Censure

Le gouvernement guinéen cherche désespérément une irrégularité dans le communiqué de la CEDEAO

Comme pour y relever une anomalie, le premier ministre de la Transition guinéenne, Bernard Goumou, a fait remarquer ce mardi, lors d’un point de presse que le communiqué de la CEDEAO sanctionnant la Guinée notamment a été « signé par le président en exercice de la conférence des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO, en lieu et place du président de la commission de la CEDEAO comme c’est le cas toujours ; j’allais dire souvent ».

Selon les connaisseurs de la diplomatie, le président de la conférence des chefs d’Etat paraphe les communiqués et délègue le plus souvent le président de la Commission pour la signature. Que la déclaration du week-end dernier soit signée par celui-là donne un caractère plus solennel et donc plus grave des cas de la Guinée, du Burkina et du Mali.

Est-il besoin de rappeler que la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO est l’institution suprême de la Communauté ?  Elle est naturellement au-dessus de la présidence de la Commission qu’elle nomme et à qui elle donne des directives.

Par ailleurs le gouvernement de Transition guinéen semble s’emmêler les pinceaux et critiquer les différentes institutions de l’organisation sous-régionale selon que celles-ci lui soient favorables ou non. Quand Jean Claude Kassi Brou, à l’époque président de la Commission de la CEDEAO, avait estimé que « les meilleures transitions, ce sont les transitions les plus courtes possibles », on se rappelle cette sortie de Ousmane Gaoual : « Nous, on a été surpris, même déçus d’une certaine manière par cette prise de parole. En temps normal monsieur Brou se prononce après la conférence des chefs d’État. Là, il s’est permis de faire un commentaire avant même que les chefs d’État ne puissent se réunir ».

Aujourd’hui le même gouvernement fait remarquer qu’un communiqué a plutôt été signé par le président de la Conférence des chefs d’état et non par celui qui, en temps normal se prononce après la conférence des chefs d’État.

Le moins qu’on puisse dire est que le dernier communiqué de la CEDEAO fait manquer de sérénité au gouvernement de la Transition.

Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com

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