Censure

Culture. Petit Tonton et le conte prennent donnent rendez-vous ce soir à Conakry

C’est dans un complexe hôtelier de Conakry que Moussa Doumbouyah alias Petit Tonton en compagnie de ses invités et de ses sponsors, a annoncé les couleurs de la 3ème édition de la « grande nuit du conte », mardi dernier.

Prévue pour ce 10 décembre au Chapiteau du Palais au pied du monument du 22 novembre, cette nuit va faire voyager les participants à travers des conteurs africains tels que : Dr Massamba Gueye du Sénégal, KPG du Burkina et Al Sidi du Togo, avec la collaboration musicale des artistes comme : Manamba Kanté, Khady Diop, Ans-T-Crazy et Sira Condé.

De prime abord, Petit Tonton a indiqué que son « association artistique et culturelle Koumakan, œuvre dans la collecte, la vulgarisation et la promotion de tout ce qui tourne autour de l’oralité et de notre patrimoine immatériel ».

Par rapport à la spécificité de cette édition, « je vais raconter la même histoire dix fois, ça va être à chaque fois particulier. Donc chaque veillée est particulière. Cette fois-ci en plus de Dr Massamba et KPG, il y a AL Sidi que vous ne connaissez pas qui a un autre univers. Mais aussi c’est un autre décor que nous avons cette fois. »

« Dès le départ, on a voulu faire une soirée dans un endroit classe pour montrer que notre culture n’est pas archaïque. On ne doit pas rester dans le folklore. Et que le conte s’invite partout où les gens sont. Le conte ce n’est pas comme de la musique. Le conte a besoin d’intimité et de proximité, parce que c’est la parole. Au-delà de 350 personnes, les gens seront loin et quand les gens sont loin, ça va commencer à parler derrière. Et ils seront déconnectés des conteurs et ça va casser la magie », a-t-il expliqué

Avant de dire qu’à partir « de l’année prochaine, s’il y a plus d’accompagnement on souhaiterait faire ça dans tous les quartiers de Conakry ou dans chaque commune. Et même aller vers l’intérieur du pays ».

Quant à Dr Massamba Gueye, il a donné l’importance de conter. « Conter aujourd’hui en Afrique c’est de s’engager. De dire que l’Afrique n’est pas acculturelle. C’est répondre à tous ceux qui disent que l’Afrique n’est pas entrée dans l’histoire. Conter aujourd’hui est un engagement politique.  Vous savez bien qu’aujourd’hui beaucoup de millions sont mis dans des productions cinématographiques, beaucoup de milliards sont mis dans des spectacles dont le format ne vient pas d’ici. Donc nous nous sommes dits de mettre en place des projets et ces projets-là ont juste ceci comme mission : permettre aux jeunes de comprendre que s’ils s’imprègnent de leur patrimoine, ils peuvent être en adéquation avec le reste du monde. Parce que si vous commencez par respecter vos propres valeurs, forcément quand vous voyagez, vous allez respecter les valeurs des autres », a-t-il estimé.

Pour lui, il est plus qu’important de faire du conte, un outil pour garantir la culture africaine : « Nous avons délégué l’imaginaire de nos enfants à l’extérieur. Et quand on délègue l’imaginaire de son enfant à l’extérieur, ne soyons pas étonnés que notre enfant porte envers nous des discours négatifs, nous avons l’obligation de récupérer l’imaginaire de nos enfants. Et il faut des événements comme ça. »

Abdou Lory Sylla pour guinee7.com

 

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