Censure

Réussite féminine/ Maimouna casse tous les codes dans le pavage, métier aux couleurs masculines

A l’occasion de la célébration du 08 mars, journée internationale des droits de la femme, votre quotidien électronique vous amène à la découverte de l’entrepreneuse Guinéenne, Maimouna Kibola Camara, qui fait du chemin depuis quatre (4) ans dans le domaine du pavage, une activité qui consiste à couvrir un terrain, une rue avec du béton, des briques…

Elle voit le jour en 1994 à Dakar, Maimouna Kibola Camara a découvert la Guinée pour la première fois à l’âge de 3 ans, lorsque ses parents décident de rentrer au pays. Mère de trois (3) garçons, Maimouna pratique depuis 4 ans, le métier de pavage pour remplir ses obligations de femme aux foyers. Et cela, depuis le décès de son mari il y a deux ans.

Un saut dans l’inconnu. Voilà à quoi pouvait s’apparenter le choix de Maimouna Kibola Camara, après son parcours scolaire interrompu à partir de l’école primaire, en classe de 6ème année. La native de Dakar nourrissait le rêve de devenir coiffeuse. Mais le destin en a décidé autrement. « J’exerce ce travail depuis 4 ans, parce que je n’ai pas pu terminer l’école, qui était tout sauf une partie de plaisir. Je suis partie dans une école professionnelle, ’’NT Gras Enabel’’ pour étudier le pavage qui me fait vivre aujourd’hui. », reconnaît la native de Dakar, avant de confier que : « C’est mon mari qui m’a fortement encouragé à toujours tenir bon. Malheureusement, aujourd’hui il est décédé. Quand j’étais à la maison, de son vivant, je travaillais avec des hommes. Donc quand il est décédé, j’ai pris le courage de continuer à faire le travail. pour la garde de mes enfants, c’est ma maman qui s’en charge , pendant que moi je sors pour chercher de l’argent ».

Dans l’élan d’asseoir son leadership dans un monde (le pavage) fortement masculin en Guinée, par le regard de la société, Maimouna s’est imposée. « Je sais que c’est un travail fait en majorité par des hommes. Des fois, les gérer n’est pas du tout facile. Mais avec le temps, je réussis toujours à les « dompter ». Présentement, je travaille avec 60 personnes pour le compte de mon entreprise MKC vision, qui signifie Maimouna kibola Camara vision », se félicite-t-elle.

La gestionnaire et propriétaire de MKC Vision a, à son actif, plusieurs marchés réalisés à Conakry, dont le dernier en date concerne le revêtement d’une chaussée dans le quartier Hamdallaye. « En ce qui concerne l’obtention des marchés, des fois, il y a certaines personnes qui m’appellent pour me dire: « J’ai tel projet tu peux venir on travaille ensemble » ? c’est en fonction de ça que je viens voir si le contrat peut nous arranger, mes amis et moi. Si c’est le cas je donne mon OK et si c’est le contraire je décline l’offre car je ne peux pas travailler sans mes collègues. Là où je suis comme ça, je travaille avec le pavé 8 qui fait moins de 8 kilos, le pavé 11 lui, c’est moins de 15 kilos. Il y a également les pavés 15 et 13 aussi. Tu sais, pour les trottoirs, c’est les pavés 8 qu’on utilise. Tandis que pour la chaussée c’est le pavé 11 qu’on utilise donc, il y a une différence », souligne la dame qui se montre experte pour la circonstance.

Par-dessus tout, l’originaire de kibola a vu défiler plusieurs scènes, parfois dramatiques, qui l’ont poussées à être coriace. « Une fois j’ai fait une publication sur ma page Facebook, il y a plus de deux femmes qui m’ont dit que je suis trop belle pour faire un travail comme ça. Je peux rester à la maison, gagner des hommes qui vont me donner de l’argent… Des réactions qui m’ont laissé sans mots, dans un étonnement total. Parce qu’ en tant que femme, elles auraient dû m’encourager, et pas essayer de tuer mon moral ».

A l’occasion du 8 mars, journée internationale des droits de la femme, Maimouna sollicite l’appui des bonnes volontés. « Pour ma micro entreprise qui fait son bonhomme de chemin, je voulais ouvrir une fabrication des pavés. Bien malheureusement, mes finances ne me permettent pas d’acheter la table vibrante qui coûte 75 millions, et la bétonnière, qui se négocie aux alentours de 70 millions. », se désole la veuve qui travaille dur pour subvenir aux besoins de sa famille.

Thierno Abdoul Barry pour guinée7.com

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