Censure

Orientations/« Il n’est pas dit que le 1er choix de l’étudiant sera obligatoirement respecté », dixit le directeur général de l’Enseignement supérieur

Nombreux sont les bacheliers qui se sont plaints suite à leurs orientations dans les institutions d’enseignement supérieur du pays. Pour en savoir plus, nous avons rencontré, ce vendredi 8 janvier, Pr Momo Bangoura, directeur général de l’Enseignement supérieur.

Guinee7.com : Les bacheliers ont été orientés, il y a quelques jours. Il y en a qui se plaignent de n’avoir pas été orientés dans leurs filières de choix. Dites-nous comment est-ce que c’est possible ?

Pr Momo Bangoura : Je vais commencer par vous donner les statistiques. Pour cette année, étaient attendus pour l’orientation, 39 825 bacheliers. Se sont inscrits, 38 419. Ceux qui ont payé, 38 096 ; ceux qui ont validé l’inscription avec les choix, 37 876 ; ceux qui ont payé et n’ont pas fait de choix, 220. Au total ont été orientés, 38 096.

Alors, les 38 096 qui ont entamé le processus d’orientation et qui ont finalisé ou n’ont pas finalisé en ne faisant pas de choix ont tous été orientés.  L’orientation est basée sur un certain nombre de critères : Le premier critère, c’est le choix de l’étudiant ; le deuxième critère, c’est la capacité d’accueil dans le programme de choix ; le troisième critère, c’est la performance du bachelier, qui se traduit par la moyenne obtenue au baccalauréat et le quatrième critère, c’est la localisation de l’institution de formation. Donc ce sont ces différents critères qui nous permettent d’orienter les bacheliers.

Le premier critère qui est le choix de l’étudiant, il n’est pas dit que ce choix sera obligatoirement respecté. Parce que le choix là dépend des autres critères notamment la capacité d’accueil dans les programmes choisis et la performance du bachelier. Et la plateforme est conçue de telle manière que si pour un programme donné, la capacité d’accueil définie par l’institution de formation est de X et que Y bacheliers demandent ce programme, la plateforme va les classer suivant les notes obtenues au BAC et prendra les X premiers. C’est pour cela que le ministère insiste à ce que les bacheliers fassent un maximum de 15 choix ; pour que si vous n’êtes pas orientés dans votre premier choix, qu’on regarde votre deuxième, ainsi de suite. Donc avant d’atteindre le 15ème, vous seriez orientés.

Ceux qui n’ont pas fait le choix comment est-ce qu’ils ont été orientés ?

Ceux qui n’ont pas fait de choix, ils ont été contactés par l’équipe technique individuellement. Ils ont été appelés pour qu’ils fassent des choix. Mais même avec ça, il est resté encore 220 bacheliers qui n’ont pas fait de choix. Peut-être que l’orientation ne les intéresse pas. Ou bien ils ont des projets de partir à l’extérieur. Ils ont été orientés par le ministère. On regarde l’institution la plus proche de leurs lieux d’habitation et là où il y a de la place.

Il y a des étudiants qui se demandent pourquoi ils sont orientés dans des écoles supérieures, alors qu’ils devraient être dans une université. Qu’en est-il ?

Il faut que nous enlevions de nos têtes que BAC est égal à université. Ça n’existe nulle part si ce n’est chez nous ici. Et d’ailleurs, les bacheliers devaient partir en priorité dans les institutions d’enseignements technique et professionnel, parce que c’est la deuxième priorité de l’Etat après l’enseignement de base. On a beaucoup plus besoin de cadres moyens, d’ouvriers qualifiés, d’aides ingénieurs, d’instructeurs que des cadres supérieurs dans les bureaux. Donc l’Etat a jugé nécessaire compte tenu du fait que la formation des instituteurs est une priorité pour l’Etat d’orienter les bacheliers d’abord pour donner plus d’importance au métier d’instituteur.

Ensuite, il leur a été accordé une bourse de 140 mille francs, supérieurs aux 90 mille francs qu’on paie dans les universités. Tout ça pour les inciter à y aller. Donc tous ceux qui sont partis dans les ENI, normalement ils ont fait des choix de programmes dans lesquels leurs moyennes ne leur permettaient pas d’aller. Et finalement, là où il y a de la place, une fois que les capacités d’accueil dans les institutions supérieurs sont atteintes, l’enseignement technique a exprimé ses capacités d’accueil dans les ENI, on oriente ceux qui restent dans les ENI.

Abdou Lory Sylla pour guinee7.com

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