Censure

Horreur à Conakry. Une jeune fille enchainée, abandonnée, décède, ses parents interrogés

Le corps d’une fille âgée d’une vingtaine d’années a été trouvé dans une cour au quartier Yembeya, dans la commune de Ratoma vendredi dernier. Selon les témoignages, il s’agit d’une jeune fille atteinte d’une maladie mentale. Elle aurait été enchainée par ses parents et passait son temps sous une table installée dans la cour. C’est dans ces conditions qu’elle est décédée.

Sur les lieux, Douty Camara, le lieutenant de police du commissariat central de Nongo, n’a pas caché sa déception. « Ce matin, nous avons été informés par le chef de quartier de Yembeya, qu’il y a la présence d’un corps dans son quartier. Arrivés sur les lieux, nous avons trouvé une désolation totale et inhumaine de la part de ceux-là qui sont les voisins de la victime. Nous avons constaté une malade complètement finie physiquement et qui serait attachée par une chaîne cadenassée et abandonnée dans une cour. Cette cour est habitée par d’autres personnes. Sa maman, son père sont tous vivants. Mais au-delà de tout ça, ils se sont entêtés sans envoyer la malade à l’hôpital, sans l’envoyer dans un centre psychiatrique parce qu’on nous apprend qu’elle serait mentalement dérangée », s’est-il indigné.

« Ils l’immobilisent complètement. Elle passe toute la journée sous la pluie. Et c’est dans ces conditions qu’elle aurait perdu la vie. Au vu des faits, nous avons aussitôt interpellé sa mère et son père, tous présentement gardés à vue au commissariat pour des fins d’enquête. En attendant l’arrivée du résultat de l’autopsie pour nous prouver effectivement si elle était malade ou pas », a-t-il poursuivi.

Et de rappeler que ‘‘ nous sommes dans un état de droit. L’État a créé toutes les conditions possibles pour éviter un tel drame. Quand quelqu’un est malade, il y a des hôpitaux. Ils peuvent l’administrer à l’hôpital pour des fins d’examens pour connaître réellement le problème. Nous ne sommes pas au XIVe siècle où il fallait torturer les malades. Quand quelqu’un est invivable, on l’envoie à l’hôpital », a-t-il conclu.

Abdou Lory Sylla pour guinee7.com

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