Censure

La France reconnait explicitement le « 3e mandat » d’Alpha Condé

« A la suite de la confirmation par le Conseil constitutionnel [la Cour constitutionnelle, en réalité] de votre réélection à la Présidence de la République de Guinée, je tiens à vous transmettre, ainsi qu’au peuple guinéen, mes vœux de succès ». Cette phrase, à elle seule, de la lettre d’Emmanuel Macron, président français, adressée à Alpha Condé, ce 30 novembre, suffit pour dire que la position de la France a tourné casaque. En effet, le président Macron qui, il y a quelques jours dénonçait le « 3e mandat » d’Alpha Condé, vient ainsi de lui reconnaitre ce « droit » voulu par le peuple de Guinée à travers un référendum et une élection.

Emmanuel Macron dont la conduite de la diplomatie est jugée par certains de ses compatriotes, à la fois « arrogante » et « naïve », mais aussi « suffisante », « disruptive », « émotionnelle », conditionnée par sa « recherche des coups d’éclat » et son « addiction à la communication» (Mediapart). A-t-il enfin compris qu’on ne peut pas mener une diplomatie efficace dans un pays sans l’adhésion de sa population ?

Il faut par ailleurs rappeler que c’était difficile de faire régner le paternalisme-comme aime le président français-, dans un pays où on ne reconnaissait presque pas le président.

Qu’à cela ne tienne, les choses rentrent dans l’ordre au grand dam de Cellou Dalein Diallo, candidat malheureux de la dernière présidentielle, qui cependant peut compter désormais sur la France pour servir de médiateur entre lui et Alpha Condé. Surtout à propos des membres de son parti qui ont maille à partir avec la justice guinéenne.

Lire aussi: Autopsie de l’interview de Macron

Par Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com   

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