres de Guinée (Urtelgui) a rencontré ce lundi, les commissaires de l’organe régulateur des médias. Au sortir de cette rencontre qui s’est tenue à huis clos,  le président de l’Urtelgui, Sanou Kerfala Cissé a fait savoir que plusieurs incompréhensions ont été relevées au cours des échanges.

« (…) En réalité, dit-il, la haute autorité de la communication n’a interdit à aucun organe de faire quoi que ce soit, ou jusqu’à aller pour museler la presse. Donc l’Urtelgui va prendre les responsabilités pour pouvoir encadrer cette campagne présidentielle, parce qu’il y a beaucoup d’autres sujets techniques qui ont été soulevé ».

Plus loin, M. Cissé s’est penché sur la question proprement dite d’organisation des débats contradictoires entre les candidats sur les plateaux des radios et télévisions privées. Selon lui, « rien n’a été interdit dans les médias publics et privés (…) Mais nous avons 12 candidats en lice, est-ce que techniquement aujourd’hui, il y a un studio qui peut prendre tous ces 12 ? Je dis non, il n’y en a pas. Pourtant la loi nous demande de tenir compte du pluralisme, du principe contradictoire, de sensibilité et d’équité dans le cadre du débat (…). Donc techniquement nous ne sommes pas prêts à conduire un débat contradictoire à ce niveau-là ».

À cet effet, le président de l’Urtelgui a annoncé ceci : « nous allons retourner et appeler tous les patrons de télévisions et radios privées pour qu’on se mette d’accord au tour de l’essentiel et ce qui peut être fait ».

À noter que le président de la Haute autorité de la communication bien que présent, n’a pas souhaité s’exprimer.

Mohamed Soumah pour Guinee7.com

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