Censure

On en parle au Gbakaland : Tonton Jules, la belle-fille et la dépouille

Le Gbakaland* est un pays hyper riche. Avec d’immenses richesses dans le sous-sol, même si à la surface, ceux qui ont des guenilles sur les épaules et plus qu’un creux au ventre sont de loin les plus nombreux.

Donc on supporte mal que le pays soit qualifié de pauvre. L’un de ses rejetons, certainement plus à ses aises dans un studio d’enregistrement qu’il ne l’aura été dans une salle de classe, l’a récemment appris à ses dépens. Ne voyant pas plus loin que le bout de son micro, il s’est emmêlé les pinceaux en avançant comme preuve de la « pauvreté » de ce beau et riche pays, le fait qu’une certaine monnaie coloniale n’y a pas cours.

Comme quoi, à l’heure où d’aucuns tirent la sonnette d’alarme à son propos, on devrait bien admettre que la connerie naturelle peut être plus dangereuse que l’Intelligence artificielle.

Surtout que maintenant, et de plus en plus, les vrais leaders d’opinion sont à chercher dans les rangs des artistes, des sportifs, des influenceurs et autres blogueurs qui font des millions de « vues » sur les réseaux sociaux. Au grand dam des intellos, des journalistes, des spécialistes, des sachants…

Pour la gouverne de ce râleur à succès, le Gbakaland est un pays, pardon une caverne d’Ali Baba. Quant à savoir qui sont les fameux quarante voleurs et c’est quoi le sésame pour accéder au butin, ça c’est un autre débat. Diantre !

C’est sûr qu’il n’a jamais entendu parler de ça. Mais à quoi bon gaspiller son énergie à lui expliquer ce qu’il ne pourrait comprendre que peut-être sous forme de flow saccadé et débilitant, de préférence sur un beat abrutissant ?

Je voudrais juste lui dire que notre richesse est comme un beau tapis persan où tu trouves toutes les couleurs, tous les motifs : le sol, le sous-sol, les belles femmes, les paysages luxuriants …Mais aussi une actualité qui se joue souvent de la logique.

Comme celle qui tourne autour d’un bras de fer politico-régionaliste autour de la dépouille d’une ex-first lady, l’autre moitié d’un ancien manitou chassé du pouvoir il y a plus d’un an. Puissant hier, aujourd’hui impuissant face à ceux qu’il soupçonne de vouloir jouer aux croque-morts sans son consentement.

Et dans ce méli-mélo, tout le monde s’invite, chacun y va de sa bille pour donner des piques à l’un ou l’autre des protagonistes, les avis non sollicités pleuvent et même des gus se découvrant des talents d’exégète font irruption sur la scène pour donner la position de la religion dominante. Tous les coups semblent permis, ainsi que toutes les calomnies et médisances.

La péripétie qui fait actuellement le buzz, c’est l’enregistrement d’un échange téléphonique entre le Tonton Jules, veuf sans doute inconsolable, et sa belle-fille que d’aucuns jugent quelque peu irrévérencieuse. Pathétique. Il est vrai qu’il ne s’agit pas de sa bru ni de sa chair.

*Le Gbakaland est un territoire imaginaire situé entre des pays, eux, bien réels : Guinée, Guinée Bissau, Sénégal, Mali, Côte d’Ivoire, Liberia, Sierra Leone…Donc les personnages, les faits et situations de ce Gbakaland-là étant purement fictifs, toute ressemblance avec des personnes, faits et situations vrais de ces pays ne serait que fortuite.

Ibou depuis le Gbakaland

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